Le nouveau plan de développement 2024-2028 adopté : Sonatrach affiche ses ambitions

Siège Sonatrach

Photo : D. R.

Le groupe pétro-gazier Sonatrach affiche ses ambitions pour les quatre prochaines années. Il veut continuer à jouer les premiers rôles sur la scène énergétique régionale et mondiale. À cet effet, des investissements colossaux sont inscrits dans son plan de développement pour le moyen terme relatif à la chaîne de valeur 2024-2028. 

Par Akrem R.

Adopté, lundi soir, lors de l’assemblée générale ordinaire, sous la présidence du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab et  avec la participation du ministre des Finances, du gouverneur de la Banque d’Algérie et du représentant de la Présidence de la République en leur qualité de membres de l’Assemblée générale, ce plan prévoit le développement des activités d’exploration et de la production, de transport par pipeline, de conversion, de raffinage et pétrochimie ainsi que des activités liées à l’exploration, indique Sonatrach dans un communiqué. 

Le plan de développement comporte également les projets de développement liés à la numérisation et à la transition énergétique, ainsi que ceux liés à la réduction de l’empreinte carbone résultant des activités de l’entreprise, ajoute la même source, en faisant savoir que les membres de l’AG ont adopté le budget annuel de l’entreprise pour l’année 2024. «Conformément aux statuts de l’entreprise, Sonatrach a tenu, lundi 25 décembre 2023, son assemblée générale ordinaire (AGO), au siège de la Direction générale de l’entreprise, sous la présidence du ministre de l’Energie et des Mines, ont été présents également aux travaux de cette AGO les membres du Conseil d’administration. Lors de cette rencontre, il a été procédé à l’adoption du budget annuel de l’entreprise pour l’année 2024, ainsi que du plan de développement à moyen terme relatif à la chaîne de valeurs pour la période 2024-2028», lit-on dans le communiqué de Sonatrach, sans toutefois donné plus de détails sur les budgets alloués.

Mais, selon le PDG du groupe, Rachid Hachichi,  qui s’exprimait la semaine dernière, à l’occasion du 60e anniversaire de la création de Sonatrach, pas moins de 50 milliards de dollars seront mobilisés pour le quinquennal prochain, dont 36 milliards destinés à l’exploration et à la production pour les quatre années à venir.

En effet, le groupe s’emploie à la modernisation, ajoute-t-il, de ses infrastructures en les dotant des technologies de pointe, mais aussi à la réhabilitation des raffineries et à la poursuite de l’investissement dans la recherche et développement (R&D) et l’innovation outre l’encouragement à la recherche scientifique et au développement technologique et la promotion de l’excellence dans des domaines pertinents.

S’agissant de la gestion, le groupe œuvre, selon son PDG,  à «instaurer les fondements d’une bonne gouvernance moderne, en vue de développer les méthodes de management et de gestion pour s’adapter aux exigences de la transition numérique à travers la généralisation de la numérisation à toutes les activités du groupe». Il s’agit également d’accélérer le parachèvement de la réalisation du système d’information intégré qui a été adopté ces dernières années dans le souci de renforcer la performance», a précisé Rachid Hachichi.

Cap sur la pétrochimie et raffinage 

Conformément à la nouvelle stratégie du gouvernement visant à la diversification de l’économie nationale ainsi que d’en finir avec l’exportation de richesses en brut, le groupe Sonatrach accorde une grande importance pour la pétrochimie. Dans son plan de développement 2022-2026, le groupe avait alloué 11 milliards de dollars pour le développement des industries de la pétrochimie et du raffinage.

 Sonatrach travaille, en fait, sur le lancement d’un certain nombre de projets pétrochimiques dans le cadre de la stratégie de développement des industries manufacturières annoncée par la les hautes autorités de l’Etat, visant à réduire la facture des importations et à créer de la valeur ajoutée localement. Des projets importants déjà lancés notamment pour la production de diesel (carburant diesel) au niveau de la raffinerie de Skikda, pour lequel une enveloppe financière considérable a été allouée afin d’assurer « la couverture des besoins nationaux de cette substance jusqu’en 2035 ».

Le deuxième projet est l’extension de la raffinerie d’Arzew pour la production de benzène, dans le cadre de l’augmentation de sa capacité de production de 600 000 tonnes à 1,2 million de tonnes annuelles, ce qui contribuera à répondre aux besoins nationaux jusqu’en 2036. Un autre projet est en phase d’étude pour la réalisation de production d’une des matières premières utilisées dans l’industrie des détergents.

En effet, Sonatrach aspire à développer son portefeuille d’investissement par l’extension de ses activités dans le domaine des industries pétrochimiques, à travers la production du Polypropylène, le lancement des travaux de réalisation de l’unité de production du méthyl tert-butyl éther (MTBE), en sus du mégaprojet intégré de production du phosphate à même de permettre au pays, une fois mis en service, « de devenir l’un des plus grands exportateurs d’engrais aux niveaux régional et international». Il est également prévu la relance des travaux de la réalisation de la raffinerie à Hassi Messaoud, et ce, conformément aux instructions du Président Tebboune, lors d’une réunion de Conseil des ministres.

En somme, Sonatrach qui reste encore le poumon économique du pays, est appelée à relever plusieurs défis. Il s’agit, notamment, de maintenir et préserver la capacité de production des gisements existants, d’investir fortement dans l’exploration pour renouveler les réserves gazières, l’accélération de la valorisation locale à travers des activités industrielles (pétrochimie, chimie, etc…), créatrices de valeurs ajoutées et, enfin, s’adapter aux impacts de la lutte contre le réchauffement climatique à travers la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Pour relever ses défis, Sonatrach est à la recherche de partenaires étrangers pour le développement et la réalisation de nouveaux projets pétroliers et gaziers. Depuis la promulgation de la nouvelle loi sur les hydrocarbures en 2019 incitatives, plusieurs accords de partenariats ont été signés et d’autres en pourparlers avancés.

En interne, le groupe  travaille sur le développement d’un contenu local, à travers l’association des entreprises algériennes dans la réalisation des projets dans le domaine des hydrocarbures. Une démarche visant à réduire les dépenses en devise et participer à la densification du tissu industriel local. 

A.R.

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