Le gouvernement à propos des augmentations «unilatérales» des prix : «L’Etat frappera d’une main de fer»

Tayeb Zitouni, ministre du Commerce et de la Promotion des exportations

Le ministre du Commerce et de la promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a mis en garde les producteurs activant en Algérie de procéder à des augmentations des prix d’une manière «unilatérale». Indiquant que les prix sont, certes, libres sur le marché national, le ministre affirme, néanmoins, que son département ne tolèrera aucune augmentation ou révision à la hausse des prix de produits alimentaires, même ceux non subventionnés, sans l’aval des services du ministère du Commerce.

Par Akrem R.

S’exprimant à l’ouverture de la troisième édition du salon international de l’Industrie des boissons et des aliments liquides (Bevalg) qui se poursuivra à la Safex jusqu’au 7 février courant, Tayeb Zitouni a révélé que deux producteurs de boissons ont procédé à des augmentations de prix, sans toutefois en informer la tutelle. 

Ce qui pour lui, est inadmissible et injustifiée, du fait que les prix des intrants sont stables et qu’aucune augmentation ou nouvelle taxe n’ait été incluse dans la Loi de finances 2024. 

Le gouvernement veille au respect des prix des produits de large consommation, en les plafonnant, mais également, s’arroge le droit de regard sur les prix des autres produits, puisque tout n’est pas subventionné en Algérie, dira le ministre. Il n’y a que les produits de large consommation qui sont subventionnés, dont l’électricité et le gaz. 

« Le marché est certes libre, mais nous ne talerons aucune augmentation surprise où injustifiée des prix. La révision à la hausse des prix ne pourra être admise qu’après une discussion entre le producteur et le ministère. Sinon, l’Etat frappera d’une main de fer tout contrevenant», souligne-t-il, en appelant les deux producteurs à la suppression de l’augmentation décidée unilatéralement, avant que des sanctions soient prises. 

Pour le ministre, la spéculation illicite n’est pas seulement le stockage des produits et marchandises pour créer un déséquilibre sur le marché et augmenter les prix, mais c’est également de procéder à des révisions des prix sans aucune raison. « Nous en tant que tutelle, nous soutiendrons tous les producteurs participant à la création de la richesse et des chaînes de valeurs. Mais, les gens qui veulent profiter du mois du ramadan, en augmentant les prix, seront sévèrement sanctionnés », affirme-t-il.

Couvrir la facture d’importation d’intrants par l’exportation

Concernant la production nationale de boissons, le ministre a salué les progrès réalisés par une filière qui est en pleine expansion. Le marché national est estimé à plus de 2,5 milliards de DA, soit l’équivalent de 250 millions de dollars, indique-t-il lors d’un point de presse organisé en marge de l’inauguration de ce salon. 

Le ministre a mis en avant la qualité de la production nationale, qui se fait selon les normes internationales. D’ailleurs, des quantités importantes sont exportées vers le marché européen, du Golfe et autres. 

« Les boissons algériennes sont très prisées sur les marchés internationaux. Ceci témoigne de la qualité de nos produits et boissons», dira le ministre, en précisant que l’ambition de son département pour 2024 est de parvenir à la couverture des intrants pour la filière boisson par l’exportation de produits finis, gazeuses et jus. Les 58 producteurs se sont engagés et déterminés à atteindre cet objectif tracé par la tutelle. 

Ce rendez-vous économique (BEVLAG) sera une occasion pour les producteurs de nouer des partenariats pour l’augmentation de la production nationale et aller à la conquête de parts sur le marché mondial. 

« Le salon Bevalg sera l’occasion de conclure des partenariats et des accords entre professionnels, leur permettant d’améliorer la qualité de leurs produits et de les acheminer vers les marchés étrangers, ont expliqué les organisateurs. Il permettra aussi d’obtenir des informations sur l’industrie alimentaire, qui contribue à augmenter le volume des exportations hors hydrocarbures du pays. 

Cet événement « pionnier, premier du genre en Afrique et au Moyen-Orient, sera une occasion idoine pour découvrir les dernières innovations de cette industrie vitale », indiquent les organisateurs de ce Salon international.

Questionné sur le respect des normes sanitaires, notamment la teneur en sucres totaux dans les boissons, Tayeb Zitouni a affirmé qu’un suivi quotidien est assuré par les services de contrôle tout au long du processus de production. L’activité est encadrée par une réglementation bien précise. En effet, la teneur des boissons en sucre est fixée à 105g/litre. 

« Nous œuvrons avec les autres départements ministériels à réduire davantage ce taux qui reste plus au moins important. Nous avons des produits agricoles bio qu’on peut transformer et fabriquer des boissons naturelles », souligne-t-il, en faisant savoir 9% de la production du sucre en Algérie est consommé par cette filière.

A.R.

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