La loi de finances pour l’année 2025, qui prévoit l’un des plus gros budgets de l’État, avoisinant les 126 milliards de dollars, a été adoptée par le Parlement. En effet, après avoir obtenu l’aval des députés de l’Assemblée populaire nationale (APN), mercredi dernier, les sénateurs de la chambre haute ont approuvé ce texte de loi hier, samedi.
Par Akrem R.
Tous les regards sont orientés, maintenant, vers le nouveau gouvernement, dont l’annonce est imminente, afin de mettre en exécution cette loi de finances, consacrant les engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour ce quinquennat 2025-2029.
Des mesures importantes sont prévues dans cette LF 2025 pour booster, notamment l’investissement, soutenir l’économie nationale, d’autant qu’une croissance de 4,5% est visée, mais aussi pour la préservation du pouvoir d’achat et pour améliorer les conditions de vie des citoyens. Des budgets importants sont, ainsi, mobilisés pour atteindre ces objectifs.
Dans une déclaration à la presse, en marge de l’adoption de ce texte de loi, le ministre des Finances, Laaziz Faid, a précisé que ce nouveau texte de loi est porteur «d’orientations stratégiques visant à réaliser le développement durable, à renforcer la stabilité socioéconomique, à encourager l’investissement, à créer des emplois et à élargir l’assiette fiscale, en phase avec les aspirations des citoyens algériens», a expliqué le ministre.
Et d’ajouter : «La LF 2025 va stimuler l’investissement, la création d’emplois et de la valeur ajoutée, et, ainsi, l’élargissement de l’assiette fiscale».
Des réformes en 2025 pour améliorer le recouvrement fiscal
Le ministre a, toutefois, rassuré les citoyens que «le ce texte de loi a été élaboré sur la base de la poursuite du soutien de l’Etat et la durabilité des programme de soutien social, tout en consacrant les orientations du gouvernement concernant les équilibre budgétaires», soulignant que l’année prochaine verra l’adoption d’une batterie de mesures opérationnelles pour la poursuite des réformes.
«L’adoption de ce texte de loi n’est qu’un autre pas dans un processus long de réformes et défis à concrétiser. Des mesures et des initiatives seront prises l’année prochaine pour améliorer le recouvrement fiscal et promouvoir la transformation numérique des finances publiques», ajoute-t-il.
Faid a en outre appelé l’ensemble des acteurs dans les secteurs public et privé, à faire aboutir les réformes et à redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs tracés en faveur d’une croissance économique inclusive, notant que «l’adoption du ce texte de loi de finances 2025 par les deux chambres du Parlement reflète l’engagement de tous au service de l’intérêt national et du renforcement des fondements de l’économie nationale».
Consolider les acquis socio-économiques
Questionné sur le point phare de ce projet de loi de finances 2025, le ministre a affirmé qu’il s’agit de permettre de consolider les acquis socio-économiques des cinq dernières années, la préservation du pouvoir d’achat, tout en veillant aux équilibres budgétaires.
La mission ne sera pas donc mince pour le prochain gouvernement, car nécessitant la mobilisation des meilleures compétences du pays.
Lors de sa dernière rencontre avec les représentants de la presse nationale, le Président Tebboune avait annoncé qu’un nouveau gouvernement sera nommé, juste après l’adoption de la loi de finances 2025.
«Un nouveau gouvernement sera composé avant la fin de l’année en cours. Je suis à la recherche des meilleures compétences dans le pays», avait-il déclaré.
Une déclaration qui illustre la ferme volonté du chef de l’Etat en vue de la concrétisation de ses engagements pour une bâtir une économie forte et solide.
D’après le ministre des finances, ce texte de loi est également un message fort pour les investisseurs, au service desquels toutes les conditions sont réunies pour un réel décollage économique du pays.
Il est à rappeler, sur ce point, que près de 10 000 projets sont enregistrés au niveau de l’Agence algérienne de la promotion de l’investissement (AAPI) jusqu’à présent.
Ce nombre qui devrait s’accroitre à 20 000 projets d’ici la fin de ce quinquennat, selon le programme présidentiel de Tebboune, témoigne de l’amélioration du climat des affaires et du retour de la confiance auprès des investisseurs.
En effet, cette dynamique dans le domaine de l’investissement aura certainement des retombées positives d’une manière générale sur l’économie nationale.
Un aspect qui a été pris en charge dans l’élaboration de la loi de finances 2025 avec des projections sur les deux années à venir.
Le ministre des finances a affirmé sur ce point que «le gouvernement poursuivra ses efforts pour la création de la richesse et des emplois», en rappelant l’engagement du chef de l’Etat, visant la création de deux millions d’emplois durant ce deuxième mandat.
Ainsi, ce texte de LF 2025 a été élaboré sur la base d’une projection d’atteindre un PIB de 400 milliards de dollars d’ici 2027, soit le double (260 milliards de dollars en 2024), ajoute le ministre qui a réaffirmé l’engagement de l’Etat à continuer à investir dans la réalisation de grands projets. En effet, l’ambition de l’Algérie est d’être dans le giron des pays émergents.
La LF 2025 prévoit une croissance économique de 4,5% (2025 et 2026) et une croissance hors hydrocarbures de 5% en 2025.
Les exportations de biens atteindraient 50,9 milliards de dollars (mds USD), tandis que les importations de biens devraient se situer à 46,07 mds USD, soit un excédent de la balance commerciale de 4,83 mds USD, et un excédent de la balance des paiements de 1,17 mds USD.
L’encours des réserves de change atteindrait 72,95 mds USD, représentant 16 mois d’importations de biens et services.
Le texte de loi table sur des recettes budgétaires en hausse de 3,5%, à 8.523,06 mds de DA, avec une fiscalité pétrolière de 3.453,96 mds de DA, et sur des dépenses budgétaires en hausse de 9,9%, à 16.794,61 mds de DA, soit un déficit budgétaire de 8.271,55 mds de DA.
A. R.