L’évolution conjoncturelle des prix sur le marché des produits avicoles au cours de ce troisième trimestre 2021, montre une instabilité chronique et forte, préjudiciable au fonctionnement de la filière dans son ensemble.
Par Akrem R.
En effet, les prix du poulet de chair ont enregistré des tendances à la hausse entre les mois de juillet et septembre, un accroissement des prix de plus de 29 % au stade de la production et 24 % au niveau du détail, selon les derniers chiffres publiés par l’observatoire des filières avicoles algériennes (OFAA).
Le prix à la consommation a observé un accroissement à la hausse, une flambée exagérée des prix pour le poulet au détail « vidé » durant le mois de septembre qui ont dépassé la barre des 450 DA le kg pour atteindre les 520 DA le kg dans certaines régions du pays.
Idem pour les prix des œufs de consommation, qui ont enregistré des hausses importantes durant les mois d’août et septembre où les prix ont atteint la barre des 330 DA le plateau au niveau du gros et 450 DA au niveau du détail.
Une situation qui montre, une fois de plus, la désorganisation du secteur avicole aux différents stades, des filières fragiles qui nécessitent une coordination entre les différents acteurs pour une meilleure prise en charge pour empêcher les intermédiaires et les spéculateurs de profiter des conjonctures pour multiplier les marges et augmenter les prix.
D’ailleurs, c’est ce qui s’est passé durant ces derniers mois, où les filières avicoles ont connu de nombreux problèmes qui ont eu un impact direct sur la production et les prix des produits avicoles.
En effet, l’OFAA a énuméré quelques problèmes à l’instar de la situation sanitaire, avec la propagation de la grippe aviaire H5N8 en Europe en janvier 2021 et son apparition sur le sol algérien aux mois de février / mars et qui a impacté de nombreux élevages de volailles reproductrices chair et ponte, causant de nombreuses mortalité et chutes de la production des œufs à couver, destinés à la production des poussins d’1 jour « chair ».
Au niveau des élevages: de nombreux éleveurs (élevages des serres) qui ont subi des pertes financières, ont abandonné l’activité de l’élevage, découragés par la hausse des prix des intrants biologiques (poussins) et alimentaires (aliments avicoles), dont les prix se maintiennent à des niveaux élevés.
Les gros éleveurs qui ont poursuivi l’activité, ont profité de la conjoncture qui s’est présentée pour imposer la loi de l’offre et la demande, en augmentant les prix des intrants biologiques (poussins) et des produits finis, poulets et œufs de consommation. L’autre raison, c’est l’allégement des conditions sanitaires (Covid-19). La réouverture des espaces publics, (restaurants, fast food, cantines, hôtels,…), a entrainé une hausse importante de la demande sur le poulet et les œufs de consommation: comme l’offre est faible, les prix ont augmentés (la loi de l’offre et la demande).
Une analyse de la filière « chair » montre que la hausse des prix des produits avicoles durant ce trimestre est due, plus à l’instabilité et le dysfonctionnement des filières avicoles dans son ensemble. «On a enregistré une absence de communication et de coordination entre les éleveurs et autres acteurs de la filière (accouveurs, UAB aliments et abattoirs). L’absence aussi, des marchés spécialisés dans la distribution et la commercialisation des viandes blanches, a beaucoup influé sur les fluctuations brutales des prix, en laissant le champs libre aux courtiers et autres intermédiaires de l’informel, en spéculant sur les prix et les marges prélevées. En fin de compte, c’est l’éleveur ou le consommateur qui payent le prix chacun à sa façon», conclut l’OFAA.
A. R.