Le Gouvernement s’engage dans son Plan d’action à lever toutes les entraves à l’acte d’investir. C’est ainsi que le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, ministre de l’Industrie, a fait état de l’installation en cours d’une commission nationale chargée de résoudre les problèmes administratifs ayant entravé l’entrée en service des investissements réalisés. Il a également annoncé l’installation prochaine des commissions de wilayas supervisées par les walis pour la résolution des problèmes administratifs ou l’octroi des agréments aux investisseurs.
Par Réda Hadi
Les lourdeurs administratives sont un écueil absolu à l’investissement en Algérie. Tous les investisseurs évoquent ces obstacles et divers dépassements ayant entravé le lancement de plusieurs projets importants.
Pour M. Ahmed Zeghdar, «en dépit du rôle important effectué par le secteur privé dans l’économie nationale, il a été recensé plus de 200 entreprises économiques privées à travers le territoire dont les travaux ont été parachevés mais pas encore exploités pour des raisons administratives et d’ajouter: «Il est temps de régler ces problèmes au niveau local en coordination avec les walis ou par la coordination interministérielle»
Les entraves administratives à d’investissements sont réelles. M. Sayoud Mohamed, gérant d’un bureau d’investissements nous en a parlé, estimant «qu’on ne ressoudra pas de problèmes avec des commissions. Il faut éclaircir la règle générale, et laisser agir les administrations locales. Il faut libérer l‘acte d’entreprendre par plus de facilités. Un exemple, en Angleterre vous pouvez créer une entreprise à partir de votre taxi, durant le trajet qui vous mène de l’aéroport au centre-ville. Avoir les autorisations nécessaires ne vous prend que 3 jours au grand maximum. C’est à cela que l’on doit arriver»
Entraves
Et de terminer sa pensée: «Rien que pour avoir un livret foncier, il faut attendre des mois. Des investisseurs ont engagé des sommes énormes dans des projets, mais une fois les machines libérées par la douane, près d’un an après, le produit n’était plus d’actualité. L‘investisseur a tout laissé tomber et s’en est allé dans un pays voisin. Je peux comprendre un certain contrôle administratif quand l’investissement est un crédit de l’Etat, mais quand il est un apport privé, pourquoi autant d’obstacles ?
M. Dergal qui gère une chocolaterie à Constantine, abonde dans le même sens et raconte que «je voulais ouvrir une usine à Alger, mais jusqu’à présent, tous mes efforts pour avoir un terrain, ont été vains Tout ce que l’on m’a proposé c’était un terrain vague dans une soi-disant zone industrielle non aménagée ni viabilisée. Malgré cela j’ai entamé les procédures administratives, mais au bout de 4 mois, j’ai tout laissé tomber».
Tous s’accordent à dire que la machine administrative est un véritable fléau. Des économistes estiment que si l’administration est lourde, c’est par méconnaissance des lois et du système de fonctionnariat. Billel Aouali, Economiste, juge la situation préoccupante et souligne que «le Calpiref, qui est censé chapeauter, orienter et aider les investisseurs dans leurs démarches, est bloqué depuis le premier trimestre 2020. La création de l’Agence nationale du foncier industriel a pris beaucoup de temps. Entre-temps, beaucoup de chefs d’entreprise n’arrivent pas à comprendre pourquoi ils ne peuvent pas déposer leurs dossiers d’investissement et pourquoi ils ne sont pas traités au niveau du Calpiref. Ce sont des désagréments qui entravent énormément l’investissements», a-t-il conclu.
Le gouvernement pour sa part, afin de désengorger la situation, a promis d’améliorer le guichet unique pour les services aux investisseurs en élargissant ses prérogatives pour lui permettre de jouer le rôle d’un vrai centre de services aux investisseurs, en renforçant la digitalisation de toutes les administrations et en les interconnectant, en consolidant, par ailleurs, le rôle de l’Agence nationale de développement de l’investissement (Andi), en tant qu’interlocuteur auprès des administrations concernées par l’acte d’investissement.
R.H.