Le nouveau ministre de l’Agriculture fait face à des défis. Fraîchement installé à ce département, Mohamed Abdelhafid Henni, affiche ses priorités. En effet, le consommateur algérien, et pour diverses raisons, fait, actuellement face, à une hausse des prix, pénurie de certains produits, et la spéculation. Celui-ci a, par conséquent, affiché sa volonté de faire baisser les prix des produits alimentaires, et ce, en adoptant une démarche commune avec le ministère du Commerce.
Par Réda Hadi
Le ministre de l’Agriculture a, notamment déclaré, que, tout en coordonnant avec les services du ministère du Commerce, son département veille à ce que «les commerçants respectent une marge bénéficiaire inférieure ou égale à 20%». Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la spéculation et la hausse les prix.
Les secteurs de l’Agriculture et du Commerce «veilleront à ce que ce taux ne soit pas dépassé », a précisé le ministre, et ce dernier a, par ailleurs, livré plusieurs autres mesures qui seront prises par son département afin d’éviter une hausse des prix.
Dans ce même ordre d ‘idées, M. Henni a affirmé qu’il fallait trouver des alternatives, la culture des céréales, notamment, dans le Sud pour pallier les importations des aliments de bétail, qui concourent elles aussi à l’augmentation des prix.
Propositions
Pour le président de l’Organisation algérienne de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE), Mustapha Zebdi, il faut réduire la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), imposée sur les produits de large consommation afin de contrôler le marché et protéger le pouvoir d’achat des citoyens. Et de rappeler, surtout, que son organisation a, de tout temps, appelé à cette mesure et souligné la mise en place d’une «agence nationale de protection des consommateurs» pour prévoir le marché et coordonner entre les secteurs , ce qui est devenu une «nécessité urgente» afin de contrôler les prix et contrôler les transactions commerciales, protégeant ainsi le pouvoir d’achat des citoyens.
S’agissant de la marge bénéficiaire, M. Zebdi appelle à «fixer la marge bénéficiaire de le liste des produits les plus nécessaires, tout en mettant à jour leurs prix référentiels»
M. Zebdi estime aussi, qu’avec le bon de transaction commerciale sur lequel sont mentionnés la quantité et le prix de vente d’un produit, à partir du producteur jusqu’au détaillant, cette solution peut être adaptée aisément.
Ainsi, le producteur ou l’agriculteur, fixent le prix (le prix de revient) de leur produit en y ajoutant le coût de tous les paramètres liés à la fabrication.
Pour le président de l‘Anca (Association des commerçants et artisans algériens), Hadj Tahar Boulenouar, l’équation est simple pour endiguer la hausse des prix et mettre un terme la spéculation : «L’ Anca suggère, carrément, la promulgation d’une loi qui fixe de manière claire les marges bénéficiaires des commerçants, afin de mettre fin à ces hausses récurrentes des prix». Pour cela, Boulenouar appelle les pouvoirs publics à revoir la réglementation en matière de transactions commerciales pour introduire cette disposition.
Réserves
Cependant, des observateurs très au fait du marché, disent que cette suggestion ne peut être appliquée sur le terrain. Compte tenu du flou, de l’anarchie et de l’inexistence de mécanismes de régulation, qui caractérisent le marché, arguent-ils, il est quasiment impossible d’imposer une décision aussi délicate, aux grossistes ou aux détaillants. De nombreux commerçants, en effet, ne jouent pas le jeu sain des transactions commerciales. Ils préfèrent l’opacité afin d’échapper au contrôle des agents des directions du commerce.
Une autre priorité pour M. Henni est le développement de l’agriculture saharienne. Le ministre a expliqué que son département, et afin de minimiser les importations, s’emploie à étendre les espaces agricoles dans les régions sahariennes.
«Toutes les facilités seront accordées aux jeunes», a déclaré, à cet effet, le ministre de l’Agriculture.
R. H.