Le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a rassuré, hier, mardi, les citoyens sur la disponibilité des liquidités, notamment durant le mois de Ramadhan. Il a souligné que son département mettra en place tous les mécanismes possibles, pour répondre aux besoins en la matière. Le ministre qui s’exprimait sur les ondes de la radio nationale, a tenu à préciser qu’un comité de veille, regroupant tous les intervenants, «va nous permettre de juguler ce phénomène et de répondre aux besoins, au cas par cas».
Akrem R.
Ledit comité, ajoute-t-il, travaille 16 heures par jour, et parfois même H24, aux périodes de pointe, pour répondre aux différentes demandes des bureaux de postes. « Il y a, effectivement, l’étendu du territoire qui impacte quelque peu, l’acheminement, à temps, de la liquidité, mais à chaque tension le comité prend en charge le bureau de poste concerné», explique-t-il. « Il y a des mesures beaucoup plus radicales qu’on est en train de mettre en place, notamment l’injection de la liquidité, et ce, par la mise en circulation du nouveau billet de 2000 dinars ».
Donc, dit-il, d’ici la semaine prochaine, il y aura une grande quantité d’argent qui sera injectée et également, à la veille du mois sacré du Ramadan. Ce qui va nous permettre de mettre fin à ce problème. Le premier argentier du pays a, en outre, imputé la situation de manque de liquidité aux effets de la pandémie du Coronavirus, qui a affecté toutes les économies partout dans le monde. L’autre explication fournie par le ministre, c’est que, selon lui, notre pays est caractérisé par « économie du «cash», faisant que les retraits au niveau des guichets ne sont pas plafonnés, contrairement à certains pays, à l’instar de la France. Il a également fait savoir que l’Algérien préfère toujours le cash dans les différentes transactions, et ce, en dépit de la mise en place de nouveaux moyens du paiement électronique. Selon les chiffres d’Algérie Poste, les Algériens retirent une moyenne de 22 milliards de DA/ mois. Le ministre, a en outre, rappelé et salué la décision du président de la République de fermer les comptes commerciaux, décision qui permettra une meilleure disponibilité des liquidités.
Le changement de monnaie non envisagée
Par ailleurs, et sur un autre registre, Aymen Benabderrahmane a écarté la possibilité de changement de la monnaie nationale, le dinar, afin de récupérer l’argent circulant hors circuit bancaire. Selon le dernier rapport de la Banque d’Algérie, plus de 6 000 milliards de DA, soit l’équivalant de 60 milliards de dollars, circulent dans le marche informel.
Dans ce sillage, le ministre a indiqué que « l’option de recourir au changement de notre monnaie pour éliminer le marché parallèle n’est pas à l’ordre du jour». Il a, tout simplement, expliqué que cette option n’est pas juridiquement possible car le billet de banque doit continuer à circuler pendant dix ans à compter de la date de son émission.
Dans le même contexte, il a ajouté que « la stabilité juridique des marchés financiers et même économiques rend cette option impossible». Toutefois, le premier argentier du pays a fait savoir que toutes les autres pistes sont discutables, et qu’un comité travaille, déjà, sur la question de l’inclusion financière. D’ailleurs, des décisions seront annoncées dans les prochains jours concernant le mécanisme que les pouvoirs publics vont entreprendre afin de capter cet argent. « On est en train d’œuvrer pour l’inclusion de cette masse monétaire et assurer l’inclusion fiscale. Si on veut aller vers l’équité fiscale, il faut élargir l’assiette fiscale», a-t-il souligné, en relevant que la reforme du code fiscale s’inscrit dans ce cadre. M. Benabderrahmane a qualifié d’ «anormal », le fait que l’IRG représente entre 43 à 45% des revenus de la fiscalité du l’Etat. « C’est énorme ! », dira le ministre. Dans ce cadre, il estimé plus que nécessaire d’engager un nouveau recensement de la population fiscale.
A. R.