Lancé en grandes pompes en 2013, le programme AADL 2 de 560 000 unités de logements sera bientôt clôturé. Une partie importante de cet immense programme a été déjà réalisé (plus de 235 000 unités), dont 200 000 logements ont été distribués, et plus de 300 000 unités sont en cours de réalisation, selon les derniers chiffres du ministère de l’Habitat. Le dernier lot de ce programme sera incessamment lancé.
Par Akrem R.
Il s’agit, en effet, de la réalisation de 15 000 unités destinés, notamment, à répondre aux besoins de tous les souscripteurs, notamment les retardataires et ceux ayant introduits des recours, a précisé hier le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Belaribi en marge de la cérémonie de signature d’une convention pour le financement de ce programme additionnel. L’accord a été signé entre l’Agence nationale pour l’amélioration et le développement du logement (AADL), la Banque du Crédit populaire d’Algérie (CPA) et la Caisse nationale du logement (CNL), au siège de cette dernière. «Nous allons concentrer nos efforts sur le lancement des travaux dans les meilleurs délais, en choisissant les entreprises réalisatrices et les sites d’implantation (le foncier)», déclare-t-il. Ceci, dira le ministre, marquera la clôture du programme AADL2, dont les souscripteurs de plusieurs wilayas vont recevoir enfin leur logement avant fin 2022, et ce, après 9 ans d’attente.
Le foncier : un véritable frein
Après la mobilisation des financements nécessaires pour ce programme, le ministère de l’Habitat est appelé à relever le défi dans le choix des entreprises et également, de trouver le foncier nécessaire à la réalisation de ces logements. Ces deux éléments sont d’ailleurs à l’origine des retards consentis dans le lancement des projets AADL, notamment, le problème du foncier qui est l’un des obstacles majeurs obstacles rencontrés par les pouvoirs publics.
Il est à noter que beaucoup de projets de logements inscrits, n’ont pas été réalisés à cause de la contrainte du foncier. La semaine dernière, le ministre Belaribi a appelé depuis Mostaganem, à l’adoption d’une autre vision de planification urbaine pour remédier à cette problématique. Pour lui, il est plus que nécessaire, d’adopter une autre vision en matière de planification urbaine et de s’orienter vers la création de villes satellites ou de grands pôles autour des grandes villes pouvant contribuer à régler cette problématique dans les prochaines années. Outre la problématique du foncier, les programmes de logements sont tributaires du financement public, dont le Trésor public assume, à lui seul, ces investissements colossaux. La sévère crise financière ayant frappé de plein fouet notre pays, suite au choc pétrolier de 2014, une année après le lancement du programme « AADL 2», avait mis le gouvernement de l’époque dans l’embarras. Le recul drastique de la manne pétrolière a plombé la machine économique du pays et, notamment, le secteur de l’Habitat et des travaux publics.
Nécessité d’une nouvelle politique de financement
Pour l’expert en économie, Hadef Abderrahmane, «il est temps pour le gouvernement de mettre en place une nouvelle politique de financement des projets de logements. Le Trésor public n’est plus en mesure de poursuivre le financement de l’Habitat avec la même cadence des années précédentes». En effet, il est impératif de trouver de nouvelles formules, à travers, notamment, la création d’une banque spécialisée, dont les crédits ne seront pas bonifiés par l’Etat, et, également, par des financements propres des promoteurs immobiliers et par le biais des détenteurs de capitaux. Notre interlocuteur a plaidé pour la réservation du soutien de l’Etat, uniquement, aux couches défavorisées de la société.
Ainsi, il a salué le projet de la transformation de la Caisse nationale du logement (CNL) en une banque. Ceci permettra sans doute de sortir du financement classique, tout en allégeant la pression sur le Trésor public. S’agissant des entreprises du BTPH, Hadef a indiqué que ce secteur qui a été sévèrement impacté par la pandémie et la crise financière, est appelé à se reconstitué en relançant ses activités. « Nous devons encourager l’entrepreneuriat, tout en développant les capacités des sociétés BTPH. Nos entreprises doivent constituer des groupements afin d’améliorer leur compétitives et capacités de réalisation», conclut-il.
Les textes juridiques sont en préparation : La CNL sera reconvertie en une institution financière
Le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville a entamé l’élaboration des textes juridiques nécessaires pour la reconversion de la Caisse nationale du logement (CNL) en une institution financière spécialisée dans le financement des projets de logements, a affirmé, hier, samedi à Alger, le ministre du secteur, Mohamed Tarek Belaribi.
L’annonce a été faite lors de l’allocution de M. Belaribi à l’occasion de la cérémonie de signature d’une convention de financement entre l’Agence nationale de l’Amélioration et du Développement du logement (AADL) et le Crédit populaire d’Algérie (CPA), tenue au siège de la CNL.
«Nous sommes aujourd’hui dans l’un des sièges de la CNL qui sera reconvertie en une institution financière pour un meilleur financement des logements», a déclaré M. Belaribi.
L’opération de reconversion de la CNL en une institution financière est la meilleure méthode pour le financement des projets de logements, a affirmé le ministre.
A.R.