Les prix de certains produits alimentaires en augmentation : Les raisons de la hausse

Les prix de certains produits alimentaires en augmentation : Les raisons de la hausse

Au niveau de la wilaya d’Alger, l’indice brut des prix à la consommation de la ville d’Alger enregistre une hausse de 1,3 % en juin 2024 par rapport au mois précédent. Il y a lieu de noter que le même mois de l’année précédente s’est caractérisé par une baisse de 0,2 % (juin 2023 par rapport à mai 2023). Cette hausse de +1,3 %, bien au-delà de celle observée au mois précédent (+0,1%), résulte essentiellement par l’augmentation des prix des biens alimentaires qui affichent une variation assez prononcée de +2,6%, précise l’ONS.

Par Akrem R.

En effet, les prix des produits agricoles frais inscrivent une hausse remarquable de 5,0 %, et ce, en raison de l’augmentation des prix d’un ensemble de produits, notamment la viande rouge (+5,0%) et les fruits et légumes (+13,9% et +6,2%), respectivement.

Sur le marché, les prix des viandes rouges locales sont toujours en hausse, variant entre 1600 à 2500 DA/Kg, et ce, malgré l’injection sur le marché national de quantités importantes provenant de plusieurs pays (Amérique latine, Espagne, Brésil et autres).

Ce qui témoigne de la difficulté profonde que connaît la filière. Des mesures ont été prises pour remédier à cette situation, à travers l’augmentation de l’aide de l’Etat aux éleveurs et l’encouragement des opérateurs à investir dans ce créneau porteur.

Un ambitieux projet d’investissement d’un montant de 3,5 milliards de dollars sera lancé incessamment avec les Qataris pour la production de la poudre de lait mais également de la viande rouge.

C’est à travers ce genre de projet intégré que l’Algérie renforcera sa sécurité alimentaire et surtout maîtrisera la chaîne de production et de distribution qui restent le maillon faible.

Des efforts sont donc à prendre dans ce sens, en encourageant notamment la grande distribution.

Un nouveau règlement est en cours d’élaboration par le gouvernement, facilitant l’investissement aux opérateurs économiques nationaux et étrangers.

D’ailleurs, la multiplication des intervenants tout au long de la chaîne de distribution, les prix des produits agricoles (fruits et légumes) ont généré une hausse importante durant ce mois de juin.

À titre d’exemple, le prix de la pomme de terre frôle les 120 DA/kg alors qu’auparavant, son prix ne dépassait pas les 80 DA/KG.

Une situation qui ne peut être expliquée que par la non maîtrise de la chaîne de distribution, d’autant que la production est abondante.

«Après des hausses relativement modérées observées les deux mois précédents (+0,6% et +0,1%), avril et mai, respectivement, les prix des biens alimentaires se renchérissent notablement de 2,6% au mois de juin 2024. Cette tendance (+2,6%), s’explique particuliè- rement par l’augmentation des prix des produits agricoles frais qui inscrivent un taux de +5,0%», précise l’ONS.

Les produits les plus concernés par cette tendance sont principalement, la viande rouge (+5,0%) et les légumes (+6,2%).

Les prix du poulet et des œufs en baisse

En revanche, des baisses plus ou moins importantes sont relevées sur d’autres produits, tels que, la viande de poulet et les œufs (respectivement – 8,6% et -2,2%).

Ce recul s’explique par les efforts consentis par l’Etat dans cette filière, dont des aides importantes ont été accordées aux aviculteurs.

Toutefois, des experts mettent en garde quant à l’effondrement des prix sur le marché qui aura des conséquences néfastes sur l‘ensemble de la filière.

En effet, la baisse des prix des viandes blanches et des œufs découragera les éleveurs qui font face, déjà, à de multiples contraintes.

La solution réside dans la maîtrise de l’offre et de la demande, en développant également la filière de la transformation et de l’export afin d’absorber les excédents.

Par ailleurs, les prix des biens alimentaires industriels accusent une légère baisse de 0,1 %.

Augmentation des prix des biens alimentaires industriels

Les prix des produits alimentaires industriels enregistrent une légère baisse de 0,1%. En juin 2024 et par rapport à juin 2023, l’évolution des prix des biens alimentaires inscrit une augmentation de 4,5%.

Les prix des produits agricoles frais observent une hausse de 7,2%, avec +14,7% pour la viande et abats de mouton.

A un degré moindre, les prix des biens alimentaires industriels observent une hausse de 1,4% avec un taux très prononcé de +30,6% pour le café, thé infusion.

Un paquet de 250 gramme du café est cédé actuellement à près de 430 DA alors qu’avant il ne dépassait pas les 300 DA ! Une hausse qui s’expliquerait par une flambée des prix de ce produit très prisé par les Algériens à l’international.

Face à cette situation, le gouvernement a pris une série de mesures pour en atténuer l’impact sur les ménages.

Lors d’une réunion interministérielle, en effet, plusieurs mesures ont été décidées, notamment l’accompagnement fiscal des opérateurs économiques en activité dans ce secteur, le plafonnement des marges bénéficiaires à l’importation et à la distribution en gros et au détail et l’affectation d’un circuit vert aux importateurs par les services des Douanes pour faciliter les procédures d’importation de ce produit.

Baisse de l’inflation à 6,4% en juin

Quant aux prix des produits manufacturés et des services, ils varient de +0,2 % et de +0,1 % respectivement. Corrigé des variations saisonnières, l’indice des prix à la consommation enregistre, pour ce mois de juin 2024, une hausse de 1,5 % par rapport au mois précédent.

En juin 2024 et par rapport au même mois de l’année précédente, l’évolution des prix des produits manufacturés est de 5,1%, celle des services est de 2,4%.

En somme, et en dépit de ces augmentation conjoncturelle des prix, le rythme d’inflation poursuit sa tendance baissière, passant de 6,8% en mai dernier à 6,4% en juin 2024.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune avait déclaré que l’Etat poursuivra ses efforts pour la réduction au maximum du rythme de l’inflation au moins à 4%.

L’entrée en production de plusieurs projets d’investissements industriels et agricoles contribuera à l’augmentation de la production nationale et à la baisse des prix sur le marché.

A. R.

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