Le milieu rural est un lieu de vie, de solidarité, de proximité avec la nature, un lieu où se développe l’économie. La présence de la population en milieu rural est cependant fortement influencée par les contraintes qui pèsent sur cet espace.
Synthèse Nadia B.
L’éventualité de voir ce dernier déserté par la population affecte fortement les deux fonctions de la campagne : «Site d’hébergement et aire de production», dont le degré d’incidence varie selon le niveau du revenu tiré de son activité dans le créneau agriculture ; la manière dont les départs se manifestent ; la forme avec laquelle ils s’extériorisent (importance du mouvement).
Si les situations vécues dans le temps sont variées, les effets ressentis à l’inverse sont les mêmes, à savoir, l’amenuisement de la population soit par l’exil international, en rejoignant les pays riverains où les possibilités de tirer un dividende financier existent ; l’exode interne, en s’installant au niveau des périphéries urbaines (causes économiques) et l’absence de sécurité (exactions et démesures).
Pour se prémunir des conséquences résultant du phénomène de déplacement de la population au plan spatial, le milieu rural doit jouir de conditions matérielles acceptables ; offrir des revenus qui puissent couvrir les besoins de la population ; garantir l’offre d’emploi à la force de travail rurale, ce qui permet de la pérenniser dans cet espace, de rajeunir la main d’œuvre et de soulager les zones d’accueil. Ces retombées sont l’œuvre de l’application d’un plan de développement rural et agricole.
Pour stabiliser donc le déplacement de la population rural, il y a lieu d’engager une politique d’équilibre régionale plaçant l’homme au cœur du développement économique et social, où le lieu d’existence de l’homme se verrait valoriser pour pouvoir le fixer durablement, ont développé deux chercheurs, à savoir HAICHOUR Seddik et HOMIDA Mokhtar de l’Université de Djelfa.
Cette approche, même si son effet n’est pas immédiat, a l’inestimable avantage d’aller au fond du problème de la désertion du monde rural, en portant le développement, là où son absence ou son insuffisance pousse l’homme à déserter les lieux.
Aussi, si elle ne concerne pas ceux qui ont déjà fait le choix d’abandonner la campagne pour fixer leur destin ailleurs, elle se propose de dissuader un éventuel départ, sinon de le stabiliser.
Dans une publication placée sous le thème : «Les motivations de la mobilité de la population rurale algérienne : quels moyens pour stabiliser les flux ?», les deux chercheurs ont recommandé au pouvoir public l’adoption d’une politique stimulatrice que renforce une approche audacieuse.
Cette projection passe par une reconfiguration de la campagne, à travers : «La mise en place d’unités de production agricole relevant du domaine de l’État sur les terres abandonnées par colons et gérées selon le modèle de l’autogestion ; la création de coopératives agricoles sur les terres nationalisées relevant du domaine privé, après application de la révolution agraire et l’émergence d’un appareil de soutien à la production agricole».
A travers cette modalité, il est visé la relance de la production agricole et la stimulation de l’animation au sein du milieu rural, objectifs qui n’ont pu malheureusement être atteints, en raison du manque d’adeptes en milieu agricole. Cela revient à l’inadéquation des fondements du projet initié avec les aspirations du monde rural et des travailleurs agricoles.
Rendre au milieu rural sa dynamique économique
Espérer rendre au milieu rural sa dynamique économique impose de fixer durablement l’homme à son terroir, opération qui nécessite un allégement des pénibilités lui permettant de mener une vie saine, productive, en harmonie avec la nature.
Les commodités recherchées portent sur l’amélioration des conditions de vie de la population en milieu rural, en faisant en sorte à satisfaire ses besoins et à se préoccuper davantage de ses aspirations.
Leur matérialisation sur terrain englobe une série d’actions portant sur différents volets. En effet, le premier porte sur l’amélioration de la qualité de la vie, en facilitant le quotidien des ruraux par : le branchement aux différents réseaux (eau, électricité, gaz, assainissement) ; l’extinction de l’isolement (route carrossable, disponibilité de moyens de transport) ; la facilitation d’accès aux divers services (antenne communale, poste, salle de soin) ; la scolarisation des enfants avec des camarades de même profil pour faciliter leur insertion dans le milieu scolaire ; le bénéfice des technologies avancées (internet),….etc..
Le second concerne les aspects sociologiques et culturelles (organisation sociale, lieux, us et coutume, fêtes religieuses et traditionnelles) lesquels renseignement parfaitement sur l’identité de la société.
L’attachement à ces valeurs soutient le phénomène d’attraction des ruraux en direction de la campagne et aide à renforcer la fragilité des liens avec cette dernière.
Le troisième se rapporte aux spécificités de la campagne (Faible densité, disponibilité du foncier et d’une main d’œuvre conséquente) ; aux richesses naturelles qu’elle engrange (multiplicité des paysages aux caractéristiques et potentialités variées (environnementaux, agricoles, touristiques, récréatives, sportives) ; aux opportunités agricoles offertes, indicateurs qui peuvent susciter l’attrait des ruraux en direction de la campagne.
Selon ces deux chercheurs, la prise en compte de tous ces paramètres permet de créer les conditions optimales d’une promotion sociale et culturelle de l’homme, capacité qui renforce son attachement à son terroir.
N. B.