Le projet de loi de finances pour 2023 est en cours d’élaboration par le gouvernement. Entre temps, les acteurs économiques restent aux aguets, attendant des signaux favorables pour une véritable relance de l’économie du pays qui continue à encaisser les dégâts engendrés par la crise induite par le Coronavirus. Si le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait donné des orientations pour la révision de la grille des salaires, des pensions de retraites et également de l’allocation chômage, les chefs d’entreprises et investisseurs s’attendent à des mesures d’accompagnement et de soutien encore plus importantes pour parachever le processus de relance déjà entamé.
Par Akrem R.
La situation économique et les défis de la diversification économique obligent. En effet, le gouvernement est appelé à prendre des mesures de soutien pour la préservation de l’outil de production qui fait face à de multiples problématiques, notamment en matière d’approvisionnement en matières premières, dont les prix ont atteint des niveaux historiques.
L’autre problématique est celle inhérente au recul drastique de la consommation, suite à la dégradation du pouvoir d’achat des citoyens, enregistrant au passage un taux d’inflation presque à deux chiffres. C’est une équation difficile à résoudre pour les chefs d’entreprises. En clair, la solution passera par la simplification des procédures pour les entreprises et l’ajustement de la pression fiscale.
Dans ce cadre, le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), Mohamed Sami Agli, qui a animé hier une conférence de presse à Alger, dira d’emblée que «le Patronat souhaite que la nouvelle loi de finances pour 2023, soit élaborée en adéquation avec la réalité économique du pays et surtout avec la situation que vit l’entreprise économique».
L’intervenant qui s’exprimait hier en marge d’une rencontre avec la presse nationale consacrée à la rentrée sociale et la politique économique du gouvernement, a plaidé pour la reconduction des mesures incitatives de la loi de finances 2022.
Cette année a été décrétée «année économique par excellence», dont l’opérateur économique était au centre d’intérêt des pouvoirs publics, indique-t-il. «La loi de finances est très importante, tout comme les autres lois, notamment le nouveau Code de l’investissement, la nouvelle loi régissant le foncier industriel et également la loi sur la monnaie et le crédit», souligne Sami Agli, en plaidant pour la poursuite des efforts pour la généralisation de la numérisation qui reste le meilleur moyen pour la lutte contre la bureaucratie.
Pour un allégement fiscal
Pour sa part, le président de l’Association de la céramique algérienne (ACA), en l’occurrence Moncef Bouderba, a estimé nécessaire de faire un effort sur le plan fiscal. Le régime des impôts actuel est qualifié de lourde et non incitative.
Pour lui, il faut avoir le courage pour discuter d’une amnistie fiscale pour les entreprises économiques. «Nous venons de sortir de deux crises, Covid-19 et crise financière, et nous entrons dans une nouvelle crise (la première année de la guerre entre l’Ukraine et la Russie). On doit faire attention si on veut sauvegarder nos outils de production, les emplois et avoir la possibilité de l’accompagner à l’extérieur. Il faut penser à l’imposition fiscale et mesures d’accompagnements pour alléger tous ce qui peut entraver notre relance économique», suggère-t-il.
S’agissant du Commerce extérieur, et avec la volonté des pouvoirs publics pour les diversifier, les exportateurs s’attendent un appui de taille de la part de la Banque Centrale. «C’est très important que le Banque centrale nous accompagne avec une couverture à 100% de nos besoins en devise. Les opérateurs économiques sont engagés sur le franc extérieur, ils ont besoin de ce soutien et d’un cadre législatif favorable. A cet effet, la Banque Centrale doit pencher très sérieusement sur cette question», indique Moncef Bouderba.
Selon lui, l’industrie algérienne a atteint des niveaux concurrentiels très importants, ce qui fait que, présentement, le produit national est en mesure de conquérir des marchés à l’international avec force et confiance.» «Actuellement, nous sommes en surproduction dans plusieurs filières. Il ne faut pas rester uniquement sur le marché local. Il faut aller vers l’international. Dans ce cadre, notre association plaide pour la tenue d’une conférence nationale sur l’export afin de tracer une feuille de route dans laquelle les opérateurs économiques et les institutions de l’Etat travailleront la main dans la main pour la concrétisation des objectifs fixés», conclut-t-il.
A. R.
Elaboration des textes d’application du Code de l’investissement : La CAPC appelle à l’accélération de l’opération
Le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), Sami Mohamed Agli a salué la promulgation d’un nouveau Code de l’investissement, tout en appelant à l’accélération de l’opération d’élaboration des textes d’application.
«La CAPC est pour une loi sur l’investissement basé sur 3 facteurs majeurs: la stabilité, la transparence et l’attractivité et qui garantit ainsi un climat d’affaires sain pour créer des entreprises, de la croissance et de l’emploi et inciter les investisseurs à des prises de risque», a souligné Sami Agli hier lors d’une conférence de presse consacrée à la rentrée sociale et à la politique économique du gouvernement.
Pour lui, la loi sur l’investissement, est un texte fondamental pour notre pays, son économie et ses entreprises, mais aussi pour les opérateurs économiques et les potentiels partenaires étrangers. Au passage, le président de la CAPC a rendu un hommage particulier au président de la République qui a donné des instructions fermes pour que les opérateurs économiques soient associés. «C’est un gage de confiance et un facteur clé pour garantir la réussite du processus de relance de notre économie. La CAPC fonde beaucoup d’espoir sur le nouveau cadre réglementaire qui régira l’investissent et permettra de garantir une accélération de la levée des lourdeurs et des pratiques bureaucratiques qui pèsent sur l’investissement et instaurer la confiance auprès des opérateurs grâce à un assainissement total et profond de l’environnement des affaires», détaille-t-il.
A propos de la politique économique du Gouvernement, l’intervenant a rappelé les orientations phares en matière d’investissement, à savoir la création d’une plate-forme numérique de l’investisseur, plus de coordination pour la mise en place de mécanisme permettant de lever les obstacles bureaucratiques sur les projets et création du guichet unique de l’investissement avant la fin du mois de septembre. En somme la CAPC se félicite de ces mesures, dira-t-il, en soulignant que ces mesures sont considérées comme étant un «gage de transparence et de crédibilité», et des mécanismes efficaces contre la bureaucratie et les lenteurs administratives dans le traitement des dossiers.
Concernant de la révision de l’accord d’association avec l’Union Européenne, M. Agli a rappelé qu’il est impossible de construire une prospérité partagée euro-med et un partenariat gagnant-gagnant si les intérêts des pays de la rive Sud sont occultés. «La CAPC a toujours jugé cet accord inéquitable pour notre pays, car il n’a pas tenu ses promesses: pas de transfert de technologie, de savoir-faire, balance commerciale à la faveur des européens», réaffirme-t-il.
Et de conclure: «Notre pays, en pleine dynamique économique, refuse d’être un bazar pour l’Europe et veut préserver ses secteurs et entreprises stratégiques. C’est une position légitime affirmée haut et fort par le Chef de l’Etat. Nous avons réussi à convaincre nos partenaires de l’Union Européenne de la justesse de notre position».
A. R.
C’est vrai que les attentes du patronat ont été reprises telles quelles, mais l’article gagnerait à être davantage clarifié pour nos concitoyens.