Avec une économie à l’exportation, qui peine à réellement décoller, et des réserves de changes qui fondent comme neige au soleil, l’Algérie s’est résolue à mettre un frein au gaspillage par une gouvernance appropriée, des mesures pour assainir son commerce extérieur, outre, descendre sous la barre des 30 milliards de dollars d’importation. Une option qui commence à porter ses fruits, puisque le déficit de la balance commerciale a, en effet, enregistré une baisse considérable de 87,89% durant les huit premiers mois de l’année, passant à -926 millions dollars à fin août de l’actuel exercice, contre -7,6 milliards de dollars à fin août 2020.
Par Réda Hadi
En matière de mesures qui ont été prises, on peut citer l’assainissement du catalogue des importateurs, où, selon le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, quelque 6.000 importateurs fictifs à travers le territoire national, ont été recensés par ses services qui activaient avec des registres de commerce fictifs ou loués.
L’ « épuration » de ces importateurs, et autres, a permis des gains substantiels. Les mesures d’assainissement de ce secteur d’activité, entamées par le gouvernement durant les années 2016, 2017 et 2018, ont permis de réduire le nombre des importateurs, passé de 45.000 à 15.000, a ajouté le ministre, qui a souligné que ce chiffre est appelé à baisser encore, pour être ramené à 9.000 importateurs, prochainement.
C’est ainsi que pour encadrer, rationaliser et assainir ce secteur, des mesures ont été prises, et dont la plus importante, et l’exclusion de la rubrique, «autres».
Billel Aouali, économiste et consultant, sur ce sujet, nous affirme que «les importateurs fictifs ont été une vraie calamité pour l’économie. Rien qu’en 2016, 22 milliards ont été transférés à l’étranger, via le port d’Alger, par des hommes d’affaires, importateurs et entreprises fictives. Il était temps de donner un coup de pied dans la fourmilière. Des fortunes colossales ont été bâties illégalement, par ces pratiques».
L’économiste pense que les mesure prises pour assainir le secteur sont un pas en avant, mais que le plus gros reste à faire, bien que les dernières mesures pour limiter les importations vont dans le bon sens. Pour l’ expert il faut, d’autant plus, donc intensifier cette action.
La procédure de généralisation de l’utilisation de la carte magnétique du numéro d’identification fiscale (NIF), et les documents biométriques, «pourront constituer des garde-fous contre ces faux importateurs. De plus il existe 11 régimes économiques douaniers liés aux opérations d’importation et exportation, accordant des facilités et des avantages aux opérateurs économiques nationaux et étrangers. Et c’est à ce chapitre, qu’il faut prêter le plus d’attention. Il faut souligner que le département du Commerce, enclenche des enquêtes à travers la direction des Impôts et les services de la répression des fraudes. Parmi ces cas, il y a entre autres, des fausses domiciliations et des prête-noms décédés ou séniles, en somme, des entreprises fictives en totale violation de la loi. » a-t-il conclu.
R.H.