Par Lyazid Khaber
«Réunir deux malchances est parfois une équation positive, comme quand on ajoute deux signes moins.»
Michel Bussi
Si pour les matheux, résoudre une équation est un jeu auquel on s’adonne à cœur joie, il demeure que lorsqu’on est face à une équation à plusieurs inconnues, où plusieurs nombres sont remplacés par des lettres, la résolution pose bien des difficultés. Car, à l’évidence, cela revient à «retrouver les nombres qu’il faut mettre à la place des lettres pour que l’égalité représentée par l’équation soit satisfaite.» Faire un cours de mathématiques est loin d’être notre propos du jour, mais comme il faut souvent expliquer certaines choses par les mathématiques, la situation que nous vivons en ce moment, ne peut y échapper. En effet, nos concitoyens, et même nos gouvernants qui voyaient, il y a quelques jours, le ciel assombris des perspectives économiques s’éclairer aux lueurs d’une hausse inattendue des cours de l’or noir, doivent à présent ravaler leur langue, puisque la providence est loin d’être dans la terre généreuse qui nous arrose de pétrole, mais dans les écrans géants des places boursières. Ainsi, et tout compte fait, des fluctuations qui ont toujours caractérisé ces marchés, il ne faudra absolument pas oublier que les inconnues de cette équation pétrolière, relèvent souvent d’éléments exogènes qui n’ont pas forcément une relation directe avec les hydrocarbures. Sinon, comment expliquer qu’une frilosité passagère chez des investisseurs basant leurs analyses sur des spéculations, puissent influer sur les cours. Tantôt c’est à cause du vaccin, tantôt d’une menace de guerre quelconque et parfois à cause d’une crainte sans plus, qu’on ne pourra mesurer par un quelconque moyen scientifique avéré, si ce n’est l’effet parfois dévastateur qu’elle engendre sur les graphes en gros plans. Ainsi, donc, ce qui était qualifié de reprise il y a quelques jours à peine, faisant croire à une relance des économies dépendantes de la rente pétrolière, comme la nôtre, et qui devrait au moins aider à éponger les déficits déjà énormes dans les équilibres financiers, s’avère une chimère. Voilà qu’après six semaines consécutives de hausse, les cours du pétrole ont fortement chuté. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a chuté ce mardi (avant-hier) de 3,83 dollars, par rapport à la clôture de lundi, et s’est établie à 60,79 dollars. Perdant d’un coup, plus de 6% de sa valeur cette semaine, le pétrole ne constitue plus maintenant une valeur sur laquelle il faudra encore compter. Avec l’annonce du durcissement des mesures de prévention contre le Coronavirus dans plusieurs pays, d’Europe notamment, et les risque de voir le pétrole de schiste américain inonder les marchés, sans compter le fait que même du côté des membres de l’Opep+, l’on envisage d’assouplir lentement les restrictions d’approvisionnement ; on devra s’attendre à de vrais chamboulements. Ceci dit, si on continue à n’espérer que dans les cours du brut, les résultats de l’équation ne seront que faux.
L. K