Le ministre de l’Hydraulique rassure : «L’Algérie est à l’abri du stress hydrique»

Face à la menace de la sécheresse, le gouvernement algérien a mis en place un plan «anti-sécheresse» qui vise à garantir l’approvisionnement en eau potable des populations. Ce plan repose sur le recours aux ressources non conventionnelles, notamment le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées. Le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a affirmé hier que «l’Algérie est à l’abri d’un stress hydrique» et que des solutions alternatives sont disponibles pour pallier aux éventuelles pénuries. Il a également annoncé la réalisation de plusieurs projets de stations de dessalement qui augmenteront la capacité de production de l’eau dessalée en Algérie.

Par Akrem R.

Le gouvernement a pris toutes les mesures et dispositions nécessaires pour faire face à un éventuel stress hydrique. En effet, l’Algérie, qui connaît une baisse drastique de la pluviométrie depuis quatre ans, a anticipé cette situation, en élaborant des plans, même à «zéro pluies», pour affronter le risque de la sécheresse et garantir un approvisionnement régulier et rationnel des populations en eau potable, a affirmé hier, le ministre de l’Hydraulique, Taha Drbal, en précisant que l’Algérie est à l’abri d’un stress hydrique. 

Dans sa stratégie, l’Etat a investi massivement dans les ressources non-conventionnelles, à savoir la construction de stations de dessalement d’eau de mer et la réutilisation des eaux usées. C’est le seul moyen pour contrer les changements climatiques qui se compliquent de plus en plus, en entraînant une diminution des eaux de surface. 

Un taux de remplissage des barrages de 30,23%

Actuellement, le taux de remplissage des 81 barrages existants au niveau national, dont la capacité globale est de 8,3 milliards m3, avoisine les 30,23%, indique le ministre, en reconnaissant que certains barrages sont presque à sec, comme celui de Koudiat Acerdoune, dans la wilaya de Bouira. 

Des mesures ont été prises pour la préservation de ce barrage, en réduisant les quantités d’eau distribuées pour les populations de Bouira, Médéa et Tizi-Ouzou. D’ailleurs, les citoyens de ces régions ont ressenti une diminution dans l’alimentation en eau potable, et des solutions urgentes (à court terme) ont été prises pour assurer la continuité du service public, à travers notamment le programme spécial qui consiste en la réalisation de nombreux forages et puits au niveau des wilayas touchées. 

En outre, et en vue de maintenir en fonction le barrage «Koudiat Acerdoune», le ministre a fait savoir que ce dernier sera raccordé à une station de dessalement d’eau de mer en cours de réalisation à Tizi-Ouzou. Ceci permettra la sécurisation de l’approvisionnement des populations en eau potable, même dans des situations extrêmes. 

«La balle est dans notre camp»

Pour le ministre, les solutions alternatives existent et sont sur le terrain. «La balle est dans notre camp. Tous les moyens financiers et matériels sont réunis. Les hautes autorités du pays accordent une grande importance à la problématique de l’eau. Tous les moyens financiers et matériels sont réunis pour l’approvisionnement des foyers en eau potable», souligne le ministre lors de son passage sur un plateau de TV «Echourouk News». 

Le ministre qui a admis l’existence de perturbations dans l’approvisionnement des populations dans plusieurs localités à travers le pays, a rassuré que les citoyens ne recourent pas à l’achat de l’eau en citernes. «L’alimentation en eau n’est certes pas quotidienne (un jour sur deux) mais les citoyens sont approvisionnés en quantités suffisantes et n’achètent pas d’eau. Notre département veille sur la continuité de ce service public», insiste-t-il, en indiquant qu’un vaste programme de modernisation est lancé par son département, dans le but de faire des économies d’eau et de réduire le gaspillage. 

Concernant les stations de dessalement d’eau de mer, le ministre a fait savoir que 26 usines sont en production, d’une capacité globale de 2,3 millions m3/jour. Et que, ajoute-t-il, cinq nouvelles stations sont en cours de réalisation à Bejaïa, El-Tarf, Tipasa, Oran, Boumerdès), dont la livraison est prévue en décembre 2024. 

D’une capacité de production de 300.000 m3/j chacune, les cinq stations apporteront des quantités additionnelles de 1,8 millions m3/j. Des budgets conséquents ont été dégagés à cet effet. Avec l’entrée en production des différents projets de dessalement d’ici à la fin 2024, la capacité totale de production de l’eau dessalée en Algérie sera portée à 3,7 millions m3/jour, soit un taux de 42% de couverture des besoins du pays.

A. R.

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