Le projet de transport de l’hydrogène vert vers l’Europe prend forme : L’Algérie futur fournisseur de l’UE

transport de l'hydrogène vert

Le projet de transport de l’hydrogène vert produit en Algérie vers l’Europe (SoutH2 Corridor) prend forme. Un protocole d’entente pour la réalisation conjointe d’études de faisabilité relative à la mise en œuvre de ce projet intégré, tout le long de la chaine de valeur de l’hydrogène, sera signé en septembre prochain.

Par Akrem R.

Selon le groupe Sonatrach, les parties concernées par ce projet ambitieux, à savoir les sociétés VNG (Allemagne), SNAM (Italie), SEA CORRIDOR (Italie) et VERBUND (Autriche), se sont réunies, avant hier lundi à Alger, dont l’ordre du jour était de faire le point sur l’avancement des discussions sur sa concrétisation.

Au cours de cette réunion, diverses présentations et discussions ont été organisées autour de cet ambitieux projet, affirme le communiqué.

Un accord a été, ainsi, trouvé entre les différentes parties pour la réalisation conjointe d’une étude de faisabilité relative à la mise en œuvre de ce projet intégré.

Donc, tous les regards seront tournés vers cette étude qui déterminera l’avenir de cet important projet pour l’Algérie qui veut se positionner comme leader dans le domaine des énergies renouvelables et maintenir son statut de fournisseur fiable d’énergie du Vieux continent.

Les Européens veulent aussi réussir ce projet afin de garantir leur sécurité énergétique et réussir également leur transition énergétique en s’orientant résolument vers les EnR et hydrogène vert, ce dernier étant considéré comme étant le carburant vert d’avenir.

Sonatrach a, par ailleurs, rappelé que le SoutH2 Corridor, l’une des sources les plus importantes d’approvisionnement de l’Union Européenne en hydrogène vert, vise à transporter près de 4 millions de tonnes d’hydrogène vert par an de l’Algérie vers l’Allemagne en passant par l’Italie et l’Autriche, à travers les infrastructures existantes réaffectées pour transporter l’hydrogène ou de nouvelles infrastructures dédiées.

Il est à rappeler que ce projet s’inscrit en étroite ligne avec l’engagement des pays de l’UE et de l’Algérie pour la concrétisation des engagements de l’Accord de Paris sur le climat.

D’après les premières estimations des concepteurs de ce projet, l’Algérie peut fournir 10% de l’hydrogène dont a besoin l’UE d’ici à 2040.

En effet, l’accord signé entre l’Allemagne et l’Algérie en 2022 prévoit la réalisation d’une usine pilote pour la production de l’hydrogène vert à Arzew (Oran), d’une capacité de 50 mégawatts, bénéficiera d’une contribution financière de 20 millions d’euros de la part du gouvernement allemand.

Ce projet permettra ainsi le transfert de technologie et d’expertise allemandes au profit des cadres algériens, afin de pouvoir passer à l’étape de production commerciale de quantités importantes d’hydrogène vert à partir de l’année 2030, avait déclaré le ministre de l’Energie et des mines, Mohamed Arkab.

En effet, le Groupe Sonatrach, via ces projets pilotes, vise l’introduction de l’utilisation de l’hydrogène vert dans le fonctionnement des turbines à gaz, mais aussi pour le tester dans le transport par canalisations dans les futures interconnexions entre l’Algérie et l’Europe (corridor sud).

L’utilisation de l’hydrogène vert, ainsi que toutes les énergies propres, dans les processus de production (mix énergétique) tend à devenir une nécessité.

Une feuille de route ambitieuse mise en place

En somme, l’Algérie ambitionne de devenir un leader régional et international dans le domaine de la production et la commercialisation de l’hydrogène renouvelable et propre et de ses dérivés.

Elle aspire, à cet effet, de tirer profit de son potentiel technique de production d’hydrogène et de ses avantages comparatifs pour produire et exporter entre 30 à 40 TWh sous forme d’hydrogène gazeux, liquide et/ ou ses dérivés.

Ces quantités sont destinées à approvisionner le marché européen à hauteur de 10% environ de ses besoins, à l’horizon 2040. A ce titre, et avec un prix de vente très compétitif de cette molécule d’hydrogène, l’Algérie pourrait attirer environ 10 milliards de dollars par an.

A cela s’ajoutent environ 10 TWh d’hydrogène propre (bleu) qui seront produits pour satisfaire les besoins du marché national.

Quand aux niveaux d’investissements, le montant prévisionnel pour la production cumulée d’hydrogène à l’horizon 2040 (40 TWh), sans tenir compte du coût de stockage (électricité et H2 ) est estimé à 24,8 Milliards de dollars.

Cette filière de l’hydrogène très prometteuse, pourrait contribuer efficacement à la réussite de la transition énergétique du pays et générer des plus-values, en termes de création de richesses et d’emplois durables à moyen et long termes. Elle contribuera également, à moyen et long terme, à l’effort global de lutte contre les changements climatiques et au renforcement de la sécurité énergétique du pays.

Dans sa feuille de route nationale pour le développement de l’hydrogène, l’Algérie vise à atteindre les objectifs de la diversification de l’approvisionnement énergétique, accélération de la transition énergétique et renforcement de la sécurité énergétique du pays à moyen et long termes ainsi que la réduction de l’empreinte carbone des différents secteurs d’activités ; de la réduction de la consommation locale des énergies fossiles notamment le gaz naturel et préservation des ressources énergétiques du pays ; la mise en place progressive d’une économie nationale de l’hydrogène et ses dérivés (ammoniac, urée, méthanol, carburants synthétiques, …) et la constitution d’un Hub pour la production et l’exportation de l’hydrogène.

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