L’Etat compte en finir avec l’exportation des produits en l’état brut : Cap sur l’industrie de transformation 

L’Algérie veut en finir avec l’exportation des produits en l’état brut. En ce sens, des directives claires ont été données par le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, à son exécutif afin d’investir fortement dans les industries de transformation. 

Par Akrem R.

Un créneau peu développé dans notre pays, pourtant porteur et créateur de richesse. Lors d’une visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Tindouf, le président de la République a saisi l’occasion pour mettre l’accent sur l’importance de créer de la valeur ajoutée, particulièrement, dans les activités minières, selon un documentaire intitulé « Gara Djebilet…lancement du projet du siècle », diffusé, samedi soir, par la Télévision algérienne.

Pour lui, il est plus qu’impératif d’éliminer de façon définitive l’exportation de matières premières à l’état brut, aussi bien pour le minerai de fer que pour d’autres matières.

C’est un message clair aux deux ministères, notamment celui de l’Energie et des Mines et de l’industrie pour développer davantage ce segment d’activité, grâce auquel l’Algérie est en mesure, d’abord, de répondre à la demande du marché local en différents intrants nécessaires pour l’industrie et, ensuite, d’engranger des devises en exportant des produits finis. 

Actuellement, de nombreux produits intrants sont importés de l’étrangers à l’instar du Cuir, du fer, du plastique, et vêtements issus de produits non tissés. La situation est déplorable, puisque la matière première algérienne est exportée en l’état brut ou semi fini pour être importée en produit fini.

Des efforts à consentir …

Des efforts sont donc à consentir par les deux départements pour trouver la bonne formule pour stimuler les investissements dans ce créneau, d’autant que la volonté politique existe. Le président Tebboune accorde une grande importance au développement de ce genre d’industrie dans le pays.

À titre d’exemple, dans le domaine de l’industrie de transformation agroalimentaire, il avait indiqué que «l’Etat est disposé à accorder un financement à hauteur de 90% du projet avec des facilités de remboursement». 

Une disposition phare témoignant de la volonté du président de la République d’asseoir une véritable industrie de transformation. Donc, la balle est dans le camp des industriels, notamment du secteur privé, appelés à réaliser des unités de transformation dans l’agroalimentaire, industriel et de la pétrochimie ainsi que des mines. 

Une nouvelle loi est en phase de préparation pour ouvrir l’investissement dans le secteur des Mines aux privés nationaux. Des facilitations et des avantages sont prévus dans ce nouveau cadre réglementaire permettant  aux investisseurs algériens de contribuer au développement de ce domaine sous-exploité jusqu’à présent, en recourant à des partenariats privé-publics, tout en associant les opérateurs leaders.

Le président de la République avait également affirmé aux représentants des entreprises chargées de l’exploitation de la mine et des projets y afférents, que la transformation des matières premières était à même d’«accroître la rentabilité des projets et de créer des emplois en vue de réaliser le développement».

De surcroît, l’usine de traitement du minerai de fer s’inscrit dans le cadre de la valorisation et de l’exploitation de la mine, une des plus grandes au monde en termes de réserves avec près de 3,5 milliards de tonnes de minerai de fer et une capacité de production de 2 à 3 millions de tonnes/an dans une première étape (2022-2025).

Dans le domaine de la pétrochimie, le groupe Sonatrach a mobilisé près de 11 milliards de dollars pour le développement de cette industrie importante pour le développement économique de l’Algérie.

Plusieurs projets sont en cours de réalisation, un pour la production de Polypropylène à Arzew et un autre consiste en la réalisation d’un complexe pétrochimique de ‘’Vapocraquage de charge mixte composée du Naphta de la raffinerie de Skikda et de l’Ethane de GL1K’’ pour la production de polyéthylène tous grades confondus et d’autres produits finis.

La réindustrialisation : un enjeu stratégique 

Pour l’expert en économie, Abderrahmane Hadef, est impérative la mise en place d’une stratégie industrielle, accompagnée d’une politique sectorielle ambitieuse et intelligente permettant de replacer L’industrie dans toutes les filières à haut potentiel comme moteur de la croissance et principal levier de diversification de la production nationale. 

Cette stratégie devrait permettre, explique-t-il, une plus importante participation de l’industrie dans la structure du PIB qui ne dépasse pas les 5% actuellement alors qu’elle était de 15% durant les années 70 – 80 avec un taux de plus de 18% en 1982. 

Les filières agro-alimentaire, numérique, pharmaceutique et énergie renouvelable et électrique sont autant de filières à considérer et surtout bien accompagnées pour améliorer la compétitivité et les performances économiques du pays.  L’investissement dans ces filières doit avoir la plus grande attention et disposer d’égards particuliers pour permettre l’émergence d’acteurs économiques hautement performants.

Il devient opportun d’avoir une nouvelle approche en termes de foncier industriel par la formalisation et la reconnaissance juridique du concept des pôles industriels technologiques devant abriter un écosystème intégré par filière ou par secteur d’activité. 

Les partenariats et les alliances avec une attention particulière aux IDE dans les filières citées ci-dessus, doivent aussi être considérés pour une meilleure intégration dans les chaînes de valeurs mondiales à travers l’accès aux technologies, financements et aussi aux réseaux commerciaux.

A. R.

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