Les matières premières étaient en baisse générale en 2023 : Les signes de reprise se dessinent

Les prix des matières premières ont connu une forte baisse en 2023, sous l’effet du ralentissement de l’activité économique mondiale, des conditions climatiques favorables et d’une réorientation des flux commerciaux. Selon la Banque mondiale, les cours mondiaux de l’ensemble des matières premières devraient globalement refluer de 21% en 2023 par rapport à l’année écoulée, ce qui représente la plus forte chute depuis la pandémie du coronavirus. Les prix de l’énergie devraient chuter de 26% cette année, tandis que ceux des produits non-énergétiques devraient reculer de 18%. Les prix des produits alimentaires devraient baisser de 12%, ceux des métaux de 16% et ceux des métaux précieux de 10%.

Par Amel Sadaoui

Toutefois, les perspectives pour 2024 sont plus optimistes, avec une stabilisation des prix des matières premières, voire une légère remontée pour certains produits. La reprise de la demande, notamment dans les pays émergents et en développement, devrait soutenir les cours, ainsi que la résolution de certains facteurs de perturbation, tels que les tensions géopolitiques, les problèmes logistiques ou les pénuries de main-d’œuvre.

La Banque mondiale prévoit une hausse de 2% des prix de l’énergie, de 1% des prix des produits non-énergétiques, de 3% des prix des produits alimentaires, de 2% des prix des métaux et de 4% des prix des métaux précieux en 2024.

Tendances différentielles en ce mois de novembre

Parmi les matières premières les plus suivies par les investisseurs, on peut distinguer plusieurs tendances en ce mois de novembre 2023. Le pétrole brut, qui a atteint des niveaux record en octobre, a légèrement reculé, sous l’effet d’une augmentation de l’offre de l’OPEP+ et d’une demande plus faible en raison de la crise énergétique en Europe et en Chine.

Le Brent s’échange autour de 81,28 dollars le baril, tandis que le WTI se négocie autour de 76,36 dollars le baril. Le gaz naturel, qui a connu une flambée des prix en raison de la pénurie d’approvisionnement et de la forte demande hivernale, a également baissé, passant de 6,32 dollars le million de BTU début novembre à 2,85 dollars le million de BTU fin novembre2. Le charbon, qui a profité de la demande chinoise et indienne, a en revanche maintenu son niveau élevé, à 40 dollars la tonne.

Les métaux industriels, qui avaient souffert de la baisse de l’activité manufacturière et de la réduction des stocks, ont rebondi en novembre, portés par l’espoir d’une reprise de la demande et par des facteurs techniques. Le cuivre, qui est considéré comme un baromètre de la santé économique, a gagné 1,61% sur le mois, à 8 252,84 dollars la tonne2.

L’aluminium, qui a bénéficié de la réduction des capacités de production en Chine pour des raisons environnementales, a progressé de 0,12%, à 1 715 dollars la tonne2.

Le zinc, qui est utilisé dans la construction et l’automobile, a perdu 2,86%, à 2 499,50 dollars la tonne2. Le nickel, qui est un composant essentiel des batteries électriques, a chuté de 3,11%, à 16 428,50 dollars la tonne2.

Performances mitigées pour les métaux précieux et les produits agricoles

Les métaux précieux, qui sont traditionnellement considérés comme des valeurs refuges en période d’incertitude, ont affiché des performances mitigées en novembre.

L’or, qui avait souffert de la hausse des taux d’intérêt et du renforcement du dollar, a repris des couleurs, gagnant 0,60%, à 1 992,05 dollars l’once. L’argent, qui a une double fonction de métal industriel et de métal précieux, a reculé de 0,21%, à 23,68 dollars l’once.

Le platine, qui est utilisé dans les pots catalytiques des véhicules à moteur thermique, a augmenté de 2,62%, à 930,13 dollars l’once2.

Le palladium, qui est utilisé dans les pots catalytiques des véhicules à essence, a baissé de 1,04%, à 1 047,50 dollars l’once.

Les produits agricoles, qui sont soumis aux aléas climatiques et aux fluctuations de la demande, ont connu des évolutions contrastées en novembre. Le blé, qui est la principale céréale consommée dans le monde, a perdu 0,98%, à 5,55 dollars le boisseau.

Le maïs, qui est utilisé comme aliment pour le bétail et comme biocarburant, a cédé 0,16%, à 4,70 dollars le boisseau. Le soja, qui est utilisé comme source de protéines végétales et comme huile, a gagné 0,78%, à 8,43 dollars le boisseau.

Le café, qui est la boisson la plus consommée au monde, a bondi de 81,33%, à 1,69 dollar la livre, en raison de la sécheresse au Brésil, premier producteur mondial. Le cacao, qui est la matière première du chocolat, a grimpé de 69,47%, à 4 118 dollars la tonne, en raison de la forte demande et des craintes sur l’offre en provenance de la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial.

Le sucre, qui est utilisé comme édulcorant et comme biocarburant, a flambé de 120,76%, à 0,28 dollar la livre, en raison de la baisse de la production au Brésil et de la hausse de la demande en Inde et en Chine.

En conclusion, les marchés des matières premières ont été marqués par une baisse générale des prix en 2023, mais des signes de reprise se dessinent pour 2024, avec une stabilisation ou une légère hausse des cours.

Les investisseurs devront rester attentifs aux évolutions de la conjoncture économique, aux tensions géopolitiques, aux problèmes logistiques et aux facteurs climatiques, qui peuvent avoir un impact significatif sur les prix des matières premières.

A. S.

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