Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé sa volonté de lutter contre l’économie informelle qui, selon ses propres estimations, mobilisait en 2021 près de 10 000 milliards de dinars, soit environ 90 milliards de dollars, circulant en dehors du système bancaire officiel.
Une manne financière colossale que l’État entend progressivement intégrer dans l’économie réelle, à travers une stratégie multisectorielle combinant persuasion, modernisation des paiements et mesures réglementaires ciblées. Il a en effet plaidé pour une approche graduelle, convaincante et irréversible.
Lors de son interview périodique avec des représentants des médias nationaux, diffusée vendredi soir, le président a été clair sur cette question : «L’économie parallèle doit disparaître. Elle doit devenir réelle, générer des impôts, des revenus pour l’État et créer des emplois réels».
Pour cela, le gouvernement a engagé, depuis 2021, une série de réformes visant à assécher les ressources de l’économie informelle, notamment à travers la régulation du commerce extérieur, la traque des transferts illicites de devises, et l’encadrement du marché immobilier. Mais la bancarisation des flux monétaires reste le maillon faible de cette stratégie.
À ce sujet, le chef de l’État insiste : «Ce n’est pas la bancarisation qui pose problème, mais la cachoterie. Il faut convaincre les citoyens, pas les contraindre», en en évoquant des gens qui «possèdent des appartements pleins de billets de banque».
Le président Tebboune a fait état de «nouvelles mesures» contre l’informel, tout en précisant qu’il préfère «convaincre» ces barons de l’économie parallèle plutôt que d’utiliser la force contre eux. «Celui qui achète une villa à 40 milliards, il doit déclarer 40 milliards», a-t-il tranché.
A.R.