En 2023, les recettes budgétaires totales de l’Etat ont enregistré une augmentation appréciable de 12,54 % par rapport à l’année 20202, passant de 9 524,14 milliards de dinars à 10 718,05 milliards, soit une hausse de 1 193,92 milliards de DA. Rapportées au PIB, les recettes budgétaires se sont améliorées de 3,15 points de pourcentage, passant de 29,74 % en 2022 à 32,89 % en 2023, selon les derniers chiffres de la Banque d’Algérie publiés dans son rapport annuel 2023 sur l’évolution économique et monétaire.
Par Akrem R.
L’analyse de la composition des recettes révèle une évolution remarquable de leur structure.
En effet, la part des recettes hors hydrocarbures dans les recettes totales a connu une progression sensible atteignant 47,97 % en 2023, contre 42,17 % en 2022, soit une augmentation de 5,8 points de pourcentage.
Ceci témoigne sur l’efficacité du plan du gouvernement pour la diversification de l’économie nationale qui commence à prendre forme.
En effet, des mesures importantes ont été prises par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour la diversification de l’économie nationale et surtout des sources de financement alternatives aux hydrocarbures.
La part des recettes des hydrocarbures dans les recettes totales a reculé en passant de 57,83% en 2022 à 52,03% en 2023, soit une baisse de près de 5%.
En outre, en dépit de cette baisse, la part des recettes des hydrocarbures dans les recettes totales est prédominante, et continue de représenter l’essentiel des recettes budgétaires.
Selon la même source, les recettes des hydrocarbures ont connu une quasi-stagnation entre 2022 et 2023 (+ 1,26%). Elles sont passées de 5 507,68 milliards de dinars en 2022 à 5 576,98 milliards de dinars en 2023, ne contribuant ainsi qu’à hauteur de 5,80 % à la hausse des recettes totales.
Par ailleurs, les recettes hors hydrocarbures ont enregistré une croissance appréciable de 28 % en 2023 par rapport à l’année 2022, passant de 4 016,46 milliards de dinars à 5 141,07 milliards de dinars.
Par conséquent, leur part dans les recettes totales s’est nettement accrue atteignant 47,97 % en 2023 contre 42,17 % en 2022.
Cette dynamique positive des recettes hors hydrocarbures a joué un rôle crucial dans l’augmentation des recettes budgétaires totales en 2023.
En effet, elles ont contribué à hauteur de 94,20 % à la hausse des recettes totales en 2023, dé- montrant ainsi leur importance en tant que source des recettes budgétaires.
En outre, les recettes hors hydrocarbures continuent à constituer un pilier essentiel au titre du financement des dépenses budgétaires, en affichant un taux de couverture de 43,86 % des dé- penses budgétaires totales en 2023, un niveau supérieur à celui de 2022 (40,42 %).
Cette évolution témoigne de la capacité des recettes hors hydrocarbures à soutenir les dépenses publiques en contexte de forte croissance économique hors hydrocarbures, même face à la volatilité des recettes des hydrocarbures.
Huasse des recettes fiscales de près de 17%
En 2023, les recettes fiscales ont enregistré une augmentation de 16,99 % par rapport l’année 2022. Cette progression, qui s’élève à 507,61 milliards de dinars, a porté les recettes fiscales à 3 495,58 milliards de dinars, contribuant à hauteur de 42,52 % à la hausse des recettes budgétaires totales en 2023.
Malgré cette hausse, la proportion des recettes fiscales dans les recettes budgétaires hors hydrocarbures a diminué, passant de 74,39 % en 2022 à 67,99 % en 2023.
En 2023, la structure des recettes fiscales a connu une relative stabilité par rapport à l’année 2022.
Deux catégories d’impôts continuent de dominer la structure des recettes fiscales, à savoir les impôts sur le revenu et les impôts sur la consommation.
En effet, les impôts sur le revenu représentent la principale source de recettes fiscales, avec une part de 44,69 % du total des recettes fiscales.
Cette prédominance est soutenue par la hausse des impôts sur le revenu global (IRG) appliqués aux salaires, qui ont atteint 892,43 milliards de dinars en 2023 et ce, suite essentiellement aux augmentations des salaires, et de l’impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) qui ont affiché 529,39 milliards de dinars à la même période, dénotant d’une reprise certaine de l’activité économique.
Les impôts sur la consommation, quant-à-eux, constituent la deuxième source de recettes fiscales, avec une part de 40,03 % du total des recettes fiscales.
Cette catégorie englobe la TVA sur les importations qui s’élève à 588,08 milliards de dinars en 2023, la taxe sur la valeur ajoutée intérieure (TVA), soit 444,35 milliards de dinars et la taxe sur les produits pétroliers (TPP) qui s’élève à 189,89 milliards de dinars.
La catégorie « Autres » regroupe un ensemble de recettes fiscales variées, tel que l’impôt sur le capital, les droits de douane, les droits d’enregistrement et les Produits des amendes, autres impôts et taxes. En 2023, cette catégorie représentait 15,29 % du total des recettes fiscales.
En 2023, l’ensemble des catégories composant les recettes fiscales ont enregistré une hausse par rapport à l’année 2022.
Cette performance positive s’explique par la croissance de chacune des composantes, contribuant ainsi à la dynamique globale des recettes fiscales.
Parmi les différentes catégories de recettes fiscales, les impôts sur le revenu se distinguent en affichant la plus forte augmentation, avec un taux de croissance de 29,97 % en 2023 par rapport à l’année 2022.
Cette hausse significative des impôts sur le revenu est essentiellement due à l’augmentation des salaires, notamment dans la fonction publique.
Outre les impôts sur le revenu, les autres catégories de recettes fiscales ont également enregistré une croissance positive en 2023.
Les impôts sur la consommation ont affiché une hausse de 11,45 %, tandis que les droits de douane et assimilés ont connu une augmentation de 4,95 %.
De plus, les autres impôts et taxes ont enregistré une progression significative de 28,04 % et les impôts sur le capital ont affiché une hausse de 18,27 %.
En somme, avec les réformes structurelles engagées et la relance de l’investissement productif contribuera à l’amélioration de recettes de l’Etat et la réduction progressive de la prédominance des hydrocarbures le financement du budget de l’Etat.
A. R.
