Manel Hanifi née Saiari est ingénieur en systèmes informatiques option intelligence artificielle, diplômée de l’université de Guelma, promotion 2008. Depuis 2018, elle est Directrice générale de PROARCHIVE Solutions, société installée à Hassi Messaoud, qui a élargit, depuis peu, sa position géographique vers la capitale Alger et sur l’est et l’ouest du pays en 2023. Depuis le premier poste d’agent de numérisation des archives dans le cadre de la dématérialisation des archives de l’office nationale des publications scolaires (ONPS), en 2010, le poste de manager au sein d’une multinationale, Manel Saiari Hanifi a bien aguerri son potentiel managérial et en matière de transformation digitale, aboutissant à la fondation de PROARCHIVE Solutions, nom intimement lié à PROGED (Rencontre Professionnelle de la Gestion Electronique et la Transformation Digitale), dont la quatrième édition est prévue à Alger, les 21et 22 mai 2025, les trois premières s’étant déroulées, pour rappel, à Hassi Messaoud. Tour d’horizon numérique avec quelques questions auxquelles Manel Saiari Hanifi y répond.
Entretien réalisé par
Zoheir Zaid
- Ecotimes : La 4e édition de PROGED pointe son bout de nez digital. Elle se tient pour la première fois à Alger et non à Hassi Messaoud, comme pour les trois premières éditions. Pourquoi ?
Manel HANIFI : Effectivement. PROARCHIVE Solutions dont je suis la DG, a préconisé de se rapprocher cette année de ces clients activant dans les secteurs pharmaceutique, industriel, agroalimentaires et ceux représentant les institutions, comme elle l’avait bien assuré pour son principal client, à savoir Sonatrach ainsi que ses filiales, ses groupements et associations. Et ce, pour deux raisons.
La première, répondre à la demande de nos chers invités, et à leur tête les chefs d’entreprises ayant eu des difficultés pour se déplacer lors de la troisième éditions de PROGED à Hassi Messaoud.
Notre méthode d’allier conférences-débat et rencontres BtoB, lors d’un même événement et sur des espaces séparés, a été assez concluante. Méthode que nous reconduisons pour PROGED4, en sus d’un nombre de visiteurs atteignant les 200 personnes, soit presque le double en comparaison avec PROGED3. Le choix de nos conférenciers se fait au peigne-fin, optant toujours pour des experts reconnus sur la scène numérique,
- PROARCHIVE Solutions s’impose également comme un acteur assurant des formations assez évoluées dans le domaine de la transformation digitale, notamment dans le volet normatif et réglementaire liée à l’élaboration du cahier des charges.
Avant tout, une petite rétrospective sur PROARCHIVE Solutions, fondée en 2018 en compagnie de Mahdi Rouabhia, actuellement gérant de la société, et Samir Hanifi, Directeur de la stratégie et du développement. Siège social : Hassi Messaoud, Ouargla, au Sud de l’Algérie, à proximité de Sonatrach, son premier client et ses filiales, groupements et associations.
PROARCHIVE Solutions est spécialisée dans l’étude et la mise en place des stratégies de transformation digitale, gestion électronique des documents (GED), la dématérialisation et l’archivage numérique des documents.
Il faut savoir que créer une entreprise est un rituel assez classique, l’important est davantage dans la distinction et, conséquemment, le maintien du cap d’une manière durable, et ce, tout en réalisant une croissance en crescendo.
C’est ce nous avons fait en optant pour la Gestion Electronique des Documents (GED), la dématérialisation, l’archivage électronique et le traitement physique des documents comme raisons d’être de PROARCHIVE Solutions. Ce sont des thématiques considérées, à leur époque, comme des ‘’anomalies dans le volet digital en Algérie’’.
A ce jour, nous sommes honorés d’avoir, et au profit de sociétés d’envergure stratégique pour l’Algérie, dont Sonatrach, d’avoir pu mettre en place victorieusement le process de validation des documents intégralement électronique.
Nous avons lancé le volet formatif, en collaboration avec beaucoup d’experts algériens, en assurant également le networking entre eux pour créer de la valeur ajoutée. La formation prônée par PROARCHIVE Solutions n’est pas que la somme d’enseignements classiques, théoriques, mais elle est aussi l’addition de séances didactiques, axées sur des expériences de terrain, mettant en valeur aussi bien les enjeux de la GED que ce que j’appelle : « les erreurs à éviter dans un projet GED. »
Mieux, PROARCHIVE Solutions forme et permet aux clients d’avoir les outils nécessaires qui leur offrent la possibilité de gérer ensuite leur propre projet, indépendamment, sans trop attendre l’intervention énergique, à postériori, de Manel Hanifi et son équipe compétente.
PROARCHIVE Solutions, via Manel Hanifi, a donné naissance à PROGED : la Rencontre Professionnelle de la Gestion Electronique des Documents et la Digitalisation. Fait exceptionnel, ce ne sera pas Alger, ni Oran, wilayas-hôtes habituelles de l’événementiel qui l’abriteront, mais Hassi Messaoud, la wilaya de l’Oil & Gas, exactement à Eurojapan Résidence, qui sera le « fief digital » de cette rencontre haut en couleurs. La 1re édition, les 2 et 3 mars 2022, la 2e édition, du 24 au 26 septembre 2023, ont un point commun : une participation professionnelle, à majorité des sociétés activant dans le secteur des hydrocarbures. Pour PROGED3, nous avons intégré un espace d’exposition.
Nous avons fait de notre cheval de bataille : l’apprentissage et l’accompagnement des ressources humaines, vu que le domaine de la dématérialisation reste nouveau en Algérie, ce qui fait que les compétences en la matière ne sont pas disponibles.
- Que pensez-vous de la transformation digitale en Algérie ?
Même si beaucoup reste à faire, l’État algérien a franchi le cap en réussissant le « Zéro papier ». En témoignent les rentrées scolaires et universitaires totalement en ligne. D’autres départements ministériels, tels que le ministère de la Justice et celui de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, ont mis en place un système de numérisation de leurs procédures administratives facilitant la vie des administrés. La protection des données personnelles, à travers la création de l’Autorité nationale de protection des données à caractère personnel (ANDPD) en application de la loi 18-07 du 10 juin 2018, est un pas de géant qui répond aux besoins de la crainte liée à la protection des données. L’installation du président de l’ANDPD et de ses 16 membres par décret présidentiel N° 22-187 du 18 mai2022, atteste de l’importance qui lui est accordée par l’Etat algérien. Le terme de cybersécurité est également en vogue depuis quelques temps. Et pas seulement dans les conférences des événements privés, en ligne et en présentiel, mais aussi dans les discours officiels. (je ne pense pas que c’est important de citer cette conférence : donc il faut supprimer de parler de la cybersécurité)
Autre fait important, le lancement officiel de la signature électronique, qui est révélateur de l’avancée en matière de certification électronique. La cérémonie y afférente au niveau du Cercle national de l’armée de Béni Messous, atteste de l’importance stratégique et hautement sécuritaire qui lui a été accordée. Je tiens en la circonstance à rendre hommage aux responsables et personnel de l’Autorité de régulation des postes et des communications électroniques (Arpce), secondée par l’Agence économique de la certification électronique (Aece).
Enfin, la création des deux Ecoles supérieures de mathématiques et celle de l’Intelligence artificielle, prouve si l’on est la mise au diapason aux standards mondiaux par les pouvoirs publics.
Cependant, nous restons convaincus que la transformation digitale reste conditionnée par la mise en place d’un écosystème numérique fait de coordination, de concertation et d’implication réfléchie et stratégique de tous les acteurs concernés, institutionnels, entreprises et ceux actifs dans le domaine de la recherche et développement (R&D), notamment les startups et les porteurs de projets innovants.
Je conclus : je suis Algérienne avant tout, et je crois vraiment aux capacités de ce pays et ses richesses, notamment en ressources humaines et en volonté d’aller de l’avant. Je reste aussi persuadé que nous devons poursuivre le parcours de nos martyrs et moudjahidine, dont le combat s’est soldé par l’indépendance de l’Algérie en 1962. C’est à notre tout maintenant de poursuivre le combat en concrétisant les objectifs d’indépendance scientifique, technologique et économique.
Le fait que je me voie apte à concrétiser significativement à la transformation digitale de l’Algérie, ne fait que pérenniser l’hommage que je dois rendre à mes parents et ma famille qui m’ont toujours soutenu et cru en mes capacités d’aller loin, pas seulement géographiquement, mais surtout en concrétisation de mes rêves.
Z. Z.
