La technologie du futur avec ses ingrédients touchant aux solutions intelligentes et au digital, est devenue incontournable pour ne pas se sentir ‘’dépaysé’’ dans beaucoup de domaines.
D’autant qu’elle est indispensable à différents secteurs, notamment, l’Oil&Gas, les énergies renouvelables (Enr), l’industrie, et mêmes les services et l’administration.
C’est dans ce décor planté, que lePrésident du Conseil d’administration de Siemens Algérie et Siemens Tunisie, Farouk Benabdoun, rencontré lors du NAPEC 2022 d’Oran (8 au 11 novembre 2021), a bien voulu répondre à nos questions.
Eco Times: Siemens, est une multinationale présente dans la plupart des salons qui se tiennent à l’échelle nationale. Qu’est ce qui motive cette présence ?
Farouk Benabdoun: Nous sommes présents pour deux raisons : rencontrer nos clients et nos partenaires, et suivre l’évolution des secteurs concernés par ces salons, particulièrement, à l’échelle nord-africaine. Ce fut le cas lors du NAPEC 2022 à Oran, un événement incontournable pour le secteur des hydrocarbures et de l’énergie en général, où nous avions décidé de participer en force afin de présenter nos différentes solutions et technologies.
Siemens offre des solutions intégrées, notamment dans le cadre de la co-création de projet, à la demande de nos clients, pour la concrétisation des objectifs de transition énergétique et de transition technologique.
Parmi les solutions présentées, pouvez-vous en détailler davantage?
Siemens Energy opère sur 5 grands axes incontournables pour réussir la transformation technologique et industrielle. Premièrement : le Power to X , qui permet de convertir l’électricité produite par les EnR en des produits de plus haute valeur comme l’hydrogène, l’ammoniac, la biomasse, le méthane…
Dans ce cadre, nous comptons à notre actif des projets-pilotes en Amérique Latine et en Asie. Dans une approche de co-création avec le constructeur Porsche, nous sommes, ainsi, producteurs de l’hydrogène vert en utilisant l’électricité produite par des éoliennes au Chili, ce qui permet de fournir un carburant propre (e-fuel) qui émet 90% de CO2 en moins par rapport à un carburant issu des énergies fossiles
Nous avons également un projet pilote avec la ville de Masdar aux Emirats arabes unis (EAU), lancé avec le fonds d’investissement Moubadala et les compagnies aériennes Lufthansa et Etihad, qui sont précurseurs dans l’utilisation du kérosène synthétique, produit à partir de l’hydrogène vert.
Notre deuxième axe à trait au stockage de l’énergie pour gérer l’intermittence des énergies renouvelables : en stockant l’électricité excédentaire, le réseau peut compenser les moments durant lesquels la demande excède la production. En troisième lieu, nous travaillons sur la décarbonisation des processus industriels, de la génération de la chaleur et de la climatisation, en y intégrant les EnR. Il faut savoir que la consommation de l’énergie primaire se dirige à 50% vers la chaleur et le refroidissement. Nous intervenons aussi au niveau de l’automatisation et de la stabilisation des réseaux de transmission d’électricité, pour renforcer leur résilience et leur fiabilité.
Il y a enfin la digitalisation : un domaine dans lequel Siemens excelle : nous pouvons par exemple utiliser l’intelligence artificielle (IA) pour contrôler et optimiser les systèmes énergétiques complexes, notamment en termes de services.
Outre ces axes, quels sont vos perspectives en Algérie ?
Tout d’abord, il faut souligner la bonne appréciation de nos solutions de la part de nos clients et partenaires, qui continuent de nous faire confiance, ainsi que d’autres visiteurs.
La bonne nouvelle réside aussi dans la décision des pouvoirs publics de s’orienter vers les EnR, avec l’objectif d’installer 1 gigawatt par an dans les prochaines années. Avec moins de 400 mégawatts d’EnR, nous sommes encore loin de la capacité totale installée de production d’électricité, qui est de l’ordre de 22 gigawatts d’EnR.
Entretien réalisé par Zoheir Zaid