L’année 2025 s’annonce sous de bons auspices pour le marché financier. En effet, les introductions en Bourse s’enchaînent. Après l’introduction réussie de la première startup Moustachir à la Bourse d’Alger, deux nouvelles sociétés publiques procéderont à l’ouverture de leur capital via la Bourse au cours de ce premier semestre de 2025.
Par Akrem R.
Ainsi, la Banque de Développement Local (BDL) a déjà obtenu le visa de la COSOB pour l’augmentation de son capital de 30 % à partir du 20 janvier courant. Par ailleurs, une autre société, l’opérateur téléphonique Djezzy, entamera à son tour le processus pour s’introduire à la place financière d’Alger.
L’annonce a été faite, ce dimanche, par le président de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations boursières (COSOB), en l’occurrence Youcef Bouznada, affirmant que cette nouvelle introduction est considérée comme une autre étape importante dans l’évolution de la Bourse d’Alger, permettant de dynamiser le marché financier.
«Nous espérons que cette opération permettra, à travers ce processus, d’accroître l’attractivité du marché financier et qu’elle conduira à une augmentation des échanges sur ce dernier. Comme vous le savez, Djezzy est une entreprise de télécommunications, jouissant d’une excellente réputation et générant des bénéfices considérables », a-t-il souligné dans une déclaration à la radio Chaîne I, en s’attendant à une forte demande pour les actions qui seront émises sur le marché.
Et d’ajouter : «Nous aspirons, à travers cette opération, à poser un nouveau jalon dans le parcours de développement qu’a connu la Bourse depuis l’année 2024».
Ainsi l’opérateur de la téléphonie mobile et fournisseur d’accès à internet qui sera introduit à la Bourse d’Alger, durant le premier semestre 2025, procédera d’une première étape à l’ouverture de son capital à 30% et ciblera à la fois des institutions et le grand public.
Dans une déclaration à la presse, le Directeur général du Fonds national d’investissement (FNI), Kamel Mansouri, a précisé que le FNI détenait 51 % des actions de Djezzy, rappelant qu’en 2021 l’Algérie a exercé son droit de préemption en rachetant, par le biais du FNI, les parts du partenaire étranger, Veon, qui avait activé une clause prévue dans le pacte d’actionnaires.
« Lorsque notre partenaire étranger Veon a voulu céder ses parts en 2021, nous avons décidé de les racheter. Aujourd’hui, nous détenons 96,57 % du capital. Ce choix ne visait pas seulement à conserver l’entreprise dans le giron de l’État, mais répondait à une urgence de l’époque », a-t-il dit.
Faisant remarquer que la loi de Finances 2025 a acté l’augmentation du capital du FNI dans son article 182.
Faciliter la levée de capitaux nécessaires pour financer son extension
C’est en août 2022, rappelle-ton, que le gouvernement algérien avait finalisé le rachat de la totalité des parts du groupe néerlandais de télécommunications VEON dans Djezzy pour 682 millions de dollars. Cette transaction a porté à 96,57 % les parts de l’Etat algérien dans la société télécoms qui devient ainsi le deuxième opérateur de téléphonie mobile national après Mobilis.
L’introduction de Djezzy en bourse devrait lui faciliter la levée de capitaux nécessaires pour financer son extension, investir dans de nouvelles technologies et améliorer ses services. Cela devait ainsi lui permettre de renforcer sa compétitivité, d’augmenter sa part de marché, ainsi que ses revenus.
Au troisième trimestre 2024, la société a enregistré un chiffre d’affaires de 28,8 milliards DA, soit une hausse de 9% par rapport à la même période en 2023, a fait savoir l’opérateur dans son dernier bilan, expliquant que «cette performance est principalement tirée par l’augmentation continue de la demande en services data» et «l’élargissement de la base d’abonnés, qui a franchi le cap des 16,6 millions, en hausse de 6% par rapport à l’année précédente».
L’entreprise a enregistré, aussi, une hausse de 9% de son EBITDA (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement, ndlr), pour atteindre 13,4 milliards DA, marquant le 6ème trimestre consécutif de croissance, que la marge EBITDA a connu une amélioration en s’établissant à 46,6%.
Des indicateurs positifs témoignant sur la solidité de la société, dont la rentabilité des actions est assurée pour les futurs investisseurs.
518 milliards DA de capitalisation boursière en 2024
Par ailleurs, le président de la COSOB a affirmé que l’année 2024 a été historique pour la Bourse d’Alger, qui a enregistré des résultats inédits depuis sa création en 1997, indiquant que la capitalisation boursière de la Bourse d’Alger a enregistré une hausse de 700 % par rapport à l’année 2023, en passant à 518 milliards de dinars.
Cela s’est produit dès l’entrée du Banque de Crédit Populaire Algérien (CPA) en Bourse, indique-t-il, notant que le volume des échanges a également dépassé les 2,7 milliards de dinars.
«Nous terminerons l’année 2024 avec un volume des échanges supérieur à 2,7 milliards de dinars. Cela représente une augmentation de 500 % par rapport à la même période de l’année précédente. Cela est dû aux transactions réalisées, notamment sur l’action du Crédit Populaire Algérien. Une fois l’introduction en Bourse de la Banque de Développement Local (BDL) terminée, la capitalisation boursière augmentera également pour atteindre environ 745 milliards de dinars. Ce qui représentera une hausse de 455 milliards de dinars», détaille-t-il.
L’intervenant a rappelé également que l’introduction du Crédit Populaire Algérien a donné plusieurs signaux positifs pour la Bourse, conduisant à l’entrée d’une startup en Bourse. Et également à l’arrivée d’une autre entreprise par le biais de l’émission d’obligations.
« Nous avons déjà accordé une autorisation à l’entreprise Tosyali pour l’émission d’une obligation d’une valeur de 15 milliards de dinars. Dans les jours à venir, nous accorderons une autorisation à la société de leasing Arablising Corporation pour l’émission d’obligations en Bourse également. Nous avons précédemment accordé une autorisation à la société Maghreb Leasing Algérie pour l’émission d’obligations. Toute cette dynamique est maintenant enchaînée. La Bourse d’Alger continuera de croître, soutenue par le développement de l’économie nationale, ce qui incitera davantage d’entreprises à se tourner vers la Bourse», conclut-il.
En somme, un avenir prometteur s’annonce pour le marché financier et pour la Bourse d’Alger.
A. R.