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L’Organisation décide d’augmenter sa production : Pourquoi l’OPEP+ change de stratégie - ECOTIMES

L’Organisation décide d’augmenter sa production : Pourquoi l’OPEP+ change de stratégie

L’Organisation décide d’augmenter sa production : Pourquoi l’OPEP+ change de stratégie

Les pays de l’Opep+ changent de stratégie et rouvrent les vannes, après une série de coupes et d’ajustements volontaires de leur production. En effet, lors d’une réunion ministérielle regroupant huit pays membres de l’alliance Opep+, à savoir l’Arabie saoudite, la Russie, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et le Sultanat d’Oman, il a été convenu de procéder à une augmentation collective et progressive de leur production, estimée à 411 000 barils par jour en juin 2025.

 Par Akrem R.

Selon un communiqué du ministère de l’Energie, des Mines et des énergies renouvelables, cette hausse reste toutefois sujette à modification ou suspension, selon l’évolution du marché, dans le but d’en préserver la stabilité et surtout les prix.

« À la lumière des prévisions annonçant une amélioration attendue de la demande mondiale de pétrole au troisième trimestre de l’année en cours, et en se référant aux décisions prises le 5 décembre 2024 et renouvelées le 3 mars 2025, les huit pays ont convenu de procéder à une augmentation collective et progressive de leur production, estimée à 411 000 barils par jour pour le mois de juin 2025», lit-on dans le communiqué du ministère, annonçant la participation du ministre d’Etat, Mohamed Arkab à cette réunion consacrée à l’analyse de la situation du marché pétrolier mondial et à l’évaluation de ses perspectives, ainsi qu’à l’examen du respect des réductions volontaires convenues et des moyens de compenser les volumes de production excédentaires.

En clair, cette décision est basée sur les fondamentaux positifs actuels du marché, reflétés par la baisse des stocks de pétrole, et conforme la décision prise lors de la réunion du 5 décembre 2024 d’engager un retour progressif et flexible aux réductions de production volontaires.

Ils ont insisté sur le fait que cette flexibilité permettrait au groupe de continuer à soutenir la stabilité du marché pétrolier, et ont souligné que cette mesure offrirait aux pays participants l’opportunité d’accélérer leurs compensations.

Les huit pays ont réaffirmé leur engagement collectif à respecter pleinement la Déclaration de coopération, y compris les ajustements de production volontaires supplémentaires qui seront surveillés par le Comité de Surveillance Ministériel Commun lors de sa réunion du 3 avril 2024. Ils ont également confirmé leur détermination à compenser intégralement toute production excédentaire depuis janvier 2024.

Le plan initial prévoyait une réduction progressive et régulière de 2,2 millions de barils par jour sur une période de 18 mois, d’avril 2025 à septembre 2026, avec des augmentations mensuelles d’environ 137 000 barils par jour.

La production de l’Algérie augmentera à 928 000 barils/j

Cependant, la décision prise aujourd’hui (hier ndrl) signifie que les huit pays ont pu éliminer 959 000 barils par jour sur les 2,2 millions de barils par jour en seulement trois mois.

Selon les chiffres publiés par les huit pays participant aux réductions volontaires de production, les niveaux de production requis pour le mois de juin 2025, le quota de l’Arabie saoudite sera de l’ordre de 9,367 millions de barils par jour, celui de la Russie de 9,161 millions de b/j et 4,086 millions b/j pour l’Irak.

Quant à l’Algérie, sa production sera augmentée de 9 000 b/j pour atteindre 928 000 barils par jour en juin 2025, tandis que celle du Koweït s’élèvera à 2,466 millions de barils par jour, celle du Sultanat d’Oman à 775 000 barils par jour et celle du Kazakhstan à 1,5 million de barils par jour.

En outre, ajoute la même source, les ministres des huit pays membres de l’alliance OPEP+ ont convenu de poursuivre la tenue de réunions mensuelles pour évaluer la situation du marché, suivre le respect des engagements pris et examiner l’évolution des mécanismes de compensation.

La prochaine réunion est prévue pour le 1er juin 2025, indique la même source, afin de définir les niveaux de production de pétrole pour le mois de juillet 2025.

Pour de nombreux observateurs, l’Opep+ vient de lancer une bombe sur le marché pétrolier, a commenté pour l’AFPJorge Leon, de Rystad Energy.

«Après le signal du mois dernier, la décision d’aujourd’hui envoie un message clair: le groupe change de stratégie et cherche à regagner des parts de marché après des années de coupes», poursuit-il.

Un revirement qui permet aussi de «tisser de bonnes relations avec les États-Unis de Donald Trump», selon l’analyste. Peu après sa prise de fonctions, le président américain avait demandé à l’Arabie saoudite de produire davantage pour faire baisser les prix de l’or noir.

Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menée par Ryad, et leurs alliés conduits par Moscou, ont noué en 2016 un accord appelé Opep+ pour mieux peser sur le marché. Ces 22 pays jouaient jusqu’à récemment sur la raréfaction de l’offre pour doper les prix.

Après avoir repoussé à plusieurs reprises la réintroduction de ces volumes, ils ont enclenché début avril le processus et appuient désormais sur l’accélérateur. Une telle hausse de la production, en

dépit de prix déjà très faibles sur le marché – autour de 60 dollars le baril – peut avoir pour objectif de «punir les tricheurs» parmi les membres de l’Opep+, ceux «qui ne respectent pas leurs quotas», estime Arne Lohmann Rasmussen, de Global Risk Management. Pour d’autres experts, cette décision de l’Opep+ peut être aussi motivée par la volonté d’anticiper les potentielles évolutions géopolitiques.

 

Car si les discussions sur le nucléaire iranien et la recherche d’un cessez-le-feu durable entre la Russie et l’Ukraine aboutissent, les Etats-Unis pourraient assouplir leurs sanctions contre Moscou et Téhéran, permettant l’exportation de nouveaux barils.

Dans ce contexte, l’Opep+ préfère avancer ses pions en augmentant sa production rapidement. Cette stratégie pourrait cependant accentuer le repli des cours de l’or noir, de quoi mettre en danger aussi les acteurs américains du secteur.

La production ne serait plus rentable pour eux «en dessous de 55 dollars sur une période prolongée», explique Ole Hvalbye, analyste chez SEB. Il se pourrait donc que l’Arabie saoudite soit en train de «tester» l’influence qu’elle a sur les cours, pour envoyer au marché le signal qu’elle «peut produire quel que soit le prix».

L’arrivée au pouvoir de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier a marqué un tournant pour les cours. Le baril, qui s’échangeait autour des 80 dollars le baril, a dégringolé depuis en raison de l’assombrissement des perspectives économiques.

La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, les deux principaux consommateurs de pétrole, a notamment contribué à réduire les prévisions de demande, provoquant une chute des prix à des niveaux plus connus depuis février 2021.

A. R.

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