En soulignant l’importance de la relation entre les entreprises publiques industrielles et les start-up, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zaghdar, a remis au goût du jour les difficultés auxquelles sont confrontées les Start-up, évoluant dans un environnement difficile, bien que les initiatives en faveur de la création de ces unités se soient multipliées ces dernières années. Projet du Pnud, programmes Elip, Indjaz, initiatives des opérateurs mobiles à l’instar d’Oredoo, de banques comme Société Générale Algérie, elles n’ont pas eu un grand impact sur le développement des start-up en Algérie.
Par Réda Hadi
Pourtant, malgré un écosystème difficile, ces entreprises veulent y croire, et la création d’un espace pour assurer un encadrement aux futurs directeurs des startup et jeunes ingénieurs-développeurs, en vue de la création et le lancement de leurs entreprises, outre des formations dans diverses spécialités conformes aux standards internationaux, ne peut être que bénéfique et comme autant de pierres ajoutées à l‘édifice.
Si l ‘importance est accordée à la relation, entreprises-start-up, cela n’empêche en rien la réalité des difficultés que rencontrent de jeunes porteurs de projets. Le principal écueil face aux start-ups est la levée des fonds. Il faut savoir qu’entre 2011 et 2020, seules 3 d’entre elles ont pu lever plus de 100 000 dollars en Algérie.
Le difficile chemin de création d’une start-up
Les premiers groupes de jeunes entrepreneurs se sont heurtés à maintes difficultés sur la voie de la création de leur start-up, le financement, l’encadrement et l’accompagnement. L’exemple le plus significatif des freins au développement des start-ups est sans conteste celui de l’incubateur de Sidi Abdallah, dont le bilan reste bien maigre en matière de création de start-up durant ces cinq dernières années, en dépit de la bonne volonté des gestionnaires de cette infrastructure.
De plus les lourdeurs administratives décourageant plus d’un jeune qui ambitionne de se lancer dans l’entrepreneuriat, gagneraient à être allégées.
«La principale difficulté est la levée des fonds», nous a souligné M. Sayoud Mohamed qui gère un cabinet d ‘investissements. «Le financement est la première relation d‘importance entre un porteur de projet et une entreprise. Mais cette relation est biaisée dès le départ. Une entreprise nationale n‘a pas assez de pouvoir de décision pour prendre en charge un projet, même si celui-ci entre dans le cadre de ses objectifs. Une entreprise privée n‘ a pas de culture du risque et ne croit en un projet que si celui-ci est financé par l‘Etat, avec un risque zéro. En ce qui concerne les prêts des agences de soutien, ils posent comme problème, le fait que le prêt ne concerne que les équipements, et non les besoins de trésorerie. Le jeune entrepreneur doit, donc forcément, mettre son argent personnel pour son besoin en fonds de roulement»
M Sayoud explique, aussi, que l‘entreprise a beaucoup à gagner «si elle était moins timorée outre que le suivi des start-up renforce son avantage concurrentiel, car il lui permet d’identifier celles innovantes et les technologies sur lesquelles elles s’appuient».
Pour M. Billel Aouali, économiste et consultant, «les relations entre start-up et entreprises doivent connaitre un dynamisme important. L’entreprise doit prendre conscience de la nécessité de faire évoluer leurs processus et modes d’innovation et d’adopter de nouveaux modèles d’organisation. Dès le début, les rapports doivent être clairs. Les uns, en présentant leur business-plan, doivent convaincre les investisseurs de la rentabilité de leur projet et leurs interlocuteurs selon la valeur du projet décideraient en fonction de son intérêt économique, d’entrer dans le capital de cette petite entreprise. Mais pour cela, l ‘entreprise doit pouvoir avoir la possibilité de la faire, et ne pas attendre une décision administrative».
R. H.