Les exportations de l’Algérie en hydrocarbures en nette amélioration. Durant les cinq mois de l’année en cours, elles ont, déjà atteint, les 12,5 milliards de dollars, selon les derniers chiffres dévoilés par le ministère de l’Energie. Ce montant devrait s’accroitre à 15 milliards de dollars à fin juin, a fait savoir Miloud Medjahed, directeur général de la prospective au ministère de l’Energie.
Par Akrem R.
Ces résultats ont été consolidés grâce à l’amélioration des prix sur les marchés mondiaux et l’augmentation également des volumes exportés.
À titre d’exemple, les exportations algériennes en gaz ont enregistré un boom de 130% durant les 4 premiers mois de 2021, par rapport à la même période de 2020, affirme le même responsable. «La production nationale en hydrocarbures (pétrole et gaz) a enregistré une hausse de 14% et les exportations ont connu pour leur part, une hausse de 24 % (en volume).
La Sonatrach a réalisé un chiffre d’affaires de 10,5 milliards de dollars en avril, 12, 5 milliards en mai, et devrait atteindre les 15 milliards en juin. En effet, si les prix du baril se maintiennent autour des 60 à 70 dollars, nos exportations en hydrocarbures seront entre 25 à 30 milliards de dollars», a-t-il détaillé, vendredi soir, lors d’une émission TV.
S’agissant des volumes de la production nationale, Amine Rameny, directeur à la Direction générale des hydrocarbures au ministère de l’Energie, a relevé que 61,9 millions de tonnes Tep, ont été produites durant les 4 premiers mois de 2021, soit, en hausse de 3% par rapport à la même période de l’année précédente. Parmi ces quantités, 32,5 millions de tonnes Tep, ont été exportées, dont 4,8 millions Tep en pétrole, 4,9 millions de tonnes Tep raffinées et 20 milliards de m3 en gaz naturel et liquéfié.
«Comparativement à la même période de 2020, nos exportations ont connu une nette amélioration, notamment en gaz, et ce, grâce au rétablissement de l’économie mondiale et le retour de la croissance», précise-t-il. Ces résultats, plus au moins positifs, consolident les efforts et la position de la compagnie nationale, Sonatrach, sur le marché international. La plupart des ventes de l’Algérie se fait avec les pays de l’Europe, avec les trois gazoducs liant l’Algérie à l’Italie et l’Espagne. Sonatrach a procédé, depuis 2020 au renouvèlement de ses contrats de gaz de long terme (10 ans) avec les compagnies Naturgy (Espagne), Galp (Portugal), Botas (Turquie), ENI et Enel (Italie).
Baisse de 68% du déficit de la balance commerciale
Outre ce marché traditionnel pour l’Algérie, la compagnie nationale opère, également, sur le marché spot, en exportant vers la Chine, Singapour, la Corée du Sud et le Japon. Le DG de la prospective au ministère de l’Energie, Miloud Medjahed, a rappelé que la stratégie de la tutelle vise, en premier, à répondre à la demande locale sur le long terme et l’augmentation des exportations en vue de mobiliser de nouvelles devises et faire réduire le déficit de la balance des paiements. Durant les 5 premiers mois de l’année en cours, le déficit de la balance commerciale a déjà enregistré une baisse de 68%, passant à -1,3 milliard de dollars, avec des importations de 15,2 mds USD, des exportations d’hydrocarbures en hausse de +32,7% et des exportations hors hydrocarbures en progression de +81,71%, selon un bilan établi par le ministère des Finances.
C’est un bon signe pour le futur Exécutif, qui aura la mission de la mise en œuvre du Plan de relance économique du pays, visant à mettre sur pied un nouveau modèle économique diversifié. Cette «aisance» financière, lui permettra d’amorcer des réformes économiques progressives loin de toutes pressions.
«L’année 2021 devra être consacrée à la stabilisation des fondamentaux de notre économie, à travers un retour progressif de l’activité économique à des niveaux permettant le rattrapage des pertes subies en 2020 et une atténuation des déséquilibres internes et externes des comptes de l’Etat», a avancé également le département d’Aymen Benabderrahmane.
Pétrochimie : Transformer 50% de la production nationale
La valorisation des produits pétroliers et gaziers est l’une des priorités de l’Algérie. Actuellement, seulement 30% de la production nationale en pétrole et gaz est transformé. Un niveau faible par rapport aux potentialités de l’Algérie. Le ministère de l’Energie a tracé un objectif pour la transformation de 50% de la production nationale en hydrocarbures, a annoncé Miloud Medjahed, directeur général de la prospective au ministère de l’Energie.
En effet, la valorisation de nos produits bruts permettra d’augmenter nos recettes et la création de postes d’emploi. «L’exportation d’une tonne en pétrole raffinée ou gaz transformée, apportera le double ou le triple de la valeur d’un produit brut», a-t-il souligné. L’année 2021 a vu le lancement d’un programme d’investissement d’une valeur de 4 milliards de dollars à court terme. Ces projets, dira Amine Rameny, directeur à la Direction générale des hydrocarbures au ministère, participeront à l’augmentation des recettes de l’Etat, notamment, en devises.
Un projet est en cours de réalisation avec un partenaire étranger ici en Algérie et le deuxième, en Turquie, indique-t-il, sans donner plus de détails. Les projets de raffinage réalisés ces dernières années, ont permis à l’Algérie de réduire sa facture en produits lubrifiants de 80% et d’économiser 280 millions de dollars. Quant au carburant, la Sonatrach a relevé le défi en répondant à la demande du marché local sans recourir à l’importation, et ce, malgré l’augmentation de la consommation en essence de 40% durant ces 4 premier mois de 2021.
Selon le même responsable, les automobilistes ont consommé 1,13 millions tonnes en essence et 3,3 millions tonne en diesel (mazout). En outre, l’investissement en masse dans la pétrochimie réduira la dépendance de l’Algérie à l’étranger en matière de plusieurs produits, essentielles pour l’industrie. Pour cela, il est nécessaire de définir une véritable stratégie pour la pétrochimie, tout en sélectionnant des partenaires étrangers, garantissant un transfert de technologie pour l’Algérie, a recommandé Ahmed Saouahlia, enseignant universitaire. La pétrochimie est un domaine complexe qui nécessite, dira-t-il, à la fois, des investissements colossaux, que l’Etat n’est pas en mesure de prendre en charge, à elle seule, outre, des technologies de pointe.
A. R.