Après avoir ratifié l’Accord de Paris sur les changements climatiques (COP21) en 2016, lequel se fixe comme ambition un seuil maximal de 2°C comme augmentation de température moyenne d’ici la fin du 21e siècle, l’Algérie a adopté un programme, en 2020, sous le titre de « Plan national Climat» couvrant la période 2020-2030 visant à réduire l’émanation des gaz à effet de serre (GES) à raison de 7% avec les seuls moyens nationaux (finances et compétences).
Par Amar Naït Messaoud
Ce taux peut s’élever à 22 % dans le cas où les programmes algériens bénéficient de financement international et de transfert de technologie. Le site du ministère de l’Environnement et de la Qualité de la vie présente le Plan National Climat (PNC) comme «la pièce maîtresse de l’approche stratégique de l’Algérie pour contrer les effets du changement climatique. Il présente un ensemble d’actions qui contribueront à l’atteinte des objectifs en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et d’adaptation aux impacts des changements climatiques.
Le Plan national d’adaptation aux changements climatiques a bénéficié d’un financement de 3 millions de dollars du Fonds vers du climat pour le soutien à des actions tendant à «réduire la vulnérabilité aux effets des changements climatiques, en renforçant les capacités d’adaptation et la résilience, d’une part, et à intégrer l’adaptation dans les politiques et les programmes, nouveaux ou existants, en particulier dans les stratégies de développement».
Option pour les énergies renouvelables
Parmi les grandes actions initiées par l’Algérie répondant aux impératifs de limitation des émanations des gaz à effet de serre et d’adaptation aux changements climatiques, figure la création du Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (CEREFE), institution sous tutelle placé auprès du Premier ministère chargée de «garantir la coordination entre les secteurs pour le développement des énergies renouvelables».
Sous son impulsion, des programmes de développement de l’énergie solaire sont initiés à travers plusieurs points du territoire national avec un objectif, à l’horizon 2030, de production de 22 000 mégawatts pour la consommation nationale.
L’éventualité d’exportation est envisagée selon les conditions du marché international des énergies renouvelables.
Sur un autre volet, l’Algérie s’est lancé dans un programme d’efficacité énergétique visant à réaliser des économies d’énergie pour un volume estimé à 63 millions de tonnes d’équivalent pétrole (TEP) devant bénéficier à plusieurs secteurs d’activité (transport, industrie, éclairage public, bâtiment,…). Ce programme est destiné à réduire les émissions de dioxyde de carbone de l’ordre de 193 millions de tonnes.
De même, pour faire face aux effets des changements climatiques sur la disponibilité des ressources hydriques suite à l’accumulation des saisons sèches au cours de ces dernières années, l’Algérie a lancé un programme ambitieux de réalisation de stations de dessalement d’eau de mer (soit une trentaine d’unités entre celles qui sont déjà fonctionnelles et celles programmées à la réalisation).
Outre les villes et les villages côtiers, ces stations pourront desservir même les zones intérieures sur une profondeur pouvant atteindre entre 150 à 200 km).
Renforcement des puits de carbone par la reforestation
L’adaptation aux changements climatiques et la contribution à réduire leurs effets sur l’environnement sont aussi les nouveaux paradigmes sur lesquels s’articule la lutte contre la désertification telle qu’elle est conçue actuellement par notre pays.
En effet, face aux changements climatiques qui se confirment un peu plus chaque année, à la dégradation multiforme de l’environnement et à l’avancée du dé- sert, l’Algérie est appelée à relever plusieurs défis à la fois conditionnant le cadre de vie des populations, voire même l’avenir de notre écosystème en tant que milieu de vie.
Outre les facteurs communs à tous les pays du globe- par exemple la pollution atmosphérique, qui a ses incidences sur toute la terre même si ses origines sont majoritairement le fait des pays industrialisés-, le continent africain en général et l’Algérie en particulier présentent des facteurs « endogènes » qui ont prolongé et aggravé ces facteurs communs.
Ainsi, la réduction drastique du couvert végétal, particulièrement sur le flanc de la steppe et de la chaîne de l’Atlas tellien et les incendies de forêt dans la partie septentrionale du pays sont presque entièrement provoquées par l’action de l’homme au niveau interne, c’est-à-dire par sa manière de gérer le patrimoine biotique ou de…le dilapider. Le capital végétal et les niches des biotopes animaux s’en trouvent épuisés.
Ce constat, établi par les techniciens du terrain, a amené le gouvernement à opter pour la relance du vieux projet des années 1970, à savoir le Barrage vert, avec une nouvelle approche qui puisse lui assurer réussite, durabilité et impact sur la vie des populations riveraines (près de 7 millions d’habitants répartis sur les 13 wilayas touchés par le projet de la frontière Ouest jusqu’à la frontière Est, aux latitudes des Hauts Plateaux et de l’Atlas saharien).
Avec la nouvelle approche dont bénéficie le projet (diversification des espèces forestières, fruitières et pastorales, choix des espèces résistantes à la sécheresse, outre les actions complémentaires dont bénéficient les agriculteurs), le Barrage vert est appelé à contribuer à lutte contre la désertification, à revitaliser le territoire en générant des revenus aux ménages ruraux, à lutter contre l’érosion et à servir de puits de carbone dans le cadre des efforts de réduction des GES dans l’atmosphère.
A. N. M.







