Marché algérien du textile : Intérêt des investisseurs étrangers

Investissements en Algérie : Intérêt croissant des Américains

Investissements en Algérie : Intérêt croissant des Américains | Photo : D. R.

Alger abrite depuis hier la 6ème  édition du salon International du Textile, Habillement, Cuir et Equipement (TEXSTYLE Expo».  Un rendez-vous économique important qui drainé une participation de 165 exposants nationaux et étranger, notamment de Chine, la Turquie, l’Italie, l’Egypte, l’UAE, la Tunisie, l’Indonésie, l’Inde, la France, Portugal et autres.  

Akrem R

Cette édition est marquée par une présence en force des sociétés chinoises avec 80 participants, a fait savoir le Commissaire du Salon « Texstyle Expo», Mohamed Amine Bekouche. En effet, ceci renseigne sur l’intérêt qu’accordent les partenaires étrangers, en particulier les Chinois, au marché algérien du textile, habillement et Cuir. Ce dernier est estimé à plusieurs milliards de dollars, sans oublier qu’une grosse partie de nos besoins sont importés de l’étranger, de la Chine et de la Turquie principalement. 

Si la production nationale est en nette évolution ces trois dernières années, en particulier avec la nouvelle politique du gouvernement visant à la relance de ce secteur stratégique, dira le SG de l’UGTA, Amar Takdjout, beaucoup du travail reste, cependant, encore à faire et amont et en aval de la filière.

Organiser la filière 

Présent à l’inauguration de ce salon, l’intervenant a appelé à la prise en charge de la filière en accordant des facilitations et avantages aux entreprises du secteur pour, d’abord, occuper le marché local et se préparer, ensuite, à aller à la conquête de parts à l’international.  Le patron de l’UGTA a appelé à l’investissement dans la matière première, en lançant un programme sérieux pour la récupération des 2 millions de peaux de moutons, durant l’aïd El Adha. 

«Il faut s’organiser sur le terrain à travers un déploiement massive d’abattoirs à travers les quatre coins du pays, la création de points de collecte. Tout cela doit être avec l’association des transformateurs et industriels pour une meilleure exploitation de cette richesse afin de répondre à la demande des fabricants locaux et l’exportation d’une partie de ce Cuir semi-fini», recommande-t-il. Donc l’exploitation optimale de ces potentialités permettra à l’Algérie de réduire amplement ses importations en textile et cuir, chiffrées à plus d’un milliards de dollars en 2021. 

« Nos besoins en matière de chaussures, uniquement, sont estimés à près de 90 millions de paires/an. C’est pour cela qu’on doit passer à la production et au développement de notre industrie locale. On doit surtout profiter des avantages et de la bonne volonté affichée par le gouvernement pour la promotion du «made in algeria» en vue de la diminution de la facture des importations et s’orienter résolument vers l’exportation», indique, pour sa part, le Commissaire du Salon M. Bekouche. 

Et cela, surtout que les investisseurs étrangers affichent une réelle volonté de s’installer en Algérie, en investissant dans cette filière porteuse et prometteuse à la fois. Ils auront pour eux un marché local important de plusieurs millions de dollars et l’opportunité d’exporter vers les marchés africains, notamment, avec l’adhésion de l’Algérie à la Zlecaf et également vers l’Europe. De l’avis de beaucoup d’industriels, la production en Algérie augmentera la compétitivité de l’entreprise à l’international. Plusieurs marques leader dans le textile à l’instar du groupe Tayal, Mango, Celio, LC Waikiki et Jennyfer sont déjà installés en Algérie. Seize autres entreprises sont en pourparlers avancées avec le ministère du Commerce et celui de l’industrie pour s’implanter en Algérie, avait annoncé, en juillet dernier un responsable à Algex. 

L’entrée en production de ces grandes marques internationales, connues pour leur grande expérience en termes de marketing, de conception et d’exportation, mettra les producteurs locaux face au défi et imposera une concurrence loyale et intéressante pour le développement de l’industrie du textile, de l’habillement et de la chaussure. Un bon signe pour l’avenir de la filière textile et Cuir de l’Algérie qui commence à renaitre de ses cendres. D’ailleurs, ce Salon s’inscrit dans cette optique visant à mettre en avant les avancées enregistrées dans le domaine de l’industrie du textile et Cuir et surtout les équipements et prendre connaissance des nouveautés (nouvelles tendances et technologies). En outre, ajoute l’organisateur de «Texstyle Expo», Il s’agit d’avoir des solutions d’achat notamment concernant la matière première (produits chimique et d’autres produits et intrants nécessaires à la filière.

Augmentation de la production nationale 

«Au fil du temps, nous avons remarqué une croissance dans la production des entreprises algériennes. Cette édition a été marquée par une forte participation des entreprises étrangères qui ont déjà des relations ici en Algérie. Elles sont venues pour renforcer leur présence, créer de nouveaux marchés et présenter les nouvelles tendances et nouveaux produits dans l’espoir de décrocher de nouvelles parts sur le marché algérien. Il y a aussi des Algériens venus, également, en force dans ce salon pour présenter leurs produits», détaille-t-il.

Selon une récente étude de l’ONS, l’activité dans les industries Textiles a augmenté au cours du deuxième trimestre 2023, contrairement à celle des cuirs. Le degré de satisfaction des commandes en matières premières est supérieur à la demande exprimée, selon plus de 25% des concernés des textiles et reste inférieur, selon plus de 18% de ceux des cuirs, ce qui a engendré des ruptures de stocks allant de 10 à 29 jours pour la plupart d’entre eux. 

Selon l’opinion des chefs d’entreprises, ajoute l’étude, la demande en produits a augmenté selon les enquêtés des textiles et a baissé selon ceux des cuirs. En prévision pour le trimestre prochain, les répondants des textiles prévoient une hausse de l’activité et de la demande. Par contre, ceux des cuirs prévoient un recul de leur activité.

A R

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