Le prix du poulet a atteint plus de 500 DA le kilo. Une envolée qui ne se justifie pas et surtout ne s’explique pas pour les consommateurs. On aura beau prétendre que la flambée est générée par la Covid-19, la grippe aviaire et cherté de l’aliment de volaille, le consommateur, ne se considère pas moins, otage de la dérégulation du marché. C’est qu’à ses yeux, ce sont toujours les mêmes «excuses» qui sont avancées, quant aux prix élevés de leur alimentation. Ce que réfutent les consommateurs qui pointent du doigt les éleveurs et détaillants sans scrupules.
Par Réda Hadi
Parallèlement à cette envolée, le prix des œufs a suivi la même courbe, et sont affichés à 13 DA l’unité. Une flambée qui met à mal les petites bourses et les ménages à faibles revenus, et qui surtout, les prive de l‘unique source de protéines et protides qui ainsi disparait des menus.
Les pouvoirs publics, pour enrayer cette hausse, viennent d’annoncer l’importation temporaire d’intrants pour équilibrer les prix de la volaille. Par intrants, il s‘agit principalement, de «l’importation d’œufs à couver (œufs de poulet de chair), et qui devrait contenir la flambée conjoncturelle des prix du poulet sur le marché national», selon, le Président intérimaire du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole, (CNIFA), Abderrazak Abdellaoui, dans une déclaration à APS.
Les raisons sont aussi multiples que les explications. Pour les acteurs de cette filière, ce sont les prix des aliments devenus trop chers, qui en sont l’origine première. Selon le président de la filière avicole, Moumen Kali, dans une déclaration à la presse, «le coût de revient à la production dans les batteries d’élevage est de plus en plus élevé. Ce qui provoque une surenchère sur le marché de l’offre local». Et de préciser que «par rapport au quatrième trimestre 2020, les prix des aliments avicoles se sont maintenus à des niveaux élevés, une situation due principalement, à une hausse des cours des matières premières sur les marchés boursiers. En témoignent, le marché national, dont les prix des matières premières ont enregistré des hausses importantes atteignant 7 000 à 8 000 DA le quintal pour le maïs et 12 000 à 14 000 DA le quintal pour les tourteaux de soja» à cela s’ajoute le prix du fret maritime qui a augmenté de 300 %.
Une hausse des prix des aliments avicoles sur marché national qui a poussé les pouvoirs publics à prendre la décision d’exonérer les aliments et les produits finis de la TVA, en espérant que les prix du poulet baisseront à des niveaux raisonnables.
Une raison qui, d’ailleurs, a poussé les petits éleveurs, (qui sont d’ailleurs nombreux dans le marché de la production,) à cesser momentanément, leurs activités dans l’attente que les prix de l’aliment et du poussin baissent quelque peu.
L’informel encore lui ?
Autre raison, que même les officiels de la filière admettent, est la mainmise des spéculateurs sur ce secteur. Selon des sources au fait de ce dossier, le marché étant dominé par l’informel et les intermédiaires, les spéculateurs ont profité au maximum des déséquilibres actuels, et participent à accentuer la crise.
Selon les chiffres officiels, les exploitations avicoles informelles représentent 70% du nombre global des exploitations existantes, dont le nombre est estimé à 38.600 fermes implantées à travers le pays.
Pour M. Nabil Djemaa, expert agréé en économie, «toutes les causes avancées sont un fait, et la Covid-19 a joué contre un équilibre des prix. En effet, lors du confinement, la demande a stagné, mais dès lors qu’il y a eu déconfinement, la demande a explosé. La pression subite sur la demande engendrée par le déconfinement et l’ouverture des cantines, restaurants et hôtels, ont entrainé une hausse importante de la demande, après que cette dernière ait baissé». Celui-ci nous a précisé aussi, qu’à titre d’exemple, «les prix à la production du poulet vif sorti du poulailler ont enregistré une hausse importante durant le premier trimestre 2021. On a relevé ainsi, une augmentation significative de l’ordre de 64 % entre les mois de janvier et mars 2021. La hausse des prix est due à une baisse de la disponibilité du poulet. A ce moment-là, c’était un indice pour une poussée des prix, mais personne n’y a prêté attention».
Les prix vont tendre vers l’équilibre, au fur et à mesure dans le temps, sauf incident majeur (confinement, maladie contagieuse, crise d’aliment) affirment des vétérinaires du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole, (CNIFA),
R. H.







