La réforme et la modernisation du secteur bancaire est en marche. Considérée comme l’une des priorités du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, la digitalisation des banques publiques notamment entre dans une nouvelle phase. En effet, les six institutions bancaires publiques seront dotées par de nouveaux systèmes d’information intégrés, leurs permettant d’améliorer significativement leur performance, tant au niveau interne par la numérisation des opérations de la banque, qu’au niveau externe par l’amélioration des services aux clients.
Par Akrem R.
Ce dernier reste la principale préoccupation des pouvoirs publics, aspirant à la récupération des fonds circulant dans la sphère parallèle.
Quantifiée à plus de 90 milliards de dollars par le chef de l’Etat, la reconquête de ces importantes sommes d’agent nécessite des actions concrètes.
La digitalisation du système bancaire avec des facilitations pour les détenteurs de ces fonds, sont, ainsi, recommandées par les experts.
Des orientations claires ont été données par le Président Tebboune à l’exécutif afin d’atteindre l’objectif escompté, avant de passer à une action «radicale» pouvant aller jusqu’au changement de la monnaie.
Une option écartée dans l’immédiat, mais une fois le processus de numérisation et de digitalisation des différentes opérations bancaires et financières mené à son terme, les pouvoirs publics seront contraints de passer à cette action coûteuse mais «efficace», lorsque toutes les conditions seront réunies.
Le cap est donc fixé par les banques publiques qui multiplient leurs actions afin d’améliorer la qualité de service, tout en se rapprochant davantage des citoyens.
Outre la digitalisation des services et l’innovation, les banques poursuivent également leur déploiement. Chaque année, en effet, de nouvelles agences sont ouvertes à travers les quatre coins du pays.
Une démarche qui s’inscrit en étroite ligne avec les ambitions et engagements du gouvernement, visant à l’amélioration de la qualité de service du citoyen.
Alors que trois banques publiques en disposent déjà, à savoir, la Banque de l’agriculture et du développement rural (Badr), la Caisse nationale d’épargne et de prévoyance (Cnep-Banque) et la Banque de développement local (BDL), trois autres ont lancés les procédures pour s’équiper d’un système d’information intégré.
C’est ce que le ministre des Finances, Laaziz Faid, a annoncé dans un entretien accordé à la revue Indjazat. Il a fait savoir que les procédures nécessaires (appels d’offres) ont été lancées par la BNA, CPA et BEA pour s’équiper de ce système, appelé Global banking.
En attendant l’acquisition de systèmes d’information intégrés, ces trois banques, ont initié divers projets internes, qui ont permis « la centralisation » de leurs systèmes d’information actuels, selon le ministre.
Ce dernier a souligné que l’intégration de ce système au niveau des banques apportera « une valeur ajoutée significative», précisant que le processus de digitalisation des établissements bancaires et financiers en Algérie a réalisé « des progrès significatifs ces dernières années », à l’image du développement des moyens de paiement et la digitalisation des services bancaires.
Le nombre de transaction à distance (DAB, TPE et via internet) est en nette progression, mais qui reste en deçà des attentes.
L’augmentation du nombre de guichet automatique bancaire a contribué à l’amélioration de la qualité de service au niveau des banques.
La sensibilisation pour booster le paiement en ligne
Cependant un grand travail reste encore faire en matière de sensibilisation des clients sur la nécessité d’utiliser les nouveaux services innovants, réduisant le recours au cash.
Actuellement près de 17 millions de détenteurs de cartes bancaires (4 millions de CIB) et Edahabia (13 millions), sont en circulation. Un grand nombre de détenteurs de ces cartes l’utilisent uniquement pour le retrait de l’argent liquide.
Une vaste campagne de sensibilisation sur la promotion de nouveaux services bancaires digitaux et notamment le paiement à distance, sera lancée en septembre prochain par l’association des banques et établissements financiers (ABEF) en partenariat avec l’association des commerçants.
Dans ce sillage, il a révélé que le ministère envisageait de lancer plusieurs campagnes de sensibilisation et de formation aux services numériques, pour accompagner les changements induits par cette digitalisation, et pour amener les citoyens à adopter les nouveaux produits.
À travers ces actions, le ministère veut promouvoir l’inclusion financière et stimuler l’économie nationale.
À cet effet, il est nécessaire que les banques puissent se déployer plus largement au niveau national, en assurant une présence au niveau des nouveaux sites de concentrations urbaines et, également, au niveau des nouvelles wilayas.
Et pour répondre aux besoins croissants du secteur financier «des directives ont été formulées à l’ensemble de la place bancaire afin de redoubler d’efforts pour s’orienter vers les technologies les plus innovantes en matière de digitalisation des prestations et produits bancaires, et de veiller à maintenir une infrastructure technique robuste», a-t-il ajouté.
Des investissements importants ont été engagés, rappelle-t-on, afin d’améliorer l’efficacité opé- rationnelle, la sécurité des données et d’offrir des services bancaires en ligne plus développés.
Le ministre avait exhorté, auparavant, l’ensemble de la place à redoubler d’efforts pour s’orienter vers les technologies les plus innovantes en matière de digitalisation des prestations et produits bancaires et à veiller à maintenir une infrastructure technique robuste pour répondre aux besoins croissants du secteur financier.
Interrogé sur la mise en place du switch mobile pour l’interopérabilité des paiements mobiles, le ministre a affirmé que ce service «promet de révolutionner le secteur financier et bancaire en Algérie en offrant aux citoyens des services numériques rapides, faciles à utiliser et sécurisés».
A. R.