Dans les zones sahariennes, le sol présente un faible niveau de fertilité, le bilan organique est déficitaire, les réserves hydriques sont importantes, non renouvelables et diversement minéralisées, et les besoins en eau des cultures sont élevés à cause d’une forte demande climatique.
Synthèse Akrem R.
Dans ces zones, les écoulements de sorties organiques dépassent largement les écoulements d’entrées.
Les systèmes de production agricole connaissent une diminution progressive de la fertilité de leurs sols due, entre autres, à des pratiques culturales consistant à emporter les résidus de culture ou à défricher, mettre en ramassis et brûler d’importants produits ligneux et non ligneux issus des défrichements effectués lors de la préparation des champs, à l’approche de l’hivernage.
La gestion conventionnelle des agro systèmes vise généralement à maintenir certains aspects physiques et propriétés chimiques dans les valeurs acceptables basées sur la maintenance de substitution.
Pour que l’agriculture dans l’environnement saharien devienne un système de production durable, il doit y avoir trois objectifs principaux : assurer la qualité des produits, diminuer les effets sur l’environnement et conserver le patrimoine du sol avec ses caractéristiques.
Et pour cela, il est obligatoire d’envisager des améliorations de l’état organique du sol de façon régulière et avec des doses correctes, indique le chercheur ZAATER Abdelmalek, dans une étude : « Contribution à l’étude de l’effet de techniques culturales dans un sol sableux sur la pomme de terre dans la région d’El-oued».
Cet travail qui correspond à l’amélioration des propriétés physico-chimiques et microbiologiques du sol sableux, ainsi que sur les paramètres de croissances des plantes dans les conditions des régions sahariennes a travers l’utilisation des techniques culturales de bois raméal fragmenté (BRF), «nous a permis de comprendre un certain nombre de points concernant l’importance des amendements en bois raméal pour l’amélioration de la productivité du sol sableux et de participer à combler le manque permanent en matière d’études pédo-biologiques et agronomiques dans ces régions»
L’emploi du bois raméal comme amendement au sol a été développé au Canada depuis plus d’une vingtaine d’années, puis dans d’autres pays, rappelle-t-on.
Il consiste à appliquer ou à enfouir des branches de dimension inferieure à 7 cm, directement sur ou dans le sol.
Cette technique est considérée comme une démarche d’imitation des écosystèmes arborés.
Le BRF améliore l’état organique et biologique des sols afin qu’il se rapproche de celui des sols forestiers.
En effet, l’ajout de BRF enrichit le sol en matière organique et en nutriments qui stimulent l’activité biologique, en particulier l’activité fongique.
Cette stimulation améliore ensuite la disponibilité des nutriments pour les plantes.
Mais le BRF peut provoquer la mobilisation de N et de P. De plus, en particulier en mulch, le BRF a un effet positif sur les propriétés physiques et hydrauliques du sol.
De nombreux facteurs modifient ces effets avec des proportions inconnues: espèces utilisées, diamètre des branches, dimension des fragments, dose, etc.
Cette étude montre que l’apport de bois raméal fragmenté a un effet hautement significatif sur les propriétés physico-chimiques du sol pour ce qui est de la conductivité électrique CE : 1,832 µs/cm, le pH: 6,8, le potassium K: 275,53 mg.kg-1 , le phosphore P: 90,38 mg.kg-1, l’azote total Nt: 201,4 mg.kg-1 , la matière organique MO: 0,12% et le carbone C: 0,07%, et un effet significatif pour le rapport C/N : 3,46.
Et aussi sur les paramètres de croissance de la pomme de terre, ainsi que sur certains paramètres physiologiques de la plante nous avons enregistré des évolutions significatives au niveau du coefficient de germination 0,048 et de pourcentage de germination 100%, dans la longueur de la tige : 18,5 cm et de la surface à plat foliaire : 24,32 cm2 , ce qui se répercute sur le poids frais des feuilles : 1,30 g et le poids sec : 0,622g et de la teneure relative en eau: 74,93%.
Et sur les paramètres microbiologiques de sol, l’application du BRF favorise la réinstallation de l’activité biologique et augmente le nombre des populations des champignons et des bactéries.
Les conclusions de l’étude
En conclusion de ce travail de recherche, «nous jugeons utile de rappeler l’objectif scientifique primordial de cette étude, qui consiste à apporter une contribution à l’étude des possibilités d’utilisation de bois raméal fragmenté comme substitution de la méthode traditionnelle et conventionnelle basée sur les matières organiques d’origine animale, pour l’amélioration de la caractéristique physico-chimique, microbiologique et la production de la plante en conditions sahariennes».
Les résultats obtenus ont montré une richesse de bois raméal fragmenté en éléments fertilisants.
En effet, l’intérêt agronomique pour ce bois raméal porte essentiellement sur l’apport de la matière fertilisante.
Les résultats proportionnels de la composition biochimique ont montré des teneurs en cellulose et en lignine élevée dans ce bois raméal fragmenté.
Cette étude confirme l’effet favorable de produits organiques testés sur l’ensemble des paramètres physiques et physico-chimiques étudiés du sol sableux.
Concernant l’essai au champ, les résultats obtenus ont révélé une augmentation significative et proportionnelle de la plupart des paramètres de croissance végétative, de rendement, de l’état nutritionnel et de la teneur en protéine et chlorophylle de la pomme de terre étudiée (biométriques, physiologiques et biochimiques) en réponse à la dose croissante de bois raméal fragmenté par rapport au témoin.
A. R.
