Le marché national des produits alimentaires connaît une certaine stabilité depuis le début de l’année, tant en termes de disponibilité que de prix. À l’exception de certains produits comme la pomme de terre ainsi que les viandes locales rouges et blanches, dont les prix sont toujours en hausse et hors de portée des ménages à faible revenu, les prix des autres produits sont restés globalement stables, avec une légère augmentation de 0,1 % durant le mois de septembre dernier.
Par Akrem R.
Cela s’explique par un approvisionnement régulier du marché, renforcé par un contrôle accru au niveau des marchés de gros et de détail.
Grâce aux opérations de déstockage de pommes de terre, dont le prix avait atteint près de 120 DA/kg, voire 140 DA/kg dans certaines régions du pays fin août, en septembre et à mi-octobre, le prix de ce tubercule a baissé entre 80 et 100 DA/kg.
En ce qui concerne les viandes blanches et rouges, leurs prix continuent d’augmenter, dépassant les 440 DA/kg pour le poulet local et variant entre 1600 et 2500 DA/kg pour la viande rouge locale.
Ces hausses s’expliquent par les dysfonctionnements et les difficultés rencontrés dans ces deux filières, tant en amont qu’en aval.
Le gouvernement a pris des mesures pour restructurer ces deux filières, en accordant de nombreux avantages aux producteurs et en mettant en place une nouvelle organisation afin de réduire l’ampleur de la sphère informelle et d’éliminer le nombre d’intermédiaires, notamment, dans la chaîne de commercialisation.
Parmi les mesures importantes prises par l’État, on note l’ouverture temporaire de l’importation de viandes rouges fraîches et de poulet congelé à des prix plafonnés respectifs de 1300 DA et 290 DA. Cette mesure a contribué à stabiliser les prix et à alléger la pression sur le budget des ménages.
En résumé, les efforts du gouvernement pour stabiliser les prix sur le marché portent leurs fruits. La réduction du taux d’inflation à 5,2 % en septembre dernier, selon la dernière note de l’ONS, témoigne du succès de la politique menée par l’État pour maîtriser un taux d’inflation qui avait atteint près de 10 % durant 2022, 2023 et début 2024.
En effet, l’inflation a commencé à décélérer pour s’établir à 6,8 % en mai, 6,4 % en juin, 6,1 % en juillet et 5,7 % en août, avant de chuter à 5,2 % en septembre dernier.
Cette baisse devrait se poursuivre au cours des trois derniers mois de 2024, selon les prévisions du gouvernement, qui vise un taux d’inflation variant entre 4 et 5 %.
Ces chiffres sont confirmés par le Fonds monétaire international (FMI) dans ses dernières prévisions publiées la semaine dernière lors des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Washington.
Selon les nouvelles projections de cette institution financière internationale, le taux d’inflation en Algérie devrait reculer à 5,3 % cette année, puis à 5,2 % l’année prochaine.
Il convient de souligner que les agrégats et cadrages du Projet de loi de finances pour l’exercice à venir (PLF 2025) indiquent que l’inflation globale est restée «maîtrisable au cours des six premiers mois de 2024, affichant un taux moyen de 4,06 %, contre 9,74 % à la même période de l’année 2023 ».
Légère hausse des prix en septembre
Par ailleurs, et selon la dernière Note de l’office national des statistiques (ONS), l’indice brut des prix à la consommation de la ville d’Alger enregistre une relative stabilité de +0,1 % en septembre 2024 par rapport au mois précédent.
Un taux qui reste bien en deçà de celui relevé au même mois de l’année précédente (+0,7 % en septembre 2023 par rapport à août 2023).
De moindre ampleur que celle observée au mois précédent (+1,0%), cette tendance (+0,1%) s’explique essentiellement par un léger accroissement qu’inscrivent les prix des biens alimentaires dont le taux est proche de +0,1%.
En effet, les prix des produits agricoles frais se distinguent par une relative stagnation, résultante des hausses et des baisses enregistrées dans cette catégorie de produits, indique la même note.
Les prix des biens alimentaires enregistrent une relative stabilité avec une variation de prés de +0,1% en septembre 2024, soit, de moindre ampleur que celle observée au mois précédent (+2,0%).
Ce résultat (+0,1%), s’explique à la fois par des hausses et des baisses constatées au niveau des produits frais.
Les prix des légumes et des fruits accusent des hausses plus ou moins importantes de 2,2% et 9,2% respectivement, contrairement à ceux de la viande de poulet et des poissons qui affichent des variations négatives de 1,7% et de 17,9% respectivement.
Quant au prix des produits alimentaires industriels, ils ont enregistré une hausse modérée de 0,1%.
«En septembre 2024 et par rapport à septembre 2023, l’évolution des prix des biens alimentaires enregistre une augmentation de 3,4%. Les prix des produits agricoles frais inscrivent une variation de +4,0% avec un accroissement notable de 13,2% pour la viande et abats de mouton », indiquent la même source.
Par ailleurs, les prix des biens alimentaires industriels se définissent par un taux de +2,6%, avec une variation sensible de +38,0% pour le sous groupe café, thé infusion.
Il est à noter qu’une mesure a été prise par le gouvernement pour le plafonnement des prix du café à 1000 DA/kg, soit 250 DA le paquet de 250 g.
S’agissant des prix produits manufacturés, ils ont affiché une hausse modérée de 0,2%, quant aux prix des services, restent stables.
En septembre 2024 et par rapport au même mois de l’année précédente, l’évolution des prix des produits manufacturés est de +5,2%, celle des services est de +1,8%.
A. R.