Le Premier ministre présente à l’APN la Déclaration de politique générale du gouvernement : Le grand oral de Benabderrahmane

La Déclaration de politique générale du gouvernement sera présentée, aujourd’hui, mardi, par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, aux députés de la chambre basse du parlement (APN). En effet, ce sera une occasion pour le chef du gouvernement de présenter les grandes axes de son Plan d’action et, surtout, de faire le point sur les réalisations accomplies par son équipe durant les derniers mois ainsi que ce qu’il compte appliquer à l’avenir.  

Par Akrem R.

C’est un véritable test pour le Premier ministre qui sera auditionné par les représentants du peuple durant 4 jours (mercredi, jeudi, samedi et dimanche), avant de répondre à leurs préoccupations, le lundi 16 octobre prochain, lors d’une séance plénière, indique l’Assemblé nationale populaire dans un communiqué. 

Ainsi, un large débat est attendu au sein de l’hémicycle de Zighoud youcef, avant l’adoption de la Déclaration de politique générale du gouvernement. Un document de 106 pages est déjà entre les mains des députés. 

Il est scindé en cinq chapitres (consolidation de l’Etat de droit et de la rénovation de la gouvernance, consolidation de la relance et du renouveau économique pour aller vers une économie diversifiée, résiliente et performante, consolidation du développement humain et de la politique sociale, pour une politique étrangère dynamique et proactive et renforcement de la sécurité et de la défense nationales).

Sur le plan politique, le premier ministre a par exemple précisé que son équipe travaille pour «la restauration de la confiance des citoyens envers le système judiciaire», ce qui constitue un objectif fondamental de l’action du gouvernement, qui reste tributaire de l’amélioration de la qualité de la justice, rendue dans des délais raisonnables et de « la facilitation de l’accès à la justice pour l’ensemble des citoyens».

Il est à noter sur ce point que plusieurs réformes et décisions ont été prises par le gouvernement, sur instruction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Sur le plan économique, le gouvernement a tenu à faire remarquer qu’en dépit d’un contexte international fragile, l’Algérie a su faire preuve de résilience en maintenant une croissance économique appréciable estimée à 5,3% en 2023.

Selon le même document, que nous avons consulté, cette croissance a été portée par le secteur des hydrocarbures avec une croissance de +6,1%, de l’agriculture (+5,4%), de l’industrie (+7,3%) et du BTPH (+6,6%).  Quant à la croissance du PIB hors hydrocarbures, elle devrait atteindre 4,9% en 2023 contre 4,3% enregistrée en 2022. 

Une balance commerciale positive 

Par ailleurs, du fait de la baisse des prix du baril de pétrole avec un repli de 104 dollars en 2022 à 85 dollars en 2023, le niveau des exportations de biens devrait connaître un recul pour s’établir à 52,8 milliards de dollars à fin 2023.

Pour ce qui est des importations, elles devraient augmenter à 41,5 milliards de dollars à fin 2023 sous l’effet de l’inflation mondiale. Il est à noter sur ce point, que les prix des produits de large consommation connaissent une flambée depuis le début de la guerre en Ukraine.

La balance commerciale restera cependant positive cette année pour s’établir à 11,3 milliards de dollars.

Des mesures pour lutter contre l’inflation

Par ailleurs, le même Document indique que l’inflation s’est établie 9,5%, au cours des sept premiers mois de 2023, principalement tirée par les produits alimentaires (+13,2%). 

Elle devrait reculer à 7,5% pour l’ensemble de l’année 2023. Face à cette situation, le gouvernement a pris des mesures appropriées afin de préserver le pouvoir d’achat des citoyens, notamment à travers des revalorisations conséquentes des salaires et pensions, au profit des agents publics, des retraités et des personnes en situation de chômage.

Ajoutant à cela, une batterie  de mesures ont été prises également pour assurer un approvisionnement rapide et permanant du marché local en matière de produits alimentaires de première nécessité, en maintenant les prix subventionnés, notamment pour l’huile, les pâtes alimentaires, le sucre et autres produits de base.

La semaine dernière, le ministre des Finances, Laaziz Faid, avait affirmé que les mesures prises par les autorités publiques, notamment en assurant l’abondance des matières premières, la régulation et la subvention des prix, contribueront à réduire le taux d’inflation en baisse continue depuis plusieurs mois. Le gouvernement avait décidé également, la réduction des droits douaniers de 30% à 5% sur l’importation des viandes bovines et ovines fraîches, réfrigérées et emballées sous vide, ainsi que le bétail vivant importé, outre «la surveillance des prix et la lutte contre la spéculation sur les prix des matières premières, ce qui devrait réduire l’inflation au cours des mois restants de l’année en cours».

Hausse des dépenses budgétaires de 52% 

S’agissant de la situation des finances publiques, les recettes ont augmenté de 25% entre 2022 et 2023 alors que les dépenses budgétaires ont connu une hausse de 52%, atteignant ainsi un total de 14.700 milliards de dinars. 

Malgré cet effort budgétaire important visant à préserver les conditions d’une relance économique durable, le niveau de la dette publique interne, équivalant à 55% du PIB à fin 2022, est resté acceptable, compte tenu du contexte international évoqué plus haut. De plus, malgré le recul des prix des hydrocarbures, les réserves de change ont continué d’augmenter cette année en passant de 61 milliards de dollars à fin 2022 à 73 milliards prévus à fin 2023, en sus des réserves d’or monétaire de près de 5,5 millions d’onces, équivalent à près de 10 milliards de dollars au cours actuel sur le marché international. 

Concernant les liquidités bancaires, selon les chiffres du gouvernement, elles ont connu une baisse en passant de 1.970 milliards de dinars en 2022 à 1.160 milliards en 2023. Une situation qui s’expliquait par les mesures prises par la Banque d’Algérie pour l’augmentation du taux de réserve obligatoire,  au renforcement des reprises de liquidité bilatérales introduites au mois de septembre 2020 et au financement bancaire qui s’est traduit par une augmentation des crédits à l’économie. Ceux-ci devraient atteindre 10.419 milliards de dinars en 2023, soit une hausse de plus de 303 milliards de dinars (+3%) par rapport à 2022.

Dans ce contexte, le gouvernement confirme dans cette déclaration qu’il s’est attaché à concrétiser les engagements pris dans son plan d’action pour la mise en œuvre du programme du président de la République, visant principalement à renforcer l’Etat de droit et la gouvernance, promouvoir l’émergence d’un nouveau modèle économique, consolider le développement humain et Ie caractère social de l’Etat, dynamiser l’action diplomatique et renforcer la sécurité nationale.

A. R.

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