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Le gaz de schiste algérien, troisième réservoir mondial : Opportunités et risques - ECOTIMES

Le gaz de schiste algérien, troisième réservoir mondial : Opportunités et risques

Le gaz de schiste algérien, troisième réservoir mondial : Opportunités et risques

Le potentiel gazier algérien alimente l’intérêt de grandes compagnies pétrolières dont, selon le Wall Street Journal, Exxon Mobil et Chevron, sont actuellement en pourparlers avec Sonatrach et proches de signer des accords, notamment sur le gaz. Les deux compagnies étant intéressées par l’énorme potentiel algérien en la matière, le Wall Street Journal rappelant dans ce sens les propos du ministre de l’Énergie et des Mines algérien qui a souligné que sur les 1,5 million Km2 du domaine minier qui renferme les importantes réserves prouvées de l’Algérie en pétrole et en gaz, 53% ne sont pas explorés. Egalement l’Italien Eni qui a multiplié les accords de partenariat afin de renforcer sa présence en Algérie et l’Américain occidental qui misent sur le renforcement de leurs investissements en Algérie, d’autant plus que des incitations aux investisseurs ont été introduites par la loi sur les hydrocarbures de 2019.

Par Abderrahmane Mebtoul

Mais c’est surtout, outre les importantes potentialités dans les énergies renouvelables et l’hydrogène, c’est le gaz de schistes, qui est visé, l’Algérie détenant les troisièmes plus grandes réserves mondiales, d’autant plus qu’avec les tensions avec le Niger, le projet du gazoduc Nigeria Algérie Europe d’une capacité de 33 milliards de mètres cubes gazeux est gelé et l’Algérie avec une consommation intérieure absorbant presque l’équivalent des exportations actuelles pour pouvoir avoir des sources de financement internes et honorer ses engagements internationaux, a besoin d‘accroitre sa production.

C’est l’objet de cette présente contribution, dossier que j’ai eu l’honneur de diriger entre 2014/2015, de retour dans l’actualité, assisté des cadres du Ministère de l’Energie, de Sonatrach et d’experts indépendants étrangers et nationaux : gaz de schiste opportunités et risques 8 volumes 980 pages 2015 Premier Ministère).

1- Neuf précisions sur le gaz de schiste s’imposent

Premièrement, la fracturation nécessaire à l’exploitation du gaz de schiste est obtenue par l’injection d’eau à haute pression (environ 300 bars à 2500/3000 mètres) contenant des additifs afin de rendre plus efficace la fracturation dont du sable de granulométrie adaptée, des biocides, des lubrifiants et des détergents afin d’augmenter la désorption du gaz.

Deuxièmement, la rentabilité du gaz de schiste implique, outre, de tenir compte des coûts des canalisations pour arriver aux terminaux, de la comparer à la structure des prix actuels au niveau international, prix très volatils ayant fluctué entre janvier 2023 et avril 2025, entre 28 et 45 dollars le mégawattheure, expliquant pour l’instant la préférence des contrats à moyen et long terme.

Aussi, on ne peut parler d’un marché de gaz comme celui du pétrole,(marché segmenté géographiquement) les canalisations représentant environ 65% de la commercialisation mondiale, le GNL donnant plus d’autonomie dont le prix est supérieur de 2 à 3 dollars au GN allant vers 50% à l’horizon 2030/2O4O.

Tenant compte du coût du transport, devant contourner toute la corniche de l’Afrique pour arriver à l’Asie ( l’Iran, le Qatar et la Russie ayant un avantage comparatif, le marché concurrentiel pour l’Algérie étant l’Europe et l’Afrique).

Troisièmement, il faut savoir d’abord que le gaz de schiste est concurrencé par d’autres énergies de substitut et que les normes internationales donnent un coefficient de récupération moyen de 15/20% et exceptionnellement 30%, l’exploration pouvant mener à la découverte de milliers de gisements mais non rentables financièrement, les réserves se calculent selon le couple prix international des énergies et coût.

Quatrièmement, il faut perforer des centaines de puits pour avoir 1 à 2 milliards de mètres cubes gazeux par an, plus de 1000 puits pour dépasser plusieurs dizaines de milliards de mètres cubes gazeux, chaque puit ayant un volume de production spécifique

Cinquièmement, la durée de vie d’un puits ne dépasse pas cinq années, devant se déplacer vers d’autres sites assistant à un perforage sur un espace déterminé comme un morceau de gruyère.

Sixièmement, l’on devra tenir compte de la profondeur pour la technique traditionnelle de la fracturation hydraulique ( le coût n’est pas le même pour 600 mètres ou 2000/3000 mètres supposant le bétonnage), le coût du forage du gaz non conventionnel d’un puits devrait être moins de 5/7 millions de dollars pour être rentable, alors que selon les experts dans la situation actuelle en Algérie , il est de 18/20 millions de dollars par puits.

Septièmement, l’exploitation de ce gaz implique de prendre en compte que cela nécessite une forte consommation d’eau douce, et en cas d’eau saumâtre, il faut des unités de dessalement extrêmement coûteuses, notamment les techniques de recyclage de l’eau.

Huitièmement, il faut prévoir les effets nocifs sur l’environnement, (émission de gaz à effet de serre), la fracturation des roches pouvant conduire à un déséquilibre spatial et écologique. Et en cas de non maîtrise technologique, elle peut infecter les nappes phréatiques au Sud, l’eau devenant impropre à la consommation avec des risques de maladies comme le cancer.

Neuvièmement. Ce sont surtout les USA qui maîtrisent cette technologie de fracturation hydraulique. Si l’Algérie veut aller vers l’exploration du gaz de schiste elle doit s’appuyer sur un co-partenariat incluant des clauses restrictives avec d’importantes pénalités en cas de non-respect de l’environnement et la formation des Algériens pour tout opérateur étranger

A. M.
La suite dans notre édition de demain

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