Le taux d’inflation, en courbe descendante depuis le début de l’année 2024, poursuit sa décélération. Selon les derniers chiffres de l’Office national des statistiques (ONS), le rythme d’inflation annuel (septembre 2023 à aout 2024/septembre 2022 à août 2023) est de +5,7 %.
Par Akrem R.
Il est donc passé sous la barre des 6% après avoir atteint un niveau proche de deux chiffres durant les deux dernières années, dépassant les 9% entre 2022 et 2023.
Des mesures importantes ont été prises par le gouvernement pour juguler l’inflation, en mettant en place toute une stratégie pour la maitrise des prix, d’autant plus que 60% du taux de l’inflation est importé.
Donc, il est plus que nécessaire de réorganiser les chaînes de distribution, qui demeurent le maillon faible dans le domaine commercial.
Cette stratégie commence à porter ses fruits sur le terrain, les prix de nombre de produits s’étant stabilisés et d’autres en baisse.
Le gouvernement sous la conduite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a tracé un plan-anti inflation en axant le travail sur trois axes principaux, dont une réorganisation du commerce, en renforçant le contrôle des prix et la lutte contre la spéculation illicite.
Sur l’axe social, l’Etat a pris une série de mesures pour l’augmentation des salaires et l’institution de l’allocation chômage.
A cela, le fait aussi, que l’exécutif a décidé de réduire les taux d’intérêt pour les prêts à l’investissement, ainsi que «la défense de la valeur du dinar algérien» dont la réévaluation se fera à travers des mesures économiques, y compris les mécanismes de taux de change au niveau de la Banque centrale pour soutenir, ainsi, le pouvoir d’achat.
Une mesure qui a influé positivement sur les coûts de production et sur le prix final des produits fabriqués en Algérie.
«Nous sommes en train de lutter contre l’inflation et sommes en train de tout mettre en place. Il est vrai que nous ne sommes pas maîtres de ce qui est en rapport avec l’inflation importée, mais lorsqu’il s’agit des produits intérieurs, nous constatons qu’il y a une légère diminution ces derniers mois et on va continuer à travailler dans cette direction. En diminuant les coûts, on maîtrise l’inflation», avait déclaré le ministre des Finances, Laaziz Faid.
En effet, depuis le début de l’année en cours, l’inflation a commencé à décélérer pour s’établir au mois de mars à 8,1%, à 7,4% en avril et à 6,8 % en mai 2024, avant de passer à 5,7 en Aout dernier. Selon les projections du gouvernement et même des institutions financières internationales, l’inflation poursuivra sa décélération cette année et en 2025.
Dans son plan d’action, le gouvernement veut ramener le taux d’inflation à 4 et 4,5% dans le moyen terme.
C’est l’engagement du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans son programme présidentiel pour ce second mandat. Il avait souligné dans ce cadre, l’impératif de réduire le taux d’inflation à 4% «au maximum».
Donc la guerre contre une inflation «galopante» est lancée, avec l’ambition de la réduire à des niveaux bas. Le chemin est encore long, mais les premiers résultats enregistrés sur le terrain sont encourageants et devraient être consolidés notamment avec la politique de promotion de la production nationale.
De centaines de projets d’investissement sont en cours de réalisation, permettant dans un proche avenir, la réduction de la facture d’importation en la substituant par des produits «made in bladi» à des prix plus «abordables» que ceux de l’importation, dont les coûts du transport sont toujours élevés, représentant 70% du prix du produit.
Légère hausse des prix en août
Par ailleurs, l’ONS a fait savoir que l’indice brut des prix à la consommation de la ville d’Alger a enregistré une hausse de 1,0 % en août 2024 par rapport au mois précédent, soit, de moindre ampleur que celle observée au même mois de l’année précédente (+2,2 % en août 2023 par rapport à juillet 2023).
Cette tendance (+1,0%), proche de celle inscrite au mois précédent (+0,8%), résulte essentiellement de la hausse des prix des biens alimentaires qui marque une variation de +2,0 %, précise la même source.
En effet, les prix des produits agricoles frais affichent une hausse de 3,4 %, des augmentations plus ou moins importantes définissent cette catégorie de produits.
La plus marquante est celle de la viande de poulet (+28,7%), à des degrés moindres, on retrouve les fruits (+10,5%), la viande et abats de mouton (+1,6%).
Par ailleurs, les prix des biens alimentaires industriels accusent une hausse de 0,4% dus essentiellement au prix du café qui enregistre, encore une fois, une hausse, de près de 3,8%.
En août 2024 et par rapport à août 2023, l’évolution des prix des biens alimentaires enregistre une variation de +4,3%.
Les prix des produits agricoles frais affichent une hausse de 5,8% avec essentiellement +67,9% pour la pomme de terre.
Par ailleurs, les prix des biens alimentaires industriels indiquent un taux de +2,5%, avec une variation tangible de +36,9% pour le café, thé infusion.
En août 2024 et par rapport au mois précédent, les prix des produits manufacturés et des services enregistrent des hausses respectives de 0,1% et 0,2%.
En août 2024 et par rapport au même mois de l’année précédente, l’évolution des prix des produits manufacturés est proche de +5,7%, celle des services est de +1,9%.
A. R.