Dans cet entretien qu’il a bien voulu accorder à notre hebdomadaire, Eco Times, M. Mahmoud Aït Youcef, président-directeur général de l’EPE Alfapipe, revient sur la démarche entreprise par sa société, et sur l’ambition nourrie dans une démarche qui se veut, selon lui, «proactive» et orientée vers l’international. Evoquant au passage l’impact de la crise sanitaire induite par la propagation du coronavirus, notre interlocuteur se montre rassurant quant à la prise de mesures adéquates pour contrer ses effets. Entretien.
Entretien réalisé par
Lyazid Khaber
Eco Times : Alfapipe a consenti d’énormes investissements, ces dernières années, pour se maintenir au rang de leader dans son domaine. Pouvez-vous nous dire plus sur la démarche managériale entreprise et les objectifs recherchés ?
Mahmoud Aït Youcef : Notre démarche managériale s’inspire du management moderne, tout en tenant compte des réalités de l’entreprise publique algérienne et de la réalité du secteur où nous intervenons. Certes, en tant qu’entreprise productrice de pipes, dont les clients sont à compter parmi les mastodontes du secteur de l’énergie, et à leur tête Sonatrach, cela ne nous exempte pas de l’effort de développement de nos outils de production et de notre stratégie marketing. Dans une démarche qui se veut proactive, nous avons su, jusque-là, anticiper plusieurs situations qui pouvaient, en d’autres circonstances, porter préjudice aux équilibres de la société. Je note, à ce propos, qu’Alfapipe n’a pas toujours été ainsi, puisque dans un passé récent, nous ne manquions pas d’aligner des bilans négatifs mais, maintenant, et avec la nouvelle politique de gestion, notamment celle qui vise à diversifier le portefeuille client de l’entreprise, et l’engagement des cadres de la société et du partenaire social, qui veille sur la stabilité, nous avons pu faire d’Alfapipe un vrai fleuron avec des résultats qui vont au-delà des prévisions.
Des partenariats ont été engagés avec des entreprises de taille, et la société nourrit l’ambition de se placer sur le marché international. Pouvez-vous nous expliquer cette démarche ?
En effet, plusieurs partenariats ont été signés, ces dernières années, avec des sociétés leaders dans une démarche d’immersion qui tient compte de la spécificité de notre secteur d’intervention. Avec les différentes certifications obtenues, et les plans de développement adoptés tant au niveau central qu’au niveau de nos deux unités d’Annaba et de Ghardaïa, nous nous sommes retrouvés obligés de développer de nouveaux partenariats, qui puissent renforcer notre position sur le marché, notamment à l’international, Quant à la démarche entreprise, elle fait sienne des impératifs de l’heure, avec une volonté de placer Alfapipe dans le gotha des entreprises nationales génératrices de devises étrangères, dans une conjoncture où l’Algérie en a énormément besoin. D’ailleurs, une opération d’exportation sera concrétisée d’ici la fin novembre 2020, d’un montant dépassant les 35.000.000 d’euros.
A l’instar des différentes entreprises de par le monde, Alfapipe subit les contrecoups de la crise sanitaire qui frappe la planète, depuis le début de l’année. Peut-on avoir plus de détails quant à la manière avec laquelle vous avez géré cette crise ?
La crise sanitaire, corollaire de la propagation du nouveau coronavirus, ne peut être expliquée seulement comme une fatalité, car une entreprise prévoyante doit toujours s’attendre à ce genre de situations, qui peuvent s’avérer, à certains égards, catastrophiques. Comme disait l’adage : «Dans le monde il y a deux sorte d’entreprises, à savoir celles qui sont en crise et celles qui le deviennent !» Cela dit, il faut toujours se préparer et mettre en place les mécanismes adéquats pour la gestion des crises et de limiter leur impact. C’est ainsi que je peux affirmer qu’à Alfapipe, nous avons vécu cette pandémie sans trop de dégâts, et que nous avons continué à fonctionner normalement en dépit des mesures draconiennes prises par les autorités lors du confinement, afin de limiter la propagation du virus. A peine la pandémie annoncée, des protocoles sanitaires ont été mis en place, et nos travailleurs dans les unités et au niveau de la direction générale, ont été mobilisés pour faire face à cette situation exceptionnelle. Aujourd’hui, même si les craintes subsistent quant à un éventuel retour au confinement, je dirais que nous sommes préparés pour bien gérer toute situation de crise qui peut se profiler à l’avenir.
L. K.