Très attendu par l’ensemble de la corporation, le statut particulier du personnel de l’Éducation nationale est en phase de finalisation, conformément aux orientations du président de la République. Un comité composé de représentants de différents syndicats du secteur est d’ores et déjà installé.
Par Akrem R.
Plusieurs réunions ont été déjà organisées pour l’élaboration d’un nouveau statut particulier visant à en finir avec les problèmes et les mouvements de protestation des syndicats.
«Nous avons entamé, en coordination et en coopération avec le partenaire social, que nous tenons à remercier car il nous a accompagnés et nous accompagne jusqu’à maintenant, des réunions périodiques et régulières, qui, pratiquement chaque semaine sont tenues, et nous sommes en train d’étudier chaque catégorie à part, en nous débarrassant de tous les problèmes qui étaient apparus dans le statut particulier de 2012.
Nous avons aussi écouté tous les syndicats qui ont, chacun, présenté leurs propositions et nous sommes en train de mettre au point les dernières touches pour sortir avec une copie qui, nous l’espérons, recueillera l’unanimité des partenaires sociaux, de même que l’administration qui recherche l’amélioration constante», avait déclaré récemment le ministre Abdelhakim Belabed. Un vœu difficile à réaliser notamment, à cause de divergences qui viennent de refaire surface au niveau des syndicats. Des réserves ont, en effet, été déjà émises sur la manière avec laquelle le dossier est traité par la tutelle.
Des syndicats se rebiffent
D’ailleurs, certains d’entre eux se sont retirés de ladite commission et rejoint la protestation. Ils reprochent à la tutelle un «manque de volonté et de bonne foi» dans le traitement de ce dossier épineux, tout en s’interrogeant sur l’absence de représentants de la Fonction publique et du ministère des Finances dans ces consultations.
En effet, après le Cnapeste qui avait décidé, dès le début, de ne pas prendre part aux réunions de travail consacrées au statut particulier, trois autres syndicats lui emboitent ainsi le pas, en décidant de se retirer de ce comité. Il s’agit du Conseil national autonome des directeurs de l’enseignement moyen (Cnadem), du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), et, récemment, du Syndicat national des superviseurs et adjoints de l’Education nationale (SNSAE).
Ce dernier menace du durcir le ton «si ses propositions ne sont pas prises en considération». Ce syndicat s’est retiré de ce comité et ne compte pas y revenir sans un engagement fort de la part du gouvernement pour la prise en compte de leurs propositions formulées le 16 novembre 2021.
Le syndicat affirme maintenir ses revendications en faveur d’une révision, par le «comité», des articles concernant la catégorie des superviseurs et adjoints de l’Education, pour les « reformuler, conformément aux propositions soumises» par le syndicat dans un document remis le 16 novembre 2021.
Le syndicat affirme rejeter «tout ce qui a été énoncé dans le projet de statuts», réclamant une «révision des articles sur le corps des auxiliaires et surveillants de l’éducation, accusant la tutelle de «tenter de légitimer une discrimination professionnelle à l’encontre de leur catégorie».
Le syndicat estime aussi que le projet de la commission technique chargée d’élaborer le projet de statuts concernant les fonctionnaires de l’Education nationale, dans son chapitre relatif au corps d’encadrement pédagogique, vise à légitimer la distinction professionnelle entre les différentes catégories du secteur.
Ces propositions, précise Abdel-Hadi Ahmed, un membre du comité nationale de SNSAE, concernent «le recrutement (maintien de la licence comme condition d’accès), la promotion, l’intégration, la détermination des tâches, ainsi que de bénéficier des dispositions transitoires, d’autant plus qu’elles sont conformes aux textes légaux». Il est également souligné que la commission technique «n’a retenu aucune des propositions soumises par le syndicat». «L’adjoint de l’éducation a une place importante dans le secteur de l’Education et assume des tâches similaires à l’enseignant», indique pour sa part Maameri Amine, chargé de la communication du SNSAE.
La rentrée scolaire risque d’être chahutée
« Nous avons décidé l’organisation d’un rassemblement national tous les 20 jours au niveau d’Alger afin de faire entendre notre voix et faire aboutir notre plateforme de revendications d’ordre socioprofessionnelle, notamment, la révision du statut particulier de la corporation», a affirmé hier, Abdel-Hadi Ahmed, membre national du syndicat, en soulignant que son organisation n’est pas du tout satisfaite du travail et de la manière avec laquelle fonctionne cette commission. En clair, la rentrée scolaire prochaine risque d’être perturbée par des mouvements de protestations.
Ces syndicalistes interpellent le président de la République et le Premier ministre sur cette situation, en les appelant à intervenir dans les meilleurs délais afin d’éviter une éventuelle perturbation de l’année scolaire 2022-2023. Le dialogue doit être rétabli et ouvert avec tous les partenaires sociaux par la tutelle. C’est le seul moyen d’en finir avec les problèmes remontants à une décennie.
Sur ce point, Abdel-Hadi Ahmed a estimé nécessaire du dialoguer avec les syndicats représentatifs, et le ministère du Travail est appelé à donner les chiffres réels des adhérents de chaque organisation. « C’est à travers cette méthode de travail qu’on va trouver des solutions pour les différentes problématiques et élaborer un nouveau statut particulier équitable pour tout les catégories du personnel du secteur. Sans cela, on risque de revivre les mêmes situations du passé et le secteur entrera dans une nouvelle zone de turbulence», indique-t-il. Un scénario que personne ne veut vivre, notamment les parents d’élève.
A. R.