Les capacités installées en Algérie dépasseraient à terme les 4 000 MW : Les EnR en plein essor

Les capacités installées en Algérie dépasseraient à terme les 4 000 MW : Les EnR en plein essor

L’Algérie accélère sa transition énergétique. Des progrès ont été enregistrés dans le domaine des énergies renouvelables, en matière de déploiement sectoriel, de développement du tissu industriel et des services ainsi que l’évolution du capital humain qualifié.

Par Akrem R.

C’est ce que le Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (CEREFE) a révélé dans son dernier bilan des réalisations dans le domaine des EnR en Algérie au titre des années 2020, 2021, 2022 et 2023.

Avec une capacité de 600,9 MW installée, dont 472 MW hors hydroélectricité et 47,85 MW hors réseau, la production de l’Algérie en énergie solaire devrait dépasser à terme 4.000 MW, et ce, grâce aux gros investissements lancés par l’Etat dans ce domaine. Pas moins de 21 centrales photovoltaïques seront réalisées à travers les wilayas du pays.

«Ce niveau de capacité sera atteint grâce à la réalisation pré- vue de 21 centrales photovoltaïques (PV), y compris celle de Gara Djebilet, totalisant une capacité de 3.200 MW et l’hybridation des centrales diesel ou à turbines à gaz situées au sud du pays avec du solaire PV», indique le CEREFE dans son 4ème bilan des réalisations dans le domaine des énergies renouvelables, publié, hier, lundi.

Le rapport rappelle que, dans cette optique, le ministère de l’Energie et des Mines a procédé en 2023, à travers le groupe Sonelgaz, à l’attribution provisoire des marchés inhérents aux appels d’offres national et international pour la réalisation en mode EPC (Engineering Procurement & Construction) des deux projets «2.000 MW» et «Solar 1.000 MW »», et à la signature des contrats avec les entreprises (nationales et étrangères) lauréates en mars 2024.

Ainsi, le projet de «2.000 MW» consiste en la réalisation de 15 centrales solaires PV, à travers 12 wilayas du pays, d’une puissance allant de 80 MW à 220 MW chacune, tandis que le projet «Solar 1000 MW» porte sur la réalisation de cinq centrales solaires PV d’une puissance allant de 50 MW à 300 MW dans cinq Wilayas, précise la même source.

De même, le ministère de l’énergie et des Mines (MEM) a également lancé fin 2023, à travers le groupe Sonelgaz, un autre appel d’offres relatif à la réalisation en mode EPC d’une centrale solaire PV d’une capacité de 200 MW avec stockage d’énergie dans la région de Gara Djebilet située dans la wilaya de Tindouf au profit du projet d’exploitation du gisement de fer en cours de développement.

De plus, trois centrales solaires hybrides avec une capacité totale de 22 MW sont en cours de réalisation. Il s’agit de centrales de 8 MW à Talmine (Adrar), 3 MW à Tabelbala (Béchar) et 11 MW à Tindouf.

Augmentation des installations solaires

Le rapport fait état d’une capacité d’énergies renouvelables (EnR) installée à fin décembre 2023 au niveau national à 600,9 MW dont 417,64 MW détenu, soit 98,4% de la capacité totale des installations EnR raccordées au réseau et 88,5% du parc national des énergies renouvelables hors hydroélectricité.

Cette capacité, détenue par le MEM, se matérialise à travers 22 centrales solaires PV totalisant une capacité de 354,1 MW, six centrales solaires PV pour l’hybridation des centrales diesel ou à turbines à gaz, utilisées pour la génération de l’électricité au profit des Réseaux isolés du sud (RIS), cumulant une capacité de 28 MW, une centrale solaire thermique (CSP) de 25 MW, une firme éolienne d’une capacité de 10,2 MW ainsi que des kits solaires PV pour l’électrification des villages isolés non raccordés au réseau d’une capacité totale de 344 kW.

A noter que durant la période 2020 et 2023, le ministère a réalisé une capacité additionnelle de 28 MW, correspondant à 44,6% de la capacité totale des EnR réalisée en Algérie pendant cette période (62,8 MW), soit une croissance de 7,2% par rapport à la capacité cumulée installée par le MEM jusqu’à fin 2019 (389,64 MW).

Emergence des entreprises et des bureaux d’études

Par ailleurs, le CEREFE souligne la dynamique du secteur ayant permis l’émergence d’un nombre « appréciable » de bureaux d’études et d’entreprises d’installation de systèmes d’énergie solaire.

De plus, selon les données fournies par le ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique (MIPP), citées dans le rapport, l’Algérie dispose à fin 2023 de six usines de montage et d’encapsulation des modules PV avec une capacité de production annuelle de 469MWc.

En outre, le document évoque «un saut quantitatif » en matière de nombre de diplômés de la formation et de l’enseignement professionnels dans le domaine des énergies renouvelables.

Selon le rapport, entre 2020 et 2023, le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels (MFEP) a formé 2.351 diplômés dans les différentes spécialités inhérentes au domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique dont 1.222 diplômés durant l’année 2022-2023.

En somme, l’Algérie est déterminée à développer les EnR afin de renforcer son rôle de leader énergétique dans la région et un fournisseur fiable pour l’Europe. Un programme ambitieux EnR 15 000 MW scindé sur plusieurs étapes est déjà lancé et devrait être finalisé d’ici à 2035.

Les pouvoirs publics tablent sur ce programme pour réduire la consommation nationale en électricité issue du gaz qui augmente de 7% annuellement et notamment la préservation de l’environnement, tout en contribuant à l’effort mondial pour la réduction des émissions du gaz carbone.

Ainsi, l’Algérie se prépare activement à la taxe carbone qui sera imposée aux frontières de l’Europe des 2026. En effet, tous les efforts sont orientés vers le développement des EnR, même au sein des entreprises exportatrices notamment.

Les cimenteries et les complexes sidérurgiques sont en pleine mutation, en accordant une grande importance à la transition énergétique.

Des investissements sont au menu de nombreuses entreprises pour la promotion de l’utilisation d’électricité verte et surtout améliorer la compétitivité du «made in algeria» sur les marchés internationaux, afin d’atteindre les objectifs fixés par l’Etat, à savoir atteindre 29 milliards de dollars d’exportation hors hydrocarbures dès 2030.

A. R.

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