Le gouvernement à pied d’œuvre:  Le plan spécial ramadhan fin prêt 

Produits alimentaire

Photo : D. R.

À quelques jours du mois de Ramadhan, le gouvernement est dans une course contre la montre pour la mise en place de son «plan spécial» pour ce mois sacré. La Commission nationale intersectorielle, chargée des préparatifs de cette échéance, s’est réunie, hier à Alger, en présence des ministres du Commerce, Tayeb Zitouni, de l’Agriculture, Youcef Chorfa, la SG du ministère de l’Industrie, des cadres du ministère de l’Intérieur et des Pdg de groupes agroalimentaires.

Par Akrem R.

 Selon les dires du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, toutes les dispositions ont été arrêtées afin d’éviter une quelconque perturbation dans l’approvisionnement du marché, notamment en ce qui concerne les produits de large consommation.

En effet, des quantités substantielles de différents produits agricoles, tels le lait, pâtes, semoule, farine, légumes secs, huile et sucre, seront mises sur le marché. L’ambition du gouvernement est de parvenir à un marché régulé et bien approvisionné tout au long de l’année et non seulement durant le mois de Ramadhan. « Nous voulons passer d’une gestion de crise à un marché régulé et organisé. Notre objectif est d’atteindre une stabilité permanente à l’écart de toutes les perturbations», souligne Tayeb Zitouni.  Ainsi, l’objectif de cette réunion, dira-t-il, est l’évaluation des mesures déjà prises et les dispositions qui contribueront à définir la stratégie nationale d’approvisionnement et de contrôle du marché. Afin d’atteindre ces objectifs, le ministère du Commerce a adopté une démarche participative, en association avec les différents acteurs et intervenants dans toute cette chaîne, de la production, à la distribution et la commercialisation du produit au consommateur. 

« En application des résultats des réunions gouvernementales, notre ministère, en coordination avec les secteurs ministériels concernés, a adopté une approche participative et consultative en organisant des réunions de coordination pour tracer une feuille de route unifiée à cet égard, qui sera élargie pour inclure les différentes divisions productives, les gestionnaires des marchés de gros des légumes et des fruits et les associations professionnelles de commerçants», explique le ministre.

Cette stratégie qui s’articule sur un suivi permanant du marché par la commission nationale tripartite (Commerce, Industrie et Agriculture), a déjà porté ses fruits.  

Le marché se stabilise 

Actuellement, le marché enregistre une certaine stabilité, faisant que la question de la disponibilité des produits alimentaires, désormais, ne se pose pas. «De grands progrès ont été réalisés grâce à la solidarité gouvernementale dans le contrôle du marché et son approvisionnement afin de limiter les perturbations sur le marché. D’ailleurs, la plupart des wilayas ont connu une stabilité en termes d’abondance des produits», affirme le ministre, en se basant sur des rapports réels et de terrain.  Pour illustrer ses propos, il a cité l’exemple du nombre des communes qui avaient connu des perturbations en approvisionnement en huile et sucre, passant de 167 localités à zéro commune actuellement. Même chose pour l’approvisionnement des communes en lait, dont seulement huit (8) d’entre elles, sis dans l’extrême Sud, connaissent des perturbations en la matière, indique le ministre, en annonçant que le Président Tebboune a ordonné l’approvisionnement des citoyens de ces localités en lait en poudre subventionné.

Concernant la semoule, le ministre affirme que le marché ne connait aucune perturbation. Pour les légumes secs, le marché connaît également une stabilité en matière d’approvisionnement, à l’exception des haricots et pois chiches (calibre 12), dont des quantités importantes seront importées, assure-t-il. 

Un stock de 490 000 tonnes de légumineuses 

Durant l’année courante, un stock de 490 000 tonnes de légumes secs a été constitué, soit, presque le double de l’année précédente qui a été de l’ordre de 350 000 tonnes de différentes légumineuses. Quant à l’approvisionnement du marché en viandes rouges et blanches par les opérateurs privés et publics,  le ministre a noté que 7 375 tonnes ont été importées en janvier 2024, contre 2501 tonnes en 2023. Les opérations d’importation se poursuivent et le marché sera bien approvisionné en viandes rouges et blanches, assure Zitouni. Cela s’ajoute à l’approvisionnement des wilayas du Sud en viande rouge importée dans le cadre du troc. « Nous avons enregistré l’entrée de 284 892 têtes en 2023, ce qui reflète une évolution très tangible de l’entrée de bétail, par rapport à l’année 2022 (141 995 têtes) et à l’année 2021 avec 36 277 têtes seulement.

Outre la disponibilité des produits, le ministère procédera à l’ouverture de plusieurs marchés de proximités à travers les quatre coins du pays, 15 jours le mois de ramadhan, pour la vente au rabais et promotionnelle. Ces marchés spéciaux verront la participation de tous les offices publics de distribution et de régulation pour vendre leurs produits (légumes, fruits, lait, viandes blanches et rouges…) et des chambres de commerce, ainsi que les associations interprofessionnelles des commerçants. Une mesure visant à lutter contre la spéculation surtout durant ce mois sacré où la consommation chez les Algériens passe du simple au double. En somme, il semble que tout est fin prêt pour réussir l’organisation du mois de ramadhan et mettre en place une nouvelle organisation pour le reste de l’année. La préservation du pouvoir d’achat des ménages est l’une des préoccupations majeures du Président Tebboune.  Des mesures importantes ont été prises, dans ce sens, dans le cadre de la LF 2024, notamment la réduction de la taxe (TVA) sur de nombreux produits destinés à la consommation, dont le but est de fournir des produits à des prix raisonnables. Le ministre a appelé, à la fin de son discours,  à la mobilisation de tous les commerçants qui sont le pilier du marché national, et de participer efficacement à la réussite de ce plan pour atteindre les objectifs souhaités. Il a ainsi appelé à la rationalisation de la consommation et d’éviter les comportements de gaspillages.

A.R.

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