L’Algérie sera bientôt dotée de zones franches. Le projet de loi définissant les règles régissant ces zones, tant attendues par les opérateurs économiques, a été adopté, avant-hier mardi, par les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN), lors d’une plénière présidée par le président de l’APN, Brahim Boughali.
Par Akrem R.
Ce projet de loi s’inscrit dans le cadre de l’exécution des instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, visant à développer le commerce extérieur.
En effet, ce texte de loi, selon le ministre du Commerce, Kamel Rezig, constitue une opportunité pour développer l’économie nationale et renforcer les échanges commerciaux et surtout capter des investissements étrangers directs (IDE) et l’augmentation des recettes du pays en devises. Deux wilayas sont déjà choisies pour abriter ces zones, dans un premier temps.
Il s’agit de Tindouf et Tamanrasset. Un choix qui renseigne sur la vision du gouvernement pour conquérir le marché africain.
Dans son plan d’action, le gouvernement ambitionne de diversifier l’économie nationale à travers la relance de l’investissement productif dans divers domaines et, notamment, l’augmentation des exportations hors hydrocarbures. L’objectif est de réduire notre dépendance de la manne pétrolière, d’au moins de 20%, dans les deux prochaines années.
Après avoir réalisé un bond de 5,2 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures en 2021, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a fixé un autre objectif pour cette année, à savoir, atteindre les 7 milliards de dollars. Selon les chiffres d’un responsable au ministère du Commerce, 40% déjà, de cet objectif a été réalisé, en engrangeant 2,2 milliards de dollars en quatre mois, et ce, malgré l’interdiction de certains produits à l’exportation.
C’est dire que l’Algérie est sur la bonne voie en vue de porter ses exportations hors hydrocarbures à 7 milliards de dollars, voire plus. L’entrée en vigueur des zones franches va certainement promouvoir nos échanges avec les pays de l’Afrique notamment, surtout avec la mise en application de la Zone de libre-échange africaine (Zlecaf).
Le président de la Commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie et de la planification à l’APN, Smaïl Kouadria, a vanté le rôle des zones franches , en affirmant que ces dernières vont participer à la promotion des exportations et suivre les développement s’opérant dans le domaine du commerce extérieur.
Doter ces zones d’infrastructures logistiques
Ainsi, ces zones vont également insuffler une nouvelle dynamique au domaine de l’investissement et inciter le produit «made in algeria» à aller à la conquête de parts de marché à l’étranger. En dépit, de la concurrence, le produit algérien possède tout les qualités et atouts (avantages comparatives) pour se positionner sur ces marchés-là.
Par ailleurs, la réussite de ces zones franches est tributaire de la préparation d’un écosystème spécifique, notamment, dans son volet logistique, du fait que ces dernières seront réalisées dans des zones frontalière enclavées. « Ces zones franches doivent être dotées d’infrastructures de base et de services à l’instar des banques, services de Douanes et autres (stations-services, hôtels…). Toutes ces infrastructures sont nécessaires au bon fonctionnement de ces zones», a souligné Ishak Kherchi, expert en économie. Ces zones franches vont également jouer un grand rôle dans la réduction de la contrebande. Un phénomène qui porte préjudice à l’économie nationale. Des marchandises et produits transitent par nos vastes frontières annuellement d’une manière illicite, causant des pertes sèches pour le Trésor public. Selon notre intervenant, ces zones franches ne vont pas mettre à un terme à ce fléau, mais le réduiront à de bas niveaux. « Les échanges commerciaux depuis ces zones franches seront libres (pas de taxes et impôts) », explique-t-il.
Et d’ajouter : « Les zones franches vont également attirer des investissements étrangers directs (IDE). Les mesures incitatives et les exonérations fiscales encourageront les hommes d’affaires à s’installer dans ces zones, à travers la délocalisation de leurs usines de production, tout en réalisant des gains importants. L’Algérie pour sa part sera gagnante et verra ses recettes en devises augmenter».
En somme, avec ces zones franches et la nouvelle loi régissant l’investissement en cours de promulgation, qualifiée de novatrice, l’Algérie va se positionner sur l’échiquier régional et africain notamment.
A. R.