À l’arrêt depuis 2016, l’Office national des statistiques (ONS) est désormais réactivé. C’est le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderahmane, qui a procédé, hier, à l’installation officielle des nouveaux membres de cet organisme, composé de 17 représentants de département ministériels (l’agriculture, l’industrie, le tourisme, les mines, etc.), ainsi que 10 experts.
Par Akrem R.
A propos de cet instrument qualifié en tant qu’outil important pour le gouvernement, notamment dans l’élaboration et la concrétisation de ses différentes politiques socio-économiques sur le terrain, le Prmier ministre dira: « L’Etat accorde un intérêt particulier à l’information statistique afin de réussir la concrétisation de son programme ambitieux dédié au développement local», selon Benabderhamane dans son allocution prononcée lors de la cérémonie.
Pour lui, la réussite de telles réformes est dictée par la disponibilité d’informations fiables. «On ne peut pas élaborer des politiques fiables sans avoir les informations nécessaires dans un secteur précis. Ainsi, on ne pourrait pas exploiter les richesses naturelles et l’atteinte d’un équilibre entre régions sans une connaissance des matières et spécificités de chaque localité», a souligné le Premier ministre et premier argentier du pays. En somme, le gouvernement s’oriente résolument vers une nouvelle gestion, dont la transparence et l’exactitude sont les maitres mots.
Par le passé, les différents gouvernements naviguaient à vue et n’avaient pas en leurs pocession les statistiques et indicateurs pour mener à bien leurs politiques. D’ailleurs, les membres d’un même Exécutif n’avaient pas les mêmes chiffres et chacun d’entre eux travaillait selon sa propre vision. Ceci a engendré des défaillances dans la programmation et exécution des projets. Nombreux de ces derniers en infrastructures, notamment, avaient été réalisées à coups de plusieurs milliards avant de que l’on se rende compte de leur inutilé et ne répondant pas aux besoins de la population! Le Premier ministre est catégorique sur ce point : « Il n’est plus tolérable d’avoir une guerre des chiffres entre les instituions et administrations de l’Etat ».
Et d’ajouter : «Le gouvernement est déterminé à la construction d’une véritable base statistique, à laquelle tous les acteurs sont appelés à contribuer et d’une manière urgente, pour procéder à la réalisation d’études sur le budget des familles, sur le chômage, sur les besoins de la population en logements et services de santé».
Benabderhamane a déploré, au passage, que faute de statistiques fiables, l’Algérie est souvent mal lotie dans certains classements internationaux. Des classements qui « ne reflètent pas le réel développement que connaît notre pays ». Ceci impacte négativement le classement de l’Algérie.
Soulignant que le système statistique algérien a beaucoup de lacunes qu’il faut combler, le Premier ministre estimé, donc urgent, de le réformer pour le rendre « efficient et efficace ». « C’est l’un des engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune », a rappelé le Premier ministre qui a mis en exergue l’importance des statistiques qui sont « un outil de transparence et de confiance ».
Dans ce cadre, l’enseignant universitaire et expert en économie, Ahmed Souahlia, a affirmé que l’Algérie avait souffert des faux rapports statistiques, notamment en ce qui concerne le taux de chômage, la distribution de logements et les besoins en matière de santé. «Nous espérons que l’ONS va enfin se réveiller de sa longue léthargie, afin de jouer le rôle escompté à savoir : donner plus de visibilités et aider les pouvoirs publics dans la mise en place de politiques socio-économiques pour amorcer le développement escompté», a-t-il souligné. Cet outil (ONS) est appelé, recommande-t-il, à innover dans ses méthodes de travail et de collectes des données, permettant d’élaborer au final des rapports réels. Après une analyse approfondie de ces données, ajoute-t-il, les décideurs seront en mesures de mettre en place les politiques économiques nécessaires et également leur exécution sur le terrain. En somme, c’est grâce à la contribution de l’ONS qu’on pourra construire une économie solide basée sur des données réelles.
A. R.