Dans la perspective de préserver sa position sur le marché du transport aérien et d’aller à la conquête de nouvelles destinations, notamment sur le continent africain, la compagnie Air Algérie s’apprête à renforcer sa flotte, venant d’être autorisée à acquérir une quinzaine de nouveaux avions.
Par Mohamed Naïli
« Autoriser la compagnie aérienne Air Algérie à acquérir 15 avions pour l’ouverture de nouvelles lignes, notamment vers des pays africains et asiatiques », est-il souligné dans le communiqué du Conseil des ministres qui s’est tenu ce dimanche, sous la présidence du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune. Ceci reflète, donc, la définition de nouveaux objectifs pour la compagnie aérienne à l’ombre de la nouvelle stratégie de développement, prônée à l’international, qui s’oriente de plus en plus vers les pays d’Afrique.
Néanmoins, avec le feu vert des pouvoirs publics en 2021 pour l’ouverture du ciel algérien à de potentielles compagnies privées, Air Algérie est appelée à consolider davantage sa position sur le marché pour faire face à la concurrence.
Mais avant cela, la décision prise avant-hier à l’issue du Conseil des ministres, permettra, surtout, à la compagnie publique de prendre un nouvel élan après avoir été sérieusement mise à mal financièrement par l’impact de la crise sanitaire due au Covid-19 qui l’a contrainte à clouer au sol ses appareils pendant plusieurs mois, en 2020 et 2021.
Devant la Commission des transports de l’APN, des responsables d’Air Algérie ont révélé, en mars dernier que, pour la seule année 2021, le trafic total passagers n’a pas dépassé l’équivalent de 30% du volume moyen annuel que la compagnie enregistrait avant la propagation de la pandémie en 2020. En nombre de passagers, les avions d’Air Algérie ont transporté moins de 2 millions de passagers en 2021, dont 21% seulement sur les lignes internationales et 79% sur les lignes intérieures, alors qu’en 2019, ce volume a été de 6,6 millions de passagers.
Trouver une nouvelle politique managériale
L’autre conséquence de la pandémie qui a impacté la trésorerie de la compagnie est le remboursement de billets non utilisés durant cette période. Le porte-parole de l’entreprise, Amine Andaloussi, a révélé à cet égard en février dernier que le montant global de ces remboursements a été de l’ordre de 25 milliards de dinars, pour quelques 500 000 billets non consommés. Cependant, pour la seule année 2020, soit les premiers mois de la crise sanitaire, les pertes subies par Air Algérie ont été estimée à pas moins de 40 milliards de dinars.
Au-delà de la conjoncture défavorable de ces deux dernières années, la compagnie Air Algérie est confrontée à des lacunes d’ordre managérial et de gestion. Une situation que l’ancien ministre des Transports, Aïssa Bekkai, n’a pas manqué d’ailleurs de souligner en évoquant « la mal gouvernance et la mauvaise répartition du personnel » qui semblent des facteurs majeurs empêchant la compagnie publique de prendre son envol. En effet, avec près de 10 000 employés, tous corps confondus, la masse salariale pèse lourdement sur la trésorerie du transporteur aérien public.
Enfin, en venant ainsi à la rescousse d’Air Algérie une nouvelle fois, le gouvernement exprime sa volonté de continuer à soutenir la compagnie après avoir apposé un refus net à toute idée d’ouvrir son capital à l’investissement privé.
M. N.