Le ministre des Finances, M. Abdelkrim Bouzred, a mis en avant, hier lundi à Alger, les progrès significatifs réalisés par l’Algérie en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il a souligné l’importance de sensibiliser davantage sur la nécessité de poursuivre les efforts en matière de prévention et de répression, en s’appuyant sur les autorités de régulation et les institutions financières.
Dans son allocution prononcée lors d’une conférence organisée par la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (COSOB), consacrée à la présentation des résultats du rapport d’évaluation sectorielle des risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme dans le domaine des valeurs mobilières, M. Bouzred a salué le travail accompli par les institutions bancaires et les organes de régulation. Ces efforts ont permis l’élaboration, dans les délais impartis, des rapports sectoriels de lutte contre le blanchiment d’argent, offrant ainsi une vision globale des actions menées dans ce domaine.
Le ministre a également indiqué que des rencontres seront organisées prochainement avec l’ensemble des acteurs concernés, afin de présenter une image fidèle des nouvelles règles du système financier international, qui impose désormais certaines obligations aux pays en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.
De son côté, M. Youcef Bouzenada, président de la COSOB, a rappelé que le marché des valeurs mobilières en Algérie regroupe environ 100 000 investisseurs, avec une capitalisation boursière de plus de 744 milliards de dinars et près de 18 milliards de dinars de titres de créance négociés.
Cela nécessite, selon lui, une prise de conscience accrue des risques liés à ce secteur, ainsi qu’un renforcement des outils de contrôle et de prévention au sein de chaque entité concernée.
Il a considéré que l’initiative de la COSOB d’établir ce rapport sectoriel constitue une contribution directe à la mise en œuvre des axes de la stratégie nationale de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Le rapport présenté a été élaboré par la commission sur la base d’un questionnaire couvrant 13 variables appliquées aux entités concernées : les intermédiaires boursiers, les sociétés de capital-investissement et la société de gestion de la Bourse.
Les résultats du rapport concluent à des niveaux de menace allant de « très faibles » à « faibles » pour l’ensemble des entités évaluées, avec des niveaux de risque jugés également « faibles » à « modérément faibles ».
Parmi ses principales recommandations, le rapport insiste sur la nécessité d’améliorer les mécanismes de surveillance à travers une approche fondée sur l’évaluation des risques, accompagnée de sanctions et de mesures de contrôle proportionnées au niveau de risque identifié. Il préconise également de concentrer, à court terme, les efforts sur les intermédiaires boursiers et les sociétés de capital-investissement.
En outre, le rapport recommande de renforcer les capacités techniques des acteurs concernés via des formations spécialisées en matière de connaissance du client et de déclaration de soupçons. Il insiste aussi sur la nécessité de développer des systèmes d’information dédiés au suivi des opérations financières, de valoriser le rôle du contrôle interne et de renforcer les mécanismes de signalement.
En marge de cette rencontre, une convention a été signée entre la COSOB et le ministère de la Justice. Celle-ci vise à renforcer les échanges d’informations, l’expertise et l’entraide entre les deux institutions dans les domaines liés à la prévention du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme.
L’accord prévoit notamment une interconnexion automatique entre la COSOB et la plateforme du casier judiciaire, comme outil de vérification de la probité des dirigeants, actionnaires et bénéficiaires effectifs des entreprises placées sous le contrôle de la commission, selon les explications fournies à l’occasion.
F.D./agence