En Algérie, l’immobilier est un secteur stagnant, mais soutenu par des initiatives publiques. Ces dernières années, le secteur peine à connaître une réelle croissance. Avec l’apparition du coronavirus et la pandémie qui s’en est suivie, les professionnels affirment que le marché immobilier a connu une baisse spectaculaire des prix. En plus de la baisse des prix et de la stagnation des transactions, le président de la Fédération nationale des agences immobilières (FNAI) Noureddine Menasri, nous a assuré que bon nombre d’agences immobilières ont dû déclarer faillite à cause de leur inactivité durant la crise sanitaire.
Par Réda Hadi
Pour M. Manasri, le secteur est en plein désarroi. Un désarroi accentué par une stagnation des transactions et la baisse sensible du prix de l’immobilier qui avoisine en moyenne 10 % sur l’ensemble du territoire national, avec des marges en fonction des wilayas. Malgré la baisse des prix, les transactions peinent à se conclure.
En effet, depuis plusieurs mois, le marché de l’immobilier connaît une forte instabilité. Malgré cette baisse de prix, les ventes restent difficiles. L’impact de la crise économique est très palpable. Selon des agents immobiliers, le secteur continue à résister grâce à quelques transactions, essentiellement des locations.
Le président de cette association estime que la stagnation et la baisse du marché sont dues essentiellement «à 3 facteurs qui ont joué sur la stabilité des prix. Il y a eu, d’abord, le mouvement Hirak qui a joué en notre défaveur et accentué l’incertitude qui a entouré ce mouvement. Ajouté à, cela, l‘incertitude du marché, dans la mesure où les quotas de logements des différents programmes ont fait baisser les prix et réduit la demande». De plus, il faut aussi parler des réseaux sociaux, qui ont fait proliférer les courtiers de l’informel. Cette catégorie de personnes a complètement déréguler un marché en pleine crise, et a gangrené notre métier», nous a-t-il dit.
Les prix ont baissé mais restent difficilement accessibles
D’un point de vue général, le marché de l’immobilier reste encore inaccessible pour beaucoup d’Algériens, en dehors des programmes gouvernementaux. Sur la question du pouvoir d’achat des ménages, il malgré un salaire moyen de 41000 DA, le demandeur devra, pour s’offrir un bien, patienter 15 ans pour le collectif et 39 ans pour l’individuel.
Oran s’en tire bien
Le rêve est encore plus inaccessible en dehors de ces programmes. Reste que, si cette baisse affecte le territoire national, la région d’Oran semble avoir été épargnée. En effet, pour M Yahiaoui Mohamed. Chef du bureau régional de la Fnai, dans la région Ouest, les Prix sont maintenus , malgré la baisse de l’offre. Selon ce responsable, «les transactions ont certes diminué, mais pas les prix. Dans certains cas même, ils ont augmenté de par la rareté du bien sur le marché et sa situation »
Dans son ensemble, les acteurs de ce secteur espèrent voir une reprise, avec l’allégement des mesures sanitaires. Le président de la fnai qui espère une reprise rapide, souhaite ardemment un allégement des procédures d’acquisition. «Les délais de vente sont longs : quelques mois pour obtenir le livret foncier et 55 jours en moyenne pour venir à bout des dix étapes du processus de transfert de propriété. Ces lenteurs faussent l’évaluation du marché», nous a-t-il expliqué.