Le calvaire des parents ne trouvant pas de vaccins pour leurs nouveaux nés semble avoir trouvé une solution. Selon une source responsable à l’Institut Pasteur, citée par l’agence officielle, il sera remédié aux ruptures des vaccins pour enfants enregistrées ces derniers jours, «d’ici la fin de la semaine en cours, avec la réception de quantités importantes de cette substance».Une information dont ne semble pas, pour autant, avoir connaissance des PMI des environs d’Alger.
Par Réda Hadi.
Au niveau de la PMI (Protection maternelle et infantile) de Bordj El Bahri, ceux-ci disent ne pas avoir été mis au courant de cette disponibilité. Bien que souhaitée, il aurait été cependant « souhaitable d’en être informé en temps opportun. Car la reprise des vaccination suppose un chamboulement des agendas, vu qu’avec la pénurie, il n’a été opéré aucune vaccination».
Contacté, le centre de prévention de Dergana, a suggéré «de nous référer d’abord à la tutelle» et qu’il se refusait de faire une quelconque déclaration.
Il faut se rappeler que la plupart des centres de vaccination ont enregistré une rupture des vaccins destinés aux enfants inscrits dans le calendrier national de vaccination des enfants. Il s’agit du vaccin antituberculeux (BCG), du vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR) et du vaccin antipoliomyélitique oral (VPO).
Le directeur de l’Institut Pasteur a tenu à rassurer à ce propos et déclare «que le vaccin arrivera progressivement en Algérie d’ici la fin de ce mois et début mai prochain, ce qui permettra, à tous les enfants de bénéficier de leur droit aux doses nécessaires de vaccins.».
Pourtant cette nouvelle, aussi bonne soit elle, laisse dubitatifs des parents qui n’hésitent pas à dire «être échaudés par ces promesses».
Angoisse parentale
Cette pénurie a jeté un malaise entre le personnel des PMI et les parents. A l’instar de Lynda, jeune maman rencontrée à Ain Taya : «J’ai une fille qui doit faire son vaccin de 18 mois. Mais cela fait plusieurs mois que je cherche un vaccin et on me dit qu’il est en rupture de stock», nous dit elle, décidément pas convaincue de la fin de la pénurie «On m a déjà dit ça, en décembre dernier et nous somme fin avril. Ma fille est toujours en retard pour son vaccin et même chez le privé on n’en trouve pas. Que voulez vous que je fasse ?», dit-elle.
Une source hospitalière à la PMI de Bordj El Kiffane, parle quant à elle de ralentissement très fort et non de pénurie, car selon la même source, «suite à l’accalmie et au recul de la pandémie, il y a quelques mois, l’activité a vite repris et les stocks sont donc épuisés, mais non encore renouvelés. Ce qui vient d’être fait » conclut-elle.
En attendant la solution finale, les rendez-vous s’accumulent et les parents s’impatientent.
Kader un papa de 3 enfants ne comprend pas cette pénurie et assure qu’au niveau de sa PMI, on a justifié ce manque à cause des parents : «On m’a assuré au niveau de ma PMI que les parents ne venaient pas faire vacciner leurs enfants de peur de se faire contaminer». De plus, au niveau de cette structure on lui a affirmé «qu’il y avait des quantités importantes de doses de vaccins durant toute l’année», et de s’interroger : «Pourquoi alors n’a-t-on pas vacciné mon enfant ?
Risques
Le docteur Sadeg Youcef pédiatre, s’inquiète quant à lui des conséquences de cette pénurie. «Ces pénuries cycliques qui retardent la vaccination et les rappels programmés dans le calendrier national risquent d’être à l’origine de nouvelles épidémies, notamment, de rougeole, et voir émerger des maladies déjà éradiquées telle que la poliomyélite», nous a-t-il dit. ««Le recul de la vaccination de cette frange de la population favorisera le retour de ces maladies» a-t-il affirmé. Et d’ajouter «l’application du calendrier de vaccination est des plus qu’urgents, en vue de préserver la santé des enfants et de la société».
De plus, ce docteur s’étonne «que de nos jours, les praticiens ne soient toujours pas autorisés à vacciner». «C’est un non sens» affirme t-il.
La pénurie va engendrer de tas de problèmes, car elle a chamboulé le calendrier initial. Beaucoup se demandent maintenant qui sera vacciné en premier. Les enfants déjà en retard ou ceux ayant pris rendez-vous ?
R. H.