Le taux d’inflation en Algérie en baisse depuis mai dernier : La démarche payante du gouvernement

Si la relance et la diversification de l’économie nationale est la priorité du gouvernement, la lutte contre l’inflation est l’autre cheval de bataille pour l’exécutif. Des efforts sont à consentir encore pour la maîtrise des prix sur le marché national. Et ce, même si grâce aux mesures prises par le gouvernement le taux d’inflation est en baisse depuis quelques mois.

Par Akrem R.

Une hausse qui a été ressentie chez les ménages, dont le budget est sous pression. Ils n’arrivent pas à suivre la hausse des prix sur le marché, notamment, ceux de large consommation.

En effet, si les produits comme la semoule, le sucre et l’huile de table sont resté stables, du fait que ces derniers sont subventionnés par l’Etat  et leurs prix plafonnés, les prix des autres produits à l’instars de ceux agricoles frais, des viandes (rouge et blanche), légumineuses, riz et autres produits de la quincaillerie, meubles, pièces de rechanges, habillements ont enregistré des hausses importantes.

D’ailleurs, cette situation a été néfaste sur l’activité de nombreux commerces. La dégradation du pouvoir d’achat des ménages a imposé l’adoption d’un nouveau mode de consommation. 

Les viandes et les desserts, devenus des produits de luxe, ont pratiquement disparus des assiettes des ménages à faible revenu. Des commerçants en témoignent et affirment que la consommation est à ses plus bas niveaux.

«Les consommateurs se contentent seulement des produits les plus nécessaires. La hausse généralisée des prix est à l’origine de cette situation», dira Adel, propriétaire d’un magasin de vêtements. «Je n’arrive pas à assurer mes frais (location, impôt, CASNOS, électricité et autres charges», ajoute-t-il.

Une situation à laquelle beaucoup d’autres commerçants font face. Dans son analyse de la situation, le gouvernement affirme que celle-ci n’est pas spécifique à l’Algérie et que beaucoup de pays, même les plus développés, sont rattrapés par l’inflation. 

Dans son analyse à cette situation, le gouvernement affirme que celle-ci n’est spécifique à l’Algérie et que beaucoup de pays, même les plus développés, sont rattrapés par l’inflation. 

Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, lors sa présentation de la Déclaration de la politique générale du gouvernement, a imputé cette hausse de l’inflation aux produits alimentaires importés.

Ces derniers ont enregistré une hausse de plus de 13% sur le marché mondial. Dans son dernier rapport (octobre 2023), la banque mondiale a fait savoir que l’indice mondial des prix alimentaires était de 44% supérieur en août 2023 à ce qu’il était en juin 2019. 

«Les prix des produits agricoles (blé, maïs et huiles végétales) n’ont cessé de baisser au premier semestre de 2023, mais leur volatilité s’est renforcée durant l’été, et le prix des huiles comestibles, en particulier, a considérablement augmenté. On s’attend à ce que les prix du maïs jaune et de l’huile de soja restent supérieurs aux niveaux pré-pandémiques jusqu’en 2024. L’inflation alimentaire en monnaie nationale devrait rester élevée, compte tenu des pressions qui continuent de s’exercer sur les monnaies des pays de la région MENA», lit-on dans le rapport de la BM.

L’inflation des prix des denrées alimentaires réduit le niveau de sécurité alimentaire, en particulier chez les ménages les plus vulnérables, ajoute la même source. Face à cette situation, le gouvernement et sur instruction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a pris une série de mesures pour en réduire le choc sur les ménages.

Des augmentations salariales, des réductions de taxes sur certains produits importés comme les viandes rouges, l’augmentation de la capacité d’approvisionnement et une réorganisation du marché local, en renforçant les opérations de contrôle des prix, élargissement des listes des produits subventionnés et soutien à l’investissement,  sont autant de mesures susceptibles de garantir un contrôle et une maitrise de l’inflation.

Prévisions

Une stratégie qui commence, d’ailleurs, à porter ses fruits. Selon le ministre des Finances, Laaziz Faid, le taux d’inflation en Algérie est en baisse depuis le mois de mai dernier.

Selon les prévisions du gouvernement, le taux d’inflation pour cette année devrait reculer à 7,5 %, des prévisions qui «prennent en compte la composition du panier de consommation algérien composé de plusieurs produits et services subventionnés, ainsi que les effets escomptés des mesures prises par le Gouvernement, notamment, celles visant à augmenter la capacité de l’offre des produits alimentaires et agricoles, et à réguler et soutenir les prix des produits de base», selon les explications de Faid. Pour l’année 2024, la Banque Mondiale prévoit une baisse du taux d’inflation pour l’Algérie, passant de 9,3% en août 2023 à 8,6% en 2024.

En reconnaissant le niveau élevé de l’inflation, Aïmene Benabderrahmane avait assuré que le gouvernement veille sur la préservation du pouvoir d’achat des ménages, affirmant que des mesures appropriées ont été prises dans ce sens. 

Face aux députés, Il avait évoqué les revalorisations, qu’il qualifie de «conséquentes», des salaires et pensions au profit des agents publics, des retraités et des personnes en situation de chômage.

«Aussi, des décisions urgentes ont été prises pour assurer un approvisionnement diligent et conséquent des produits alimentaires de première nécessité, en maintenant les prix subventionnés, notamment pour l’huile, les pâtes alimentaires, le sucre et autres produits de base», lit-on dans le document de la Déclaration du gouvernement.

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