L’Algérie et la France reprennent langue après plusieurs mois de tensions diplomatiques. En effet, les présidents des deux pays, Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, ont décidé de renouer les échanges et les consultations pour résoudre les différends et donner un nouveau souffle à la coopération économique algéro-française.
C’est dans ce contexte que s’inscrit la visite à Alger du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui a été reçu par le président Tebboune. «Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu, dimanche à Alger, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française, M. Jean-Noël Barrot et la délégation qui l’accompagne», indique un communiqué de la présidence de la République.
L’audience s’est déroulée en présence du directeur de Cabinet à la Présidence de la République, M. Boualem Boualem, du ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf, et du Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Lounès Magramane.
Cela témoigne de la volonté de l’Algérie de relancer la coopération avec la France dans un cadre amical et selon le principe du gagnant-gagnant.
Le ministre des AE français a été reçu, avec la délégation qui l’accompagne, dans la matinée par le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf.
En effet, les deux ministres des AE ont approfondis les échanges dans la droite ligne de l’échange entre les présidents Macron et Tebboune», se concentrant sur «les sujets régionaux et la relation bilatérale y compris les sujets migratoires», a précisé une source diplomatique française, rapportée par le Monde.
Arrivé en milieu de matinée, M. Barrot a eu un « entretien d’une heure et quarante-cinq minutes », selon ses services, avec son homologue, Ahmed Attaf, et en format élargi, pour tenter d’aplanir les dossiers les plus épineux. En début d’après-midi, il s’entretenait avec le chef de l’Etat algérien.
Depuis l’appel téléphonique du 31 mars entre le président Tebboune et son homologue français, Emmanuel Macron, qui a relancé le dialogue bilatéral, les relations «semblent emprunter une trajectoire constructive». Outre les questions migratoires, Paris espère «des résultats» sur les dossiers sécuritaires et économiques, a fait savoir M. Barrot.
Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, à l’issue de l’entretien téléphonique entre Attaf et Barrot, jeudi dernier, il est souligné que les deux responsables ont passé en revue «les principaux dossiers auxquels les deux chefs d’État ont demandé que soit accordée une attention particulière dans le cadre plus large du règlement des différends qui sont venus récemment contrarier le cours normal de la relation algéro-française».
Globalement, dans une perspective de relance du dialogue et de la coopération entre les deux pays, il existe dix points sensibles de la feuille de route fixée par Tebboune et Macron, notamment dans trois secteurs qui méritent une attention spéciale en raison de leur impact direct : le dossier migratoire, les contentieux judiciaires et la coopération sécuritaire.
A la veille de la venue de Barrot en Algérie, le porte-parole du Quai d’Orsay a souligné dans un point de presse, que « l’idée générale, c’est d’incarner la reprise du dialogue avec les autorités à Alger et d’opérationnaliser la feuille de route» du communiqué conjoint publié à l’issue de l’entretien téléphonique entre Tebboune et Macron.
A. R.