Les prix du pétrole sont au plus haut de leur niveau depuis 7 ans. Du fait des tensions géopolitiques et des interruptions de production, les prix du Brent et du WTI ont atteint respectivement 88,13 et 85,74 dollars mardi dernier. Une donne, qui, si elle est évidemment une bonne nouvelle pour l’Algérie, n’en demeure pas moins à double tranchant, tant des observateurs craignent qu’elle n’incite à un fléchissement de la détermination affichée par les autorités quant à poursuivre les réformes structurelles de l’économie nationale…
Par Akrem R.
Pour de nombreux analystes, les prix du baril de brut pourraient bientôt dépasser les 90 dollars, voire, atteindre les 100 dollars. Un prix qui va certainement arranger les affaires des pays producteurs, à l’instar de l’Algérie.
Des recettes en plus seront engrangées dans les prochains mois, tout en sachant que le prix de référence du baril dans la LF 2022 est de 50 dollars. L’Algérie gagnera, ainsi, quelque 30 dollars de plus sur le un million de barils, exporté annuellement.
Selon l’expert en économie, Hamza Boughadi, le Trésor public sera en situation de confort par rapport à la période du début de la pandémie où les prix du pétrole avaient atteint le plancher (moins de 25 dollars). Les conséquences ont été catastrophiques sur la situation financière du pays, du fait que la manne pétrolière représente plus de 98% de nos rentrées. Sans la politique de rationalisation de dépenses prônée par le gouvernement, à travers le gel de beaucoup de projets d’infrastructures notamment, mais aussi, la réduction des importations (assainissement du commerce extérieur), le pays aurait été contraint à l’endettement extérieur.
C’est pour cela, estimera notre interlocuteur, que cette hausse des prix du pétrole ne doit pas freiner la mise en œuvre du Plan de relance (2020-2024) par le gouvernement. « Nous serons, certainement, dans une situation favorable, grâce à laquelle le gouvernement pourrait avec plus d’aise poursuivre ses efforts pour le développement local et l’amélioration de la situation socioéconomiques du pays d’une manière générale ainsi que relancer les projets d’infrastructures de base gelés, suite à la crise de 2019, et combler le déficit prévu dans la révision de la grille des salaires (suppression de l’IRG et revalorisation de la note indiciaire). Mais, nous ne devons pas oublier nos réformes structurelles pour la diversification de l’économie nationale», a-t-il insisté. L’expert a suggéré au gouvernement de maintenir la même dynamique de 2021, où des efforts énormes ont été consentis pour l’augmentation des exportations hors hydrocarbures, en réalisant pour la première fois, 4,5 milliards de dollars.
Pour l’année courante, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a déjà fixé le cap, en annonçant la poursuite des réformes économique, tout en développant nos exportations hors hydrocarbures. L’objectif de 7 milliards de dollars est d’ores et déjà fixé. Ceci dit, le chef de l’Etat est déterminé à réduire notre dépendance des hydrocarbures durant les prochaines années, afin d’augmenter notre résilience face à d’autres éventuels chocs pétroliers à l’avenir, du fait que le marché est toujours en fluctuation. « Nous devons tirer profit de cette situation financière favorable pour l’amélioration de nos taux de croissance, la création de beaucoup d’entreprises créatrices de richesses pour répondre à la demande locale et aller chercher des marchés à l’international. Il ne faut pas qu’il y’ait du relâchement et les ressources financières doivent être optimisées», Préconise Hamza Boughadi.
A. R.
L’Algerie exporte aux alentours de 1 million de barils/jour de brut et non par an.
Ca nous fait un gain de 30 millions de $ / jour.
Mais ce n’est pas cela qui va accélérer le lancement des grandes infrastructures publiques qui sont des projets structurants.
Attendre l’embellie financière alors que les couts augmentent, il est donc preferable de s’endetter à l’international et de réaliser vite !.
Ne pas financer à l’international nous a couté plus cher, car personne ne vous surveille, l’absence des bailleurs de fonds a permis tous les excès et les magouilles des vingt dernières années.