Le marché boursier national connaît une nouvelle dynamique. En effet, depuis l’introduction de la banque publique, Le Crédit populaire d’Algérie (CPA), le volume des transactions boursières est en nette évolution. D’ailleurs, le capital de la première place financière en Algérie est passé de 500 millions de dollars à 3,9 milliards de dollars.
Par Akrem R.
Ce montant devrait augmenter, significativement, avec l’entrée en bourse d’une deuxième banque, à savoir, la Banque de développement local (BDL).
Le dossier d’introduction de cette banque est presque finalisé, dira le DG de la Bourse d’Alger, Yazid Benmohoub, dans une déclaration à «Asharq business», précisant qu’il ne reste que le quitus du Conseil de participation de l’Etat (CPE).
«Nous sommes également en train d’attendre l’introduction d’une deuxième banque, à savoir la BDL qui a répondu pratiquement à toutes les étapes d’introduction. Il ne reste que l’autorisation du CPE», a-t-il détaillé, prévoyant l’ouverture du capital de cette banque à hauteur de 30%.
Donc l’introduction de la BDL en bourse n’est qu’une question de temps et sera imminente.
Le ministre des Finances, Laazi Faïd, avait déclaré que l’introduction de la BDL sera effectuée au cours de 2024 et ce, conformément aux décisions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, relatives à la réforme bancaire.
À travers ces opérations d’introduction en bourse de banques publiques, les pouvoirs publics visent à améliorer l’efficacité de la gestion des banques, renforcer la gouvernance et contribuer à instaurer un climat de confiance entre les investisseurs sur le marché.
Capter l’argent de l’informel
À tout cela s’ajoute, l’ambition de l’Etat pour la dynamisation de la bourse d’Alger.
D’ailleurs, l’ouverture du capital de deux banques publiques est considérée un coup de starter pour booster le marché boursier, incitant les entreprises des deux secteurs à s’y introduire.
La nouvelle orientation de l’économie nationale en pleine diversification exige la mise en place d’un nouveau modèle de financement.
Actuellement, l’économie nationale est financée à 80% par les banques publiques, donc, des fonds publics. Chose que le président de la République avait déploré à maintes reprises, en qualifiant cette situation d’anormale. Il a appelé les investisseurs privés à consentir plus d’efforts en matière de financement de leurs projets.
Seul le développement du marché boursier est en mesure d’en finir avec ce mode de financement classique et inadéquat avec les transformations que connaît l’économie nationale.
Ainsi, l’Etat vise, à travers le développement de la bourse, à absorber les fonds circulant dans le circuit hors bancaire, estimés par des experts, à près 90 milliards de dollars.
Un montant faramineux, dont la bancarisation nécessite des mécanismes et des décisions par les pouvoirs publics.
Tout un chantier est lancé dans ce cadre, rappelle-t-on, dont la bourse d’Alger est considérée comme l’un des moyens pour l’inclusion financière et l’absorption du marché noir.
L’opération d’introduction de la banque «CPA» a permis de capter des fonds importants thésaurisés par des particuliers.
En effet, une somme de 28,7 milliards de DA, soit plus du quart du montant global levé, selon le président de la Commission d’Organisation et de Surveillance des Opérations de Bourse (Cosob), Youcef Bouzenada.
Vers l’introduction d’une startup
Sur un autre registre, le DG de la première place financière d’Algérie, Yazid Benmohoub, a annoncé qu’une startup a formulé une demande pour s’introduire en bourse, précisant que le dossier est en cours d’étude par la Cosob.
Les résultats seront connus dans les prochains jours, affirme-t-il, précisant que les startups ont de grandes capacités pour le développement et la numérisation des différents secteurs, d’où l’importance de leur accorder un accompagnement spécifique notamment en matière de financement.
« Nous savons que la numérisation est une priorité pour le gouvernement. C’est pour cela que nous avons donné plus d’importance aux financements de ce genre d’entreprises émergentes. Le marché boursier est aujourd’hui tout à fait disposé à les recevoir s’ils remplissent les conditions. On peut s’attendre à l’introduction en bourse des Startups dans les prochaines années parce qu’ils doivent grandir, doivent se placer sur le marché et générer du chiffre d’affaires», souligne-t-il.
L’introduction de ce genre de société va donner une nouvelle dynamique et renforcera la liquidité sur le marché, et, ainsi, encourager les jeunes pour la création de nouvelles startups.
En somme, le marché est tout à fait disposé à recevoir d’autres entreprises, notamment du secteur privé, et l’ambition de la Bourse d’Alger est d’être parmi les plus importantes de la région Afrique du Nord.
A. R.