« En m’écartant de l’idée de faire indument la promotion de l’industrie du pétrole et du gaz et de montrer une quelconque résistance aux énergies renouvelables, le bon sens commande aujourd’hui d’adopter une trajectoire mitigée. », a indiqué le Président de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures algériennes (Alnaft), Noureddine Daoudi, hier, lundi 8 novembre, au Salon North Africa Petroeum Exhibition & Conferences (NAPEC), qui se tient du 8 au 11 novembre 2021, au Centre international des conventions Mohammed Benahmed d’Oran.
Par Zoheir Zaid
Il a tenu à ajouter que « l’économie est encore trop dépendante des énergies fossiles, et la transition énergétique n’a pas encore atteint le point où tout autre combustible que les énergies fossiles puissent alimenter correctement et efficacement les industries à forte consommation d’énergie. »
Le Président d’Alnaft, semble adopter son approche intermédiaire suite à la position de l’Agence internationale de l’Energie (AIE), qui, « proposait, en mai 2021, avant la COP 26, dans le cadre de la décarbonation, une approche radicale, à savoir: ne plus chercher de pétrole et de gaz. », a-t-il tenu à préciser.
Bilan des réalisations
L’intervenant est également convaincu que « les investissements dans les énergies fossiles ont généré des baisses dans les réserves de pétrole et de gaz avec la conséquence d’une flambée des prix. », ce qui, de son avis, a poussé « les investisseurs à tourner le dos aux combustibles fossiles et surinvestir dans les énergies renouvelables. »
« Car, poursuit Daoudi, les manques d’investissement répétés dans le secteur de l’énergie s’accompagneront fatalement d’une augmentation des prix et des situations de pénurie difficilement gérables et pénalisantes, exposant et rendant vulnérables les entreprises énergivores. »
En chiffres, il a révélé, en matière d’activités, que sur les 4 dernières années, il y a eu la conclusion de 13 contrats et 3 avenants de cessions sur des projets de recherche et d’exploitation des hydrocarbures.
Quant aux réalisations, Daoudi rappelle que, concernant la même période, 1 040 puits ont été forés, dans le cadre du développement (740) et de l’exploration (300 puits), soit une moyenne de 260 puits par an. Les travaux de recherche ont, notamment, permis l’acquisition et le traitement sismiques, la réalisation d’une centaine de découvertes d’hydrocarbures, mettant en évidence près de700 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) de réserves d »hydrocarbures, considérées comme »prouvées et probables ».
Dans le domaine minier, le Président d’Alnaft, regrette que les plus de plus de 1 million 750 000 km2, constituant le domaine minier hydrocarbures national (onshore et offshore), restent faibles en matière de travaux. » d’oudemeure insuffisante. « la surface couverte par les travaux de prospection, de recherche et d’exploitation représente moins de 40%de la surface globale, ce qui laisse au domaine libre une superficie dépassant les 60% de la superficie du domaine minier national. », a-t-il lancé.
Pour sa part, le Sécrétaire général du ministère de l’Energie, Abderlkrim Aouissi, remplaçant le ministre de l’Energie, Mohammed Arkab (retenu pour d’autres obligations professionnelles), a dans son allocution d’ouverture, placé « le respect de l’environnement à la tete des priorités liées à l’investissement touchant le secteur des hydrocarbures. »
Il a, par ailleurs, révélé que « la Covid-19 et les retards qu’elle a induits, ont incité à revoir toute la stratégie de production des hydrocarbures et des énergies. ».
LeNAPEC, sera donc, de l’avis de Aouissi, « l’opportunité pour échanger, notamment sur les méthodes les plus adaptées pour booster la production à l’horizon 2050. » Abordant la loi sur les hydrocarbures, il dira qu’elle «vise à intensifier le programme de prospection, génératrice d’une plus rentable fiscalité pétrolerie et de la mise en place d’une compétitivité productive, via, l’amélioration des moyens de production du produit local.»
A propos de Napec:
NAPEC a accueilli sur 16 000 métres carrés, 680 exposants, 135 speakers, 1 500 délégués, dont 150 étudiants venus de 17 universités NAPEC, a vu, au total, la participation de 45 pays, et prévoit d’atteindre plus de 29 000 visiteurs professionnels venant du monde entier.
NAPEC, demeure le plus grand salon professionnel international des hydrocarbures et de l’energie en Afrique et en Méditerranée, dédié au marché nord-africain. Il s’articule autour des activités de l’Upstream (amont pétrolier), le Midstream (intermédiaire, concernant le transport, le stockage et la commercialisation en gros des produits pétroliers bruts ou raffinés) et le Downstream (l’aval pétrolier) (Onshore & Offshore) et tous les fournisseurs de produits, services et technologies qui gravitent autour de l’activité pétrolière et gazière, notamment, en matière de numérisation (Synthen), de mise à disposition du personnel et des équipements médicaux (Ams Groupe) et bien d’autres.
NAPEC, est aussi porteur de la politique de la « main tendue aux compétences génératrices de projets fructueux. ». En témoigne la reconduction, pour la 3ème année consécutive, de la section du Young Professional, promouvant la recherche scientifique dans le domaine énergétique.
Pour cette édition, prés de 150 jeunes universitaires venant de 17 universités, comme déja indiqué, présenteront leurs projets et innovations, via, une opération de séducation auprés des entreprises, grands groupes et multinationales, présents lors du NAPEC, espérant, par cela, bénéficier d’un recrutement à la hauteur de leurs ambitions.
L’empreinte carbone
NAPEC, est aussi là pour véhiculer les objectifs du COP26, en ce qui concerne la réduction de l’empreinte carbone et le développement des énergies renouvelables, d’ou la tenue d’un panel sur « la transition énergétique et l’impact de la technologie sur l’efficacité et l’économie de l’énergie ,sur le développement des énergies renouvelables en Afrique du nord et l’optimisation de la consommation d’énergie et les émissions de carbone. »
Z. Z.
Ils ont déclaré:
P-dg de Sonatrach, Toufik Hakkar: « Nous sommes en train de réactualiser les études concernant le projet du Gazoduc reliant l’Algérie au Nigéria, et nous restons disposés à répondre à toute demande venant des pays de l’Europe. »
P-dg de Sonelgaz, Chaher Boulakhras: » NAPEC est un défi contre l’inertie provoquée par Covid-19. La présence des acteurs impliqués dans le développement économique, via, les secteurs du pétrole et du gaz, en est l’exemple le plus édifiant. Sonelgaz en fais partie, notamment, en mettant en oeuvre sa stratégie à court, moyen et long terme, dans le cadre de l’amorcement des possibilités de partenariat, particulièrement à l’horizon 2035. Et aussi, dans l’exécution des orientations stratégiques de l’Etat, à savoir, la transition énergétique, l’économie verte, l’amélioration des conditions de raccordement au gaz et à l’électricité, le développement des investissements dans le domaine énergétique et, aussi, réussir d’investir les marchés internationaux. »
Le Président du Conseil d’administration pour Siemens Algérie et la Tunisie, Farouk Benabdoun : « Nous sommes présents au NAPEC, pour nos clients et partenaires, et voir l’évolution du secteur des hydrocarbures, particulièrement à l’échelle nord-africain. Siemens offre des solutions integrées, dans le cadre du projet, de co-création et à la demande de nos clients, pour la concrétisation des objectifs de transition énergétique et la transition technologique. Il y 5 grands axes: Power to X (hydrogène, amoniac, biomasse, méthane), stockage d’énergie, la digitalisation (pour gérer l’intermittence des énergies renouvelables), la mise en ligne du réseau haute tension (HVDC) et, cinquièmement, la décarbonation de la production de chaleur. »
Propos recueillis par Z. Z.