L’Algérie renforce sa sécurité hydrique. Les premières stations de dessalement de l’eau de mer, du premier programme complémentaire annoncé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en 2022, sont entrées en service. En effet, après l’inauguration de la station de Cap Blanc à Oran, jeudi dernier, c’est au tour de la station de « Fouka 2 » à Tipasa d’entrer en service, en attendant la réception des trois autres dans les jours à venir.
Par Akrem R.
C’est le président Tebboune qui les a inaugurées respectivement jeudi dernier et, hier, samedi. Cela témoigne de la volonté de l’État de relever le défi de la sécurité hydrique, tout en respectant les engagements du président Tebboune pour la réception de ces projets importants dans des délais records.
À travers la réalisation de ces cinq stations, d’un coût global de 2,4 milliards de dollars et d’une capacité de production de 300 000 m³/jour, l’Algérie a franchi une étape importante dans son parcours pour réussir le pari de la sécurité hydrique et, surtout, améliorer les capacités de réalisation nationales, tout en réduisant la facture d’importation des services.
Auparavant, ce genre de station était réalisé par des entreprises étrangères à un coût de plusieurs millions de dollars et avec des délais dépassant les 36 mois.
Il est à rappeler que cet important programme de dessalement de l’au de mer visant à la sécurisation du pays, à tout éventuel stress hydrique, a été confié aux filiales du groupe Sonatrach et Cosider, vu leur compétence reconnue en construction, ingénierie et études, un fait salué à plusieurs reprises par le président de la République.
Ainsi, les compétences algériennes auraient économisé au pays près d’un milliard de dollars pour les 5 stations de dessalement, en plus du gain de temps puisque le défi a été relevé en seulement 26 mois, alors que, par le passé, des projets n’étaient pas achevés même 10 ans après leur lancement, avec des pertes sèches pour le trésor public.
Intervenant lors de la présentation d’un exposé sur la station « Fouka 2 », le président de la République a réitéré sa fierté quant à la réalisation de ces projets dans les délais impartis et avec des compétences nationales, en remerciant «tout le monde pour cet accomplissement dont nous sommes fiers ».
Et d’ajouter : « Avec ces étapes, nous nous rapprochons progressivement de l’entrée dans le giron des pays émergents, et cela grâce aux hommes et aux femmes qui ont relevé des défis dans tous les secteurs, en particulier dans le secteur de l’hydraulique».
Il est à rappeler que le Président Tebboune s’est engagé, pour ce second mandat, à augmenter le PIB national à 400 milliards de dollars d’ici 2027, permettant à notre pays d’être dans le cercle des pays émergents.
En outre, le chef de l’État a annoncé que d’autres projets de stations de dessalement seront réalisés prochainement, affirmant que «lorsque nous aurons terminé cette série de stations de dessalement, nous aurons répondu à une grande partie de nos besoins en eau potable».
D’ailleurs, il est à noter que 6 stations sont pré- vues dans les cinq années à venir, permettant d’augmenter la contribution de l’eau dessalée à 62 % d’ici 2030.
Qualifiant le recours au dessalement de l’eau de mer de solution « judicieuse » pour faire face au stress hydrique et à la rareté des précipitations dans la région nord-africaine, le Président Tebboune a rassuré en affirmant que «nous trouverons des solutions pour les autres régions afin que les Algériens ne souffrent pas de la soif».
La station de «Fouka 2 » réalisée dans un délai de 25 mois
Le Pdg du Groupe Sonatrach a affirmé hier à Tipasa que la station de « Fouka 2» est l’une des cinq grandes stations de dessalement de l’eau de mer réalisée dans le cadre du premier programme complémentaire lancé par le président de la République. Ces stations sont réparties le long du littoral pour renforcer la sécurité hydrique, ajoute-t-il.
S’agissant de la station de «Fouka 2», d’une capacité de 300 000 mètres cubes par jour, le Pdg de Sonatrach a précisé lors de cette cérémonie d’inauguration, qu’elle s’étend sur une superficie de 7,5 hectares et a été réalisée en un délai record de 25 mois, «ce qui constitue un grand défi».
Ainsi, elle peut répondre aux besoins en eau potable de 3 millions de citoyens et fournit également de l’eau aux habitants des wilayas de Tipaza, Blida et Alger. Le Pdg de Sonatrach avait déclaré, jeudi dernier, que le taux d’intégration des produits nationaux dans les usines de dessalement d’eau de mer a atteint 30%.
«Les cinq usines de dessalement d’eau de mer réalisées dans le cadre du plan d’urgence du président de la République ont été réalisées par des compétences algériennes à hauteur de 100%, et que le taux d’intégration des produits nationaux dans ces usines s’élève à 30%», avait-il affirmé jeudi dernier à Oran lors de la présentation du projet de la station de Cap Blanc (Oran).
Intégration nationale et innovation consolidées
Il a également précisé que la réalisation de ces usines dans des délais records (25 mois) a nécessité un travail en continu, 24/24 heures, et la mobilisation de 10.000 travailleurs, pour un coût de 2,4 milliards de dollars.
Il a ajouté que l’importation des équipements avait nécessité le lancement d’un pont aérien exceptionnel de 288 vols pour transporter les équipements depuis les pays de fabrication vers l’Algérie, soulignant que pas moins de 300 étudiants ont été formés dans le domaine du dessalement de l’eau de mer.
Hachichi a également souligné que Sonatrach travaille à intégrer les énergies renouvelables dans la gestion des usines de dessalement d’eau de mer, en créant des fermes solaires qui couvriront de 30 à 40% des besoins de ces usines, ce qui contribuera à réduire les coûts de production.
Il a également indiqué que des accords sont en cours avec des fabricants étrangers spécialisés dans la fabrication d’équipements de dessalement d’eau de mer, notamment les membranes d’osmose inverse, pour leur production locale.
L’importance de ce programme provient non seulement de la capacité totale des cinq usines, estimée à 1,5 million de M3/j mais aussi de son objectif stratégique qui lui est assigné: doubler la part de l’eau dessalée dans la couverture de la demande en eau potable, la faisant passer de 18% actuellement à 42%.
Ce projet ambitieux prévoit la construction de cinq usines de dessalement dans les wilayas d’El Tarf (Koudiet Draouch), Béjaïa (Tighremt-Toudja), Boumerdès (Cap Djinet), Tipaza (Fouka) et Oran (Cap blanc) pour un investissement avoisinant 2,4 milliards de dollars.
Ces infrastructures porteront la production nationale d’eau potable issue du dessalement de 2,2 millions de M3/j à 3,7 millions de M3/jour. Les nouvelles usines, d’une capacité de 300.000 m³/jour chacune, permettront d’approvisionner 15 millions de citoyens en eau potable.
A. R.